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CATHY GARCIA-CANALES - Page 220

  • Eric Baret

    Quand vous ne pensez pas, quand vous ne prétendez pas être quelque chose de particulier, ce qui reste n’est ni un esprit, ni un corps... C’est un état d’écoute. 

    C’est cet état d’écoute que vous avez en commun avec l’humanité. C’est pour cela que vous pouvez aimer quelqu’un, c’est pour cela que vous pouvez aimer un chien, c’est parce qu’il y a cette même origine, cette même écoute, qui est cette unité que l’on vit tous profondément. 

    Tout le reste, c’est anecdotique. Que vous soyez un dromadaire, un homme, ceci ou cela, c’est pour la décoration du tableau, mais ce qui est profondément important, c’est l’écoute. 

    C’est cela qui fait la joie de vivre, c’est cela qui fait la joie de rencontrer un autre, c’est de sentir cette écoute. 

    Dans l’écoute, il y a l’unité. 


    in De l'Abandon

     

     

     

  • Lawrence Ferlinghetti - Hommage

    Lawrence Ferlinghetti _n.jpgNous sommes tristes d'annoncer que Lawrence Ferlinghetti, distingué poète, artiste et fondateur des City Lights Books and Publishers, est décédé à San Francisco, en Californie. Il avait 101 ans.
    Ferlinghetti a contribué à démocratiser la littérature américaine en créant (avec Peter D. Martin) la première librairie tout-papier du pays en 1953, en sautant un mouvement pour rendre des livres de qualité diversifiés et peu coûteux largement disponibles. Il envisageait la librairie comme un ′′ lieu de réunion littéraire," où les écrivains et les lecteurs pouvaient se réunir pour partager des idées sur la poésie, la fiction, la politique et les arts. Deux ans plus tard, en 1955, il lance City Lights Publishers dans le but de remuer un ′′ ferment dissident international." Son édition inaugurale était le premier volume de la série Pocket Poets de City Lights, qui s'avère être une force incontournable dans Façonner la poésie américaine.
    Ferlinghetti est l'auteur de l'un des livres de poésie les plus vendus de tous les temps, A Coney Island of the Mind, parmi beaucoup d'autres œuvres. Il a continué d'écrire et de publier un nouveau travail jusqu'à ses 100 ans, et son travail lui a valu une place dans le canon américain.
    Depuis plus de soixante ans, ceux d'entre nous qui ont travaillé avec lui à City Lights s'inspirent de sa connaissance et de son amour de la littérature, de son courage pour défendre le droit à la liberté d'expression et de son rôle essentiel en tant qu'ambassadeur culturel américain. Sa curiosité était sans limites et son enthousiasme était contagieux, et il va nous manquer énormément.
    Nous comptons nous appuyer sur la vision de Ferlinghetti et honorer sa mémoire en soutenant City Lights dans l'avenir en tant que centre d'enquête intellectuelle ouverte et d'engagement envers la culture littéraire et la politique progressiste. Bien que nous pleurions son décès, nous célébrons ses nombreuses contributions et remercions pour toutes les années où nous avons pu travailler à ses côtés.
     
    Nous t'aimons, Lawrence.

     

     
     

  • Lawrence Ferlinghetti

    La poésie est le cri que l’on pousserait en s’éveillant dans une forêt obscure au milieu du chemin de notre vie. 

    La poésie est le soleil qui ruisselle à travers les mailles du matin. 

    La poésie, ce sont des nuits blanches et des bouches de désir. 

    La poésie est l’argot des anges et des démons. 

    La poésie est un canapé où s’entassent des chanteurs aveugles qui ont posé leurs cannes blanches. 

    La poésie est le dérèglement des sens qui produit du sens. 

    La poésie est la voix de la quatrième personne du singulier. 

    La poésie ce sont toutes les choses nées avec des ailes et qui chantent. 

    La poésie est une voix dissidente qui s’insurge contre le gaspillage des mots et la surabondance insensée de l’imprimé. 

    La poésie est ce qui existe entre les lignes. 

    La poésie est faite des syllabes des rêves. 

    La poésie, ce sont des cris lointains, très lointains, sur une plage au soleil couchant. 

    La poésie est un phare qui fait tourner son mégaphone au-dessus de la mer. 

    Un poème peut être fait d’ingrédients ménagers courants. Il tient sur une seule page et peut cependant remplir un monde et se loger dans la poche d’un cœur. 

    La poésie, ce sont des pensées sur l’oreiller après l’amour. 

    La poésie est un chanteur des rues qui sauve les chats de gouttière de l’amour. 

    La poésie est le dialogue des statues. 

    La poésie est le bruit de l’été sous la pluie et la clameur de gens qui rient derrière des volets clos dans une rue étroite. 

    La poésie est une grande maison résonnant de toutes les voix qui ont jamais dit quelque chose de fou ou de merveilleux. 

    La poésie est la voix à l’intérieur de la voix de la tortue. 

    La poésie est un livre de lumière la nuit. 

    La poésie n’est pas que l’héroïne, les chevaux et Rimbaud. Elle est aussi le murmure des éléphants et les prières impuissantes des passagers aériens qui attachent leur ceinture pour la descente finale. 

    Tel un bol de roses, un poème n’a pas à être expliqué.

     

     

    texte paru dans le supplément « La poésie est partout » de Courrier International ( 18-24 novembre 2004 ; paru initialement dans le San Francisco Chronicle), « Quelques définitions de la poésie à l’usage du XXIe siècle »

     

    merci à Jlmi !