Piet Mondrian - Arbre
j’aime la grâce du vent
dans tes branches les plus fines
j’aime ton si plein silence
laisser mon cœur battre contre le tien
cg in Je l'aime nature
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j’aime la grâce du vent
dans tes branches les plus fines
j’aime ton si plein silence
laisser mon cœur battre contre le tien
cg in Je l'aime nature
Quand vous ne pensez pas, quand vous ne prétendez pas être quelque chose de particulier, ce qui reste n’est ni un esprit, ni un corps... C’est un état d’écoute.
C’est cet état d’écoute que vous avez en commun avec l’humanité. C’est pour cela que vous pouvez aimer quelqu’un, c’est pour cela que vous pouvez aimer un chien, c’est parce qu’il y a cette même origine, cette même écoute, qui est cette unité que l’on vit tous profondément.
Tout le reste, c’est anecdotique. Que vous soyez un dromadaire, un homme, ceci ou cela, c’est pour la décoration du tableau, mais ce qui est profondément important, c’est l’écoute.
C’est cela qui fait la joie de vivre, c’est cela qui fait la joie de rencontrer un autre, c’est de sentir cette écoute.
Dans l’écoute, il y a l’unité.
in De l'Abandon
Merci à Jlmi !
au soir je ne pèse plus rien
que mon courage d'aimer encore
Merci à Jlmi
La poésie est le cri que l’on pousserait en s’éveillant dans une forêt obscure au milieu du chemin de notre vie.
La poésie est le soleil qui ruisselle à travers les mailles du matin.
La poésie, ce sont des nuits blanches et des bouches de désir.
La poésie est l’argot des anges et des démons.
La poésie est un canapé où s’entassent des chanteurs aveugles qui ont posé leurs cannes blanches.
La poésie est le dérèglement des sens qui produit du sens.
La poésie est la voix de la quatrième personne du singulier.
La poésie ce sont toutes les choses nées avec des ailes et qui chantent.
La poésie est une voix dissidente qui s’insurge contre le gaspillage des mots et la surabondance insensée de l’imprimé.
La poésie est ce qui existe entre les lignes.
La poésie est faite des syllabes des rêves.
La poésie, ce sont des cris lointains, très lointains, sur une plage au soleil couchant.
La poésie est un phare qui fait tourner son mégaphone au-dessus de la mer.
Un poème peut être fait d’ingrédients ménagers courants. Il tient sur une seule page et peut cependant remplir un monde et se loger dans la poche d’un cœur.
La poésie, ce sont des pensées sur l’oreiller après l’amour.
La poésie est un chanteur des rues qui sauve les chats de gouttière de l’amour.
La poésie est le dialogue des statues.
La poésie est le bruit de l’été sous la pluie et la clameur de gens qui rient derrière des volets clos dans une rue étroite.
La poésie est une grande maison résonnant de toutes les voix qui ont jamais dit quelque chose de fou ou de merveilleux.
La poésie est la voix à l’intérieur de la voix de la tortue.
La poésie est un livre de lumière la nuit.
La poésie n’est pas que l’héroïne, les chevaux et Rimbaud. Elle est aussi le murmure des éléphants et les prières impuissantes des passagers aériens qui attachent leur ceinture pour la descente finale.
Tel un bol de roses, un poème n’a pas à être expliqué.
texte paru dans le supplément « La poésie est partout » de Courrier International ( 18-24 novembre 2004 ; paru initialement dans le San Francisco Chronicle), « Quelques définitions de la poésie à l’usage du XXIe siècle »
merci à Jlmi !