Auteur inconnu
Merci Jlmi
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Merci Jlmi
« Jouissez d’aujourd’hui car demain sera pire » a été le slogan consumériste le plus efficace du capitalisme. Désormais, il n’en a plus l’usage car il nous met devant un fait accompli. Il décrète « Le pire est arrivé, force est de vous en accommoder. » Le modèle chinois est en place, en attente de technologies toujours plus efficaces.
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Le capitalisme ne voit dans la vie qu’un objet marchand. Il ne tolère pas qu’elle échappe à la toute-puissance de l’argent.
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Le consumérisme avait fondé son pouvoir de séduction sur le mythe de l’abondance édénique. Le « tout à la portée de tous » prêtait une éphémère séduction à ces libertés de supermarché qui s’arrêtent au tiroir-caisse. Le salaire durement gagné trouvait sa récompense dans un laisser-aller qui avait les vertus d’un défoulement. Avec la paupérisation qui vide le « panier de la ménagère » l’exhortation à se sacrifier remonte en surface, tel le péché originel que l’on croyait enfoui dans le passé. Il faut accepter la Chute, il faut admettre que la vie s’assèche. Le temps est venu de rappeler qu’on ne travaille jamais assez, qu’on ne sacrifie jamais assez. L’existence non-lucrative est un délit. Vivre est un crime à expier.
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L’État n’est plus qu’un instrument manipulé par les firmes multinationales, qui, avec ou sans le relais de l’Europe, lui imposent leurs lois et leurs juridictions. La répression policière est la seule fonction qui lui incombe encore.
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De défenseur de la République qu’il prétendait être, l’État en est à se protéger contre les citoyens à qui il arrache les droits dont il était le garant. (…) Hochet du capitalisme financier, l’État règne sans gouverner. Il n’est plus rien. Son inanité sonne pour nous l’heure d’être tout.
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Pendant que s’affrontent rétro-bolchévisme et rétro-fascisme, les mafias mondialistes empoisonnent et polluent impunément villes et villages.
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L’État et ses commanditaires font primer leurs intérêts en méprisant les nôtres. À nous de nous préoccuper de notre propre sort. Le sens humain est notre légitimité.
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Que risquons-nous à expérimenter des sociétés du vivre ensemble alors qu’en permanence nous servons de cobayes dans les laboratoires de la déshumanisation et du profit ?
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Le dialogue avec l’État n’existe plus. Aucune doléance du peuple n’a été reçue, si ce n’est à coups de matraque. Pourtant, malgré la rupture effective — et sans même espérer des manifestations de rue qu’elles obtiennent le retrait de décrets iniques —, il est bon de soumettre l’État à un harcèlement constant. Rappeler leur parasitisme aux instances gouvernementales gagnera en pertinence lorsque les micro-sociétés qui font retentir dans la rue les cris de la liberté offensée, opposeront aux diktats du totalitarisme démocratique la légitimité de décrets votés en assemblées de démocratie directe.
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L’insurrection planétaire en cours émane de la vie quotidienne des femmes, des hommes, des enfants. Le phénomène n’est pas nouveau, c’est la prise de conscience qui la propage. Ses revendications vont bien au-delà de la satisfaction consumériste. Sa poésie s’échappe du panier de la ménagère avant même qu’il ne soit vidé par la paupérisation.
L’insurrection de la vie quotidienne offre une surprenante singularité. Elle est une insurrection pacifique en ce qu’elle veut dépasser la lutte traditionnelle entre pacifisme réformiste et révolution barricadière. En ce qu’elle brise ce piège des dualités — du pour et du contre, du bien et du mal — qui a besoin pour fonctionner du terrain miné et militarisé où le pouvoir est roi.
La vie est une arme qui harcèle sans tuer. L’ennemi ne manque pas une occasion de nous entraîner sur un terrain qu’il connaît parfaitement car il en possède la maîtrise militaire. En revanche, il ignore tout de la passion de vivre qui renaît sans cesse, abandonne un territoire dévasté, se le réapproprie, multiplie les occupations de zones à défendre, disparaît et reparaît comme le chat de Cheshire. Il est incapable de comprendre que le combat de la vie pour l’être dissout l’avoir et révoque l’ordre de la misère. Notre guérilla est sans fin au contraire de la lutte pour l’avoir qui, elle, ne survit pas au dépérissement de l’être qu’elle provoque. La cupidité est un étouffement.
« Ne jamais détruire un être humain et ne jamais cesser de détruire ce qui le déshumanise » est un principe de lutte qui a le mérite de s’en prendre à un système d’oppression et non à ceux qui s’en croient le moteur et n’en sont que les rouages. Saboter l’implantation d’une nuisance n’est pas tuer ceux qui en sont responsables.
Le temps est avec nous. L’insurrection de la vie quotidienne commence à peine à faire preuve de sa créativité et de sa capacité de renaître sans cesse. Mieux vaudrait se soucier non d’aller plus vite mais d’aller plus loin.
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L’important n’est pas le nombre des insurgés mais la qualité des revendications. L’autonomie des individus est la base de l’autogestion. Elle émancipe de l’individualisme, cette liberté fictive assignée aux moutons de la servitude volontaire. Elle apprend à distinguer militantisme et militarisme. L’engagement passionnel ne peut se confondre avec le sacrifice. Le combat pour la liberté refuse les ordres. La confiance et le mandat que lui accorde la solidarité lui suffit.
