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CATHY GARCIA-CANALES - Page 592

  • Anne-Lise - tissage#3

     

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    texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©

     

     

    La touffe, la motte

    arrachées

    jetées sur les rochers

    qui blessent

    la touffe, la motte

    et les doigts qui fouillent

    les plaies

    la petite culotte

    arrachée

    jetée sur les rochers

    qui blessent

    la touffe, la motte

    la brutalité

     

     

     

     

  • Revue Nouveaux Délits n° 58 (spécial Guatemala) - Regina José Galindo

     

     

     

    Pays pour les hommes, un des 11 poèmes de Regina José Galindo publiés dans ce numéro bilingue, en collaboration avec Fuego del Fuego - http://fuegodelfuego.blogspot.fr/ - traduction de Laurent Bouisset. Lu par moi-même.

     

    Version originale :

    País de hombres

    Me niego a pensar que éste
    sea un país para hombres

    parí a una hija
    hembra
    y a ella
    no le negaré su derecho de piso

    mi abuela se lo ganó a punta de trabajos
    mi madre a punta de putazos.

    Yo
    mi sitio me lo sigo ganando a diario
    yo soy yo pienso yo decido yo hago yo gano yo reacciono yo acciono.

    No saldré a la calle vestida de hombre para sortear el peligro
    y no dejaré de salir.

    No andaré siempre acompañada para evitar que me asalten
    y no dejaré de andar.

    No tomaré horchata en las fiestas para no merecer que me violen
    y no dejaré de tomar.

    Yo parí a mi hija en un país hecho para ella
    y aquí quiero que crezca

    con los ojos abiertos
    la consciencia abierta
    en pleno derecho de su libertad.

     

    (c)Regina José Galindo

     

     

     

  • Rosa Chávez

     

    Le monde nous dit qu'il est à bout, la musique sera le silence absolu, le silence absolu ne tiendra pas dans nos poitrines et pour cela nous exploserons. Notre récompense sera de pleurer ensemble, notre corps minuscule s'accouplera à l'univers, nos organes génitaux seront des trous noirs pénétrés par l'infini, rien ne sera venu en vain, toute chose retrouvera le lieu qui est le sien, ce lieu auquel on a prêté des noms communs parfois étranges, ce lieu que toutes les langues du monde ont inventé, ce lieu que nous n'avons jamais pu seulement imaginer.

     

     

  • Carol Nelson - Singing Hills

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    Le soleil est parti derrière la colline, j’ai cru avoir murmuré le mot « vivre » et j’avoue qu’aujourd’hui j’aurais bien aimé savoir voler. Rejoindre les aigles et les hirondelles.

    in Calepin paisible d'une pâtresse de poules

    (Nouveaux délits, 2012)

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    C’est une partition d’empreintes mêlées

    et de signes des nuées qui descendent

    en courant jusqu’à l’eau.

    Puis la rivière s’ébroue

    dans l’air gris perle avec

    des canards dans le rire.

     

    in Dehors s’enlise dans nos plaies

     

     

     

     

  • Denis Sarazhin

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    Le ciel tatoué de nuages porte des échancrures de soie. Une terre blanche et calcaire resplendit sous un soleil pourtant timide. Maisons de pierre que j'aime tant, champs de blé mûr et tournesols. Nous approchons de Cahors.

    juillet 1997 in Calepins voyageurs et après ?

     

     

  • Gâteau de pain aux fruits

     

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    Deux poires très mûres, deux pommes, une grosse tranche de pain rassis, quatre tranches de pain frais aux raisins, de la cannelle, du beurre, deux œufs, de la crème liquide de soja et un peu de sucre rapadura
     
    Beurrer un plat à four et beurrer la tranche de pain rassis à placer au centre, puis les quatre tranches de pain aux raisins autour, parsemer ave les tranches des pommes et poires pelées, saupoudrer de cannelle, battre les œufs avec la crème et verser sur les fruits, saupoudrer de sucre, et mouiller avec un tout petit peu d'eau de source pour un peu plus de moelleux, faire cuire au four env. 20mn.
     
     
     
     
     
  • Déclinaison de chou chinois

     

    Un gros chou chinois, des tomates fraîches, 4 ou 5 gousses d'ail, huile d'olive, coriandre en poudre, poivre

     

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    pour la salade, il y a en plus :

    noix, moutarde à l'ancienne, vinaigre balsamique, cumin en poudre

     

    Faire une sauce avec huile, moutarde, vinaigre, rajouter les épices, une ou deux gousses d'ail hachées, les noix, puis les tomates en morceaux et des feuilles du chou chinois émincées, bien mélanger. Servir et poivrer dans l'assiette. Délicieuse avec un fromage de chèvre frais et du pain grillé au pavot.

     

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    pour la potée du lendemain, il y a en plus :

    un bloc de tofu aux olives vertes, un oignon, le jus d'un bocal d'olives kalamata, curcuma en poudre

     

    Dans une cocotte, en fonte de préférence, faire revenir l'oignon, puis rajouter les tomates en morceaux, laisser revenir en remuant souvent, rajouter le reste du chou chinois de la veille, émincé, l'ail haché, la coriandre et le curcuma en poudre, bien remuer, laisser cuire quelques minutes, rajouter le tofu en petit morceaux, et comme j'avais ce jus de kalamata en stock, je l'ai rajouté avant de baisser le feu, et laisser cuire 15 mn couvert. Servir et poivrer dans l'assiette Les restes seront délicieux demain avec du riz ou de la semoule au chanvre et un petit piment.

     

     

     

  • Hôtel International de Rachel Vanier

     

    éd. Intervalles,13 février 2015

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    256 pages, 11.99 €

     

     

    Rachel Vannier a sorti en juin dernier aux éd. Intervalles son deuxième roman, Écosystème. J’avais reçu son premier, gentiment dédicacé par l’auteur, lors de sa sortie en 2015, mais n’avais pas eu le temps de le lire jusqu’à aujourd’hui. Voilà qui est fait !

     

    Hôtel International évoque sur fond d’un drame personnel, le petit monde des expatriés avec un regard vif et sans concession, une plume acerbe et le genre d’humour noir qui permet de survivre au désespoir.

     

    « La vraie vie, c’est ce décalage aberrant entre le drame d’une situation et la banalité du quotidien qui continue son chemin, impassible, autour de nous. Le contrôleur contrôle, le mendiant mendie, le Parisien parisie. Alors qu’on souhaiterait flotter au-dessus du monde qui s’anime, et que la réalité nous ramène brutalement sur la terre ferme, l’atterrissage donne le vertige. »

     

    L’héroïne d’Hôtel International s’enfuit subitement au Cambodge suite au suicide de son père, sans même un visa et sans prévenir ses proches et ses amis, elle débarque là-bas sans connaître grand chose de ce pays sinon un peu de sa tragique histoire et cherche avant tout à mettre un mur entre elle et tout ce qu’elle a laissé derrière. Sa façon de faire le deuil ou peut-être d’en refuser la réalité.

     

    « Parler, c’est la dernière chose au monde dont j’avais envie. Je ne souhaitais que m’enterrer bien profondément dans un abri anti-atomique, anti-monde extérieur, anti-gens, anti-tout. »

     

    C’est ainsi qu’après avoir débarqué au Cambodge de façon assez surréaliste et avoir logé dans une chambre sans fenêtre d’un hôtel très minable, le fameux Hôtel International, elle se lie avec quelque congénères qui l’accueillent dans le petit cercle des expatriés, des barangs — les blancs — au Cambodge. Installée dans un appartement en collocation, sa vie alors consiste à s’oublier en profitant des avantages de ce milieu de privilégiés et de boire au moins un soir sur quatre et de façon très déraisonnable mojitos sur mojitos dans les endroits fréquentés uniquement ou presque par des étrangers. Entre ceux qui bossent pour des ONG, le Cambodge étant un des pays où en compterait le plus au mètre carré, et ceux qui profitent uniquement des privilèges et de la vie facile qu’offre le statut d’expatrié dans une sorte d’entre-soi dépravé de luxe, elle tente d’oublier la raison de sa fuite dans ce pays.

     

    L’auteur connait bien le Cambodge et ça se lit. Ayant eu l’occasion moi-même d’aller à Phnom Penh, même si bien des années plus tôt, peut-être cela a-t-il aidé à ce que j’en apprécie la justesse, même si le portrait du pays n’est pas vraiment flatteur.

     

    C’est Arthur, un dandy de la mode, le premier Français qu’elle rencontre là-bas parce-que ami d’amis de facebook, qui va l’introduire dans le cercle des expats :

     

    «  Pour les Cambodgiens, nous les blancs, on est des demi-dieux. Tu croyais que c’était fini depuis la décolonisation ? Détrompe-toi. Les bons vieux réflexes n’ont pas disparu. C’est pour ça qu’ils se blanchissent la peau avec des crèmes qui leur brûlent l’épiderme. Ils préfèrent avoir des taches sur la gueule plutôt que d’être bronzés. Si ça n’est pas une preuve ! Quant à l’argent, dans 99% des cas, si tu veux quelque chose tu peux l’acheter. Alors les vieux dégueus viennent surtout pour se payer des femmes mais nous, les gens normaux, on peut s’accorder une vie de plaisirs. Des hôtels de luxe, un service impeccable, de bons restaurants. Avec un salaire normal pour un expatrié, tu peux vivre une vie de pacha, c’est ce sur quoi l’économie du pays repose. »

     

    Bien qu’il y soit aussi évoqué et de façon sérieuse la question des Khmers rouges et la situation économique du pays, c’est un portrait tiré à grands traits à travers le prisme du milieu des expats et de sa superficialité, milieu dont le portrait est encore moins flatteur, d’autant plus que tout est perçu à travers le regard plutôt désespéré de la narratrice, qui ne s’épargne pas non plus. Et c’est ce qui rend ce roman drôle, même et peut-être surtout quand c’est pathétique.

     

    Rachel Vannier a un vrai talent, elle écrit admirablement bien de façon simple et directe et réussit à rendre intéressante presque la moindre banalité. La fluidité de l’écriture fait qu’on boit son roman comme un mojito, suivi d’un mojito, suivi d’un… etc. L’avantage, c’est que le lecteur, lui, n’a pas la gueule de bois le lendemain. Cela se lit aussi comme un roman d’aventures modernes et désabusées où on crapahute donc plus dans les bars que dans la jungle.

     

    Cathy Garcia

     

     

    rachel vanier.pngRachel Vanier est née à Budapest en 1988. Après avoir grandi à Lille, fait ses études à Paris, s’être échappée à Boston puis avoir crapahuté au Cambodge, elle travaille dans le monde non moins dépaysant de l’innovation et des start-up. Elle est aujourd'hui en charge de la communication du campus de start-up STATION F. En parallèle, elle écrit sur le voyage, retrace le parcours de personnages souvent anti-héro(ïne)s, et s'intéresse à sa génération. Elle a aussi contribué à plusieurs revues sur l'innovation et tient un blog décalé, dinde.co