Culture de Natouf - Les Amants de Ain Sakhri - 9000 av. JC

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parfois on colmate
on fait un enfant ou deux, et
on utilise leurs rires ou leurs larmes comme plâtre
cela marche un temps, puis ils grandissent
ils s'en vont sur les chemins tracer leurs propres entailles
avec des pierres coupantes
alors on reste un peu triste
sauf les dimanches
quand on se retrouve tous ensemble à table
à tenter de remplir à la cuillère ou d'une phrase
nos trous


La petite sorcière qui m'attend au coin d'un coup de blues,
pour me prendre par la main et me faire tourbillonner !
cg in Journal 1996


Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour !
cg in Calepins voyageurs et après ?


Le Niger dépense cinq dollars annuels par habitant en matière de santé. Les Etats-Unis, par exemple, en déboursent 8600 ; la France, 4950 ; l’Argentine, 890 ; la Colombie, 432. En 2009, il y avait 538 médecins dans tout le Niger, un pour 28000 habitants, alors que dans un pays moyennement riche comme l’Équateur, les Philippines ou l’Afrique du Sud, on en compte un pour 1000. Ce chiffre figure dans une publication officielle du gouvernement qui précise que l’année suivante, en 2010, il n’en restait que 349 ; un médecin pour 43 000 habitants. L’émigration de ceux qui savent ou peuvent et veulent échapper à la misère et aux maladies génère un surcroit de maladies et de misère. Les pays riches ˗ qui dressent des barrières murs bateaux mitrailleuses pour stopper les migrants au bord du désespoir ˗ font venir volontiers les rares professionnels qui parviennent à se former dans ces parages désolés.
in La faim


(…) Le Niger compte un million de kilomètres carrés, dont seuls 40 000 cultivables. Partout ailleurs vivent des bergers nomades qui gardent quelques 20 millions de têtes de bétail : chèvres, moutons, ânes, chameaux, zébus. Le prix des médicaments pour ces animaux ˗ antiparasites, vaccins, vitamines ˗ est monté en flèche depuis que le Fond Monétaire a obligé le gouvernement à fermer son Office national vétérinaire, ouvrant son marché aux multinationales. Depuis, les bergers, de plus en plus nombreux à perdre leur troupeau, ont dû fuir vers les faubourgs de Niamey ˗ ou des capitales alentour : Abidjan, Cotonou. C’est encore le Fond monétaire qui a obligé le gouvernement nigérien à fermer ses dépôts de grains ˗environ 40 000 tonnes de céréales, principalement du mil ˗, lesquels servaient à intervenir lorsque les sécheresses répétées, les invasions de sauterelles ou la soudure annuelle affamaient la population. Le Fond considérait que ces interventions faussaient le marché ; le gouvernement, pris à la gorge par sa dette extérieure, dut plier.
Le Niger est le deuxième producteur mondial d’uranium : ses réserves au milieu du désert sont immenses ˗ et l’uranium est l’un des minerais les plus convoités. Pourtant, le pays n’en tire pas beaucoup de bénéfices : l’entreprise d’Etat française Areva a toujours eu le monopole* de son exploitation et la redevance qu’elle payait à l’État nigérien était dérisoire.
in La faim
* jusqu’en 2007, depuis les Chinois ont rejoint la partie, l’auteur en parle plus loin