L’autonomie individuelle dispose d’une puissance de harcèlement inépuisable. Or, la peau du Léviathan en ne cessant de se distendre devient vulnérable aux piqûres de moustiques.
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Dans un univers de plus en plus en proie à la laideur de l’argent et du calcul égoïste, le retour à la beauté, à l’amitié, à l’amour, à la générosité, à l’entraide propage une subversion qui ridiculise la ritournelle des belles intentions morales et caritatives.
Le sens humain se moque de l’humanitarisme, tout ainsi que la vie authentique se fout des mises en scène qui la falsifient.
Le consumérisme a démontré qu’un plaisir acheté est un plaisir gâché. En éteignant le néon des supermarchés, la paupérisation s’éclaire de lumières moins trompeuses. En annonçant l’effondrement de l’inutilité rentable, elle laisse à la disette à venir le temps de renaturer la terre, de retrouver une nourriture saine et des agréments qui ne soient plus frelatés. De même que le coronavirus nous a enseigné à mieux renforcer notre immunité, la faillite économique nous enjoint de recourir à nos ressources créatives. Le « do it yourself » fait la nique au self made man dont l’affairisme avait fait son héros.
68 pages, Cactus Inébranlable éd., été 2021
https://cactusinebranlableeditions.com/produit/retour-a-la-base/
Raoul Vaneigem est né en 1934 à Lessines. Son Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes génération, paru en 1967, a contribué, avec La société du spectacle de Debord, à insuffler au Mouvement des Occupations de Mai 1968 une radicalité qui commence à peine à démontrer aujourd’hui ses effets novateurs.
Ne jamais bâcler de vivre.
5 février 2019
*
Pour te plaire je dis
Qu’une main d’artisan façonne le temps
Qui nous gorge de cuivres, de peaux,
De futailles, d’étains…
Pour me plaire je dis
Que tu es la matière première
Brute et pourtant raffinée,
De l’amour.
(…)
Retiens mon vertige, grand arbre,
Mur,
Ma lancée,
Mon abri,
Ligature de terre et de ciel.
(…)
Je n’ai d’autres mots que sacrés,
Plus d’autres,
Pour dire combien tu me rends
Claire, et fervente,
Et surprise,
Inépuisablement.
in Chant des heures d’amour
*
Le plaisir d’être douce
Encore
Et plus douce que l’eau sous la barque
Bois mon sillage
Et pour toi je respire
Plus douce que le lac au signal de la nuit
In Délire
*
Tu traceras de tes mains toutes
Mes lignes de flux
Et chaque doigt et tes paumes et ta bouche
Dresseront derrière eux
Une fulgurante limaille de plaisir
Je ne suis pas à voir
Je suis à sillonner
Fais donc de moi tes champs et non ton paysage
(…)
Tracer de tes mains mes lignes de fierté
Mes lignes de défaites
in Si tu veux que je sois belle
*
Mais tu mords dans ce jour avec moi
Dans la pulpe et l’écorce
Le jus de la joie
Buvons notre force.
In Beau fruit
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Protection : le cauchemar c’est c’qui s’arrête !
in Joies princières minimales
4 août 2020
*
Peu, c’est déjà beaucoup.
C’est entre peu et rien qu’est le grand TROU.
30 juillet 2018
*
Patience, mon ressuscité,
Mon lointain que je palpe,
Mon agonie.
Je cicatrise.
In Le retour
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Dans mille ans serons-nous mon amour
La dalle qui porte le vide et enfonce l’humus
Le cordage qui casse le vent
La chaîne qui lutte à chaque maillon
Le long couloir noir où s’étire la peur
Et naît le plaisir d’à peine mourir ?
In Dans mille ans mon amour
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Aimer simplement, en tranquillité, en couvrance, en magnanimité pour soi-même et l’autre, sans perdre la transe de simplement exister, quel bienfait pour les racines des plantes et des arbres !
in Le confort des racines
14 février 2020
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Pour bien vieillir il est bon d’avoir
le vice de la joie.
3 août 2018
Alice Mendelson in L’érotisme de vivre Rhubarbe Ed. décembre 2021
Le sentier te regarde
avancer vers toi-même
in en cours
Trouvé dans une boite à livres, il manque quatre pages et le livre tombe en morceaux mais j'ai beaucoup aimé, à replacer dans l'époque mais pourtant n'a pas pris tant de rides, pitié ne pas le re-écrire, c'est bien de voir aussi l'esprit des époques et des hommes avec leurs travers sans quoi comment voir l'évolution nécessaire ?! Les descriptions de la nature sont fabuleuses !
Quatrième de couv : "Fuyant New York et la civilisation, un musicien gagne la forêt vierge du Venezuela. Ainsi commence une série d'aventures fabuleuses d'où s'élèvent, comme d'une symphonie, les grands thèmes de New York, de la Forêt, de l'Eau, de la Révolution... " Prix du meilleur livre étranger en 1956, année de sa sortie.
Dans l'enchevêtrement de nos vies tragicopoétiques
nous avançons à la machette des mots
à la boussole folle de nos joies indomptables
in en cours