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CATHY GARCIA-CANALES - Page 69

  • Atelier Collage & écriture du 3 mai - Cahors

     

     

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    N., 9 ans

     

     

    profondeur_légère_océan_doudou_gourmande_eau

     

     

     

    *

    Mon doudou chéri nage dans les profondeurs de l’océan, après mes raviolis je suis gourmande d’une petit glace mais non… Je veux rester légère boire de l’eau et rejoindre mon doudou déjà au pays de Morphée.

    C.

     

     

    *

    L’eau puissante, transparente dans les profondeurs de l'océan lave nos soucis. Sur la berge Doudou si gentil observe la danseuse gourmande mais légère. Il lui dit « j’aimerais bien un câlin » dans un souffle léger enfantin. 

    J.

     

     

     

     

    *

    La ballerine légère traverse l’océan sans s’occuper des requins autour d’elle. Elle préfère les papillons et sa chambre est un refuge. En bonne compagnie, elle peut partir à la conquête du monde. Pour peu – la gourmande ! – qu’elle ait un petit quelque chose à grignoter, de l’eau, son doudou et des semelles de scaphandrière pour arpenter les profondeurs de la nuit… avec sa veilleuse allumée, on ne sait jamais…

    L.

     

     

     

    *

    Je flotte ,légère, dans les profondeurs de l'océan ; légère comme un papillon, comme une future ballerine qui participerait au bal des requins. Ce n'est qu'un rêve. J'ai soif, besoin d'eau et de mon doudou pour pouvoir me rendormir en rêvant cette fois de bonbons magiques qui nageraient comme des poissons vers la gourmande que je suis.

    O.

     

     

     

    *

    Elle arpente légère les profondeurs de l’océan sans craindre le créatures des abysses. À l’aise sous l’eau comme sur la terre, elle concocte, gourmande, un repas délicieux pour son doudou préféré.

    Ca.

     

     

     

     

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    C.

     

     

    incandescence_tellurique_première_vie_chaos_incendie

     

     

     

    *

    Des entrailles de la terre est né l’incendie engendrant le chaos sur terre. Les montagnes ont explosé libérant les forces telluriques. La mer a recueilli en son sein les répliques du volcan. De ce magma est née la première vie. La terre-mère, souveraine, veille sur l’incandescence originelle.

    L.

     

     

     

    *

    La terre tremble, le volcan est en incandescence, il provoque dans l’incendie milles secousses telluriques qui s’arrachent des profondeurs. Le ciel s’assombrit, la femme seule vibrante ne sait plus se protéger, plus de coach, plus de vie.
    Pourtant un petit coin d’eau bleu, pure, transparente, permet tout de même une issue et l’espoir. c’est la première partie de la suite du jeu. 

    J.

     

     

     

    *

    Seule et oubliée au milieu du chaos tellurique, je survis, nue, sous l'ardeur de l'incendie. Première ou dernière, qui peut le dire ?... avenir promis à l’ incandescence, le feu effacera tout . Ne restent plus que les profondeurs de la mer pour offrir ma vie aux marins, sirène d'un jour avant qu'ils ne s'écrasent eux-aussi, sur les rochers

    O.

     

     

     

    *

    Du chaos originel, naît un incendie à l’incandescence inconcevable. Dans le grand chaudron tellurique se forme alors un diamant incomparable : la première femme qui de ses premières larmes enfantera la mer, berceau de toute vie.

    Ca.

     

     

     

    *

    C’est chaud sur la planète, la force tellurique la rend si fragile. Première femme au monde ou dernière…survivra-t-elle à tout ce chaos au couleur incendie de fin du monde ? Espérons, faisons lui confiance, incandescence nature, les flammes ne seront plus la seule lumière de la vie.

    C.

     

     

     

     

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    L.

     

     

    indigo_terre_puissance_règne_tempête_passage

     

     

     

    *

    « Les portes du temple bientôt vont se refermer »… non ce n’est pas ça !

    Les portes du temple s’ouvrent sur la terre. Je sens sa force, sa puissance comme celle d’une reine tout indigo vêtue naviguant sur son règne, protégée de ses gardiens ailés. D’ailleurs nous constatons au passage, des chaines de moutons dorées…Où vont-ils ?

    C.

     

     

     

    *

    Le temple existe et se découvre au hasard au fond d’une trouée, dans la vallée indigo