George Monbiot
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Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour essayer d'échapper, nous ferions sans doute plus attention à l'immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun. Dérisoire parce qu'elle va à l'encontre du but qui serait de les améliorer, de les rééduquer, de faire d'eux des êtres humains. Et sous les splendides couleurs de l'automne, quand je vois sortir de sa voiture, à la lisière d'un bois pour s'épargner la peine de marcher, un individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable, avec une "pint" de whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils, se prépare sans le savoir aux "Mylaï" de l'avenir (1), en tout cas ce n'est plus un homo sapiens.
(1) Mylaï est un village vietnamien dont la population fut massacrée par un détachement américain, nouvelle qui éclata à retardement et fit quelque temps scandale.
Pour une goutte d'eau, un grain de poussière, il y a encore de l'espoir dans l'univers des possibles ! Merveilleux rire qui résonne. Pour combien de temps ?
cg in Calepins voyageurs et après ?
l’orage nous clouera à mort
sur les portes sorcières
des bûchers de la nuit
brèche illusoire
mirage hybride
in Aujourd'hui est habitable
lentement suit du regard
la longue fêlure du miroir
cg in D'ombres
Entre les tranches de murs, on s’asperge, on s’enfonce. On manque se dissoudre dans le code réciproque. On exulte, on bégaie. On dilapide aux confins sa raison, ses raisins. On écluse l’ordinaire.
Miettes et cicatrices.
On se souvient des intempéries, des couleurs de peaux et du faucon de nos cerveaux calleux, mutilé par les langues de contrition. Il nous faut vivre pourtant, en petites grappes de soleil insolent.
cg in Surréel des surrénales
extrait d'Aujourd'hui est habitable
Quelques notes de piano sous la lune de papier
Dessinent un pont entre deux vies. Le roi et l’oiseau
M’ont mis le cœur en lambeaux.
cg in Purgatoire du quotidien