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CATHY GARCIA-CANALES - Page 310

  • Jacques Brault

     

    C'était passerose et ras de ruines j'allais vers toi
    remonter l'en haut tirait doucement d'abord
    par les yeux
    tout cet enfer de tranquillité saoûlerie de solitude
    pour un arbre je ne sais pas quelque chose comme
    bourgeon avant terme éclaté
    branche fourrée de fourmis
    feuille
    méprisée lors de la cassure du froid
    un ressuiement
    de terre tôt dégelée
    un arbre juste un arbre
    inqualifiable
    lacis noir gris de fond de pluie
    et toi innommée inaperçue ma vieille usure
    ma peau de petitesse
    l'extase de vivre
    malade minable rouillé roulé par les rues
    comme une boîte de conserve à la bouche ébréchée
    de vivre un peu à peine ce petit reste croûton de pain
    séché blêmi fade ton visage de laideur qu'un arbre là
    aimait sans rien dire
    et je viens les yeux fermés
    où tu étais venue
    je viens me souvenir
    avec des douleurs réapprises
    aux épaules
    je viens comme un matou de nuit
    rôdeur parmi les
    détritus
    c'est toi que je trouve grise cernée de folie
    vigne tombante contre un mur de briques
    et cela aussi près de l'en dessous cette splendeur
    de bric-à-brac de broche à foin
    est
    le plus pur amour


     

     

  • Jules Mougin (1912- 2010 )

     

    LA PLACE

    La mitraille résonnait. Sa clameur s'entendait des murailles de Chine
    aux îles du pacifique.
    Un feu d'artifice embrassait le firmament.
    Des fumées éclipsaient le soleil.
    On répétait souvent : " Demain ".
    Les murs des échoppes vacillaient.
    On se donnait la main pour avancer les canons.
    On s'écrivait des lettres anonymes.
    L'ironie gagnait quand Monsieur-Mensonge survint.
    On vit sur le marché des légumes contrefaits et des collectes
    catastrophiques.
    De graves messieurs hochaient leur tête dénudée.
    Des monocles soulignaient des regards haineux.
    On se vendait.
    On découvrit une autre planète. A la fin, un grand brouhaha
    sur la place ( surtout quand on voulut peindre le tréponème pâle).
    On y voyait des rats, des bouledogues endiablés, vociférer
    les commères. Des croquemitaines en rupture de ban, des gnomes, des baguettes magiques, des laiderons aux seins, des pantouflards, des crapauds, des violons d'Ingres, des tabliers raccommodés, des bagatelles, des alchimistes, un tas d'affaires incommodes, une pierre philosophale, des gens rassis, des mystérieux phénomènes, des techniciens à la recherche des ténèbres, des boutiquiers sans façon, d'anciens champions d'échecs. Le monde à l'envers.
    Un marmot gentil comme tout, un petiot frileux, un petit garçon grand comme ça, si petit qu'on ne le voyait plus, un petit fou de rien du tout, assis à califourchon sur une borne disait :
    - J'ai faim.

     

     

  • Karel Otto Hrubý

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    La vie ne serait-elle qu’un long dialogue de sourds avec les morts, nos morts ?

     

    Chacun charrie ses défunts, certains des villes entières, des peuples. Litanies sans fin de noms gravés dans le granit de l’âme. Parfois nous vivons à peine, certains morts pèsent si lourds. Nous devrions les lâcher, tous, lâcher nos morts, qu’ils s’envolent.

     

     

    cg in Celle qui manque

     

     

     

  • La tribu des vaches de Werner Lampert

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    Des aurochs aux vaches sacrées

     
     
    « Pendant des millénaires, nous avons parcouru des continents, nous avons gravi des montagnes, traversé des océans avec elles, toujours à nos côtés, prêtes à nous aider. Témoignons toute notre affection à celle qui partage notre vie depuis si longtemps, la vache. » Werner Lampert 
     
    Parcourez le monde à la rencontre de ces animaux hors du commun, pourvus de capacités physiques extraordinaires et de force spirituelle : des aurochs aux vaches sacrées, des Ankolés ougandaises aux bisons du Montana, des yacks du plateau tibétain à la rare Ferrandaise d’Auvergne…
     
    Les photographies à couper le souffle et la plume de Werner Lampert accompagnent chaque portrait avec science et générosité : origine, habitat, spécificités mais aussi traditions et légendes ancestrales. Ce livre est un hommage de Werner Lampert, pionnier de l’agriculture biologique, aux races bovines primitives et aux vaches sauvages de notre planète, ainsi qu’un appel à protéger la biodiversité et respecter ces créatures sacrées, à la fois membres de notre famille et sources de nourriture.