Guy Le Querrec - Un sac à main volant dans un monastère du district de Xindu - Chine - Avril 1984

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En 1958, le président Mao Tsé-toung décida que la Chine devait accomplir son Grand Bond en Avant ˗ lequel permettrait à leur économie de dépasser en dix ans celle de la Grande-Bretagne, disait-il. Pour cela, le pays devait s’industrialiser - et des millions de paysans devenir ouvriers.
Des millions de personnes se mirent en marche. La terre, collectivisée, devait être travaillée par des communes rurales si mal improvisées qu’il n’y avait pas moyen qu’elles fonctionnent. Et les innovations pouvaient être délirantes (…). La famine dura plus de trois ans. On eut recours dans bien des cas à l’anthropophagie. Dans leur désespoir, la population ne mangeait pas seulement les morts : beaucoup d’enfants furent sacrifiés. Les gens tentaient de respecter les vieux tabous et d’éviter de manger les membres de leur propre famille. Ils trouvèrent la solution en exhumant une vieille coutume chinoise : les voisins s’échangeaient les enfants pour ne pas avoir à manger leur propre sang. « Ils cessèrent de nourrir les filles ; ils ne leur donnaient que de l’eau. Ils troquèrent le corps de leur fille contre celui de la fille du voisin. Ils firent bouillir le corps dans une espèce de soupe... » raconterait bien plus tard un survivant au journaliste anglais Jasper Becker. Il n’y en avait pas assez et le nombre de morts augmentait. Des révoltes ont éclaté, écrasées par l’Armée rouge. On n’a jamais disposé de chiffres précis, mais on sait qu’au moins trente millions de personnes ont péri de faim entre 1958 et 1962.
in La Faim, éd. Buchet-Chastel, octobre 2015

J’ai vu les buffles couleur parchemin et les paysans avec leurs grands chapeaux de paille, qui lentement à travers les siècles s’acharnent à pousser la charrue. Juste de quoi assurer la subsistance d’une famille mais jamais plus et trop souvent pas assez.
cg in Calepins voyageurs et après ?


J’ai le cœur comme une hirondelle gonflée de printemps, chaude et frémissante, toute tremblante au creux de la main. Je suis une armure qui coule en eau vive, qui s’étend pour se mêler au monde.
cg in Journal 1995

C’est comme la beauté, mon ami , elle ne vit que dans les yeux de celui qui la contemple. Mais patience et bientôt tu seras riche de milliers d’émerveillements.
in L'Homme de la Mancha de Jacques Brel


Toute l’histoire du contrôle sur le peuple se résume à cela : isoler les gens les uns des autres, parce que si on peut les maintenir isolés assez longtemps, on peut leur faire croire n’importe quoi.
in Comprendre le pouvoir, deuxième mouvement, 1993


