Blackmoon - Louis Malle - 1975
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C’est quoi la poésie ? C’est qui ?
C’est de la bonne
ou elle est coupée avec du papillon ?
in La poésie, personne n’en lit
Une fois la tempête passée, tu te demanderas comment tu as fait pour la traverser, comment tu as fait pour survivre. Tu ne seras pas très sûr, en fait, qu'elle soit vraiment achevée. Mais sois certain d'une chose : une fois que tu auras essuyé cette tempête, tu ne seras plus le même. Tel est le sens de la tempête.
in Kafka sur le rivage
Extrait de "Mordre les temps de mort" parmi les extraits du recueil Aujourd'hui est habitable présentés dans ce numéro en écho à sa parution chez Cardère éditeur, en septembre 2018. Lu par moi-même.
http://larevuenouveauxdelits.hautetfort.com/
La haine change de camp, change de temps, du passé au présent, mais vous qu'avez-vous fait très précisément pendant l'Occupation, mais nous, que faisons-nous très précisément pendant ces temps d'attentats de meurtres d'exécutions de génocides ? Que faisions-nous, que faisons-nous, qu'aurions-nous fait, que faites-vous, que faire ?
Vous tondez la haine à la main, vous tondez la haine à la bouche, la haine actionne la lame qui crisse ses cris aigus aux oreilles des survivantes
Lente défiguration, mèche à mèche le visage s'efface la femme disparaît
Lente correction goutte à goutte l'acide brûle sous la peau la chair à vif
Lente mutilation point après point le sexe cousu défendu
Traumatisées à jamais défigurées à jamais marquées pour toujours ainsi en a décidé le peuple la plaie le pouvoir du jour.
Il faut bien se venger il faut bien crier vengeance et haine il faut bien accuser il faut des victimes des bourreaux encore et encore des justes des injustes des justices expédiées des doigts pointés des poings brandis des femmes à genoux des crânes rasés encore rasés tondus des crânes d'enfants la peau à nu la fragile à nue la coupable déshabillée il faut des coupables toujours partout pour tout comment tenir sans accuser sans dénoncer il en faut des tonnes de camps des quantités il faut les montrer les violer les enfermer les terroriser il faut d'un côté le pouvoir d'un côté la loi d'un côté le fort d'un côté du même côté il faut choisir son côté son camp son clan il faut savoir que ça arrivera encore et encore il faut des édits des dits des lettres anonymes des rumeurs des portes ouvertes à coups de bottes des gonds arrachés des crânes tondus il faut sortir les femmes et les enfants de leur lit il faut arracher le nourrisson du sein ouvrir le ventre plein et tuer le futur il faut lever les ciseaux abattre la justice il faut trancher des têtes tondre des femmes il faut former le troupeau suivre le grand leader il faut les brebis égarées les galeuses les tondre jusqu'à la lie il faut l'hallali pour sublimer la victoire les victorieux comme ils brillent leur firmament leur exemple il faut des exemples pour la jeunesse pour le peuple pour marcher il faut marcher au pas il faut pousser dans le dos les brusques bourrades les faire tomber les femmes qui ont couché qui ont sans doute couché qui ont ouvert la porte leur bras leurs cuisses leur ventre il faut éliminer Tout Ce Qui Frémit.
in Les tondues
illustrations de Jacques Cauda, Z4 éditions, 2017
Une perle......l'album entier, sorti en 2000. Textes issus du roman de Georges Hyvernaud "La peau et les os" aux éditions La Dilettante. Un auteur (1902-1984) oublié pendant 30 ans et dont le travail littéraire (fulgurant) n'a été reconnu qu'à titre posthume, encore un.... qui a trop dérangé les bonnes conscience. Soyez curieux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Hyvernaud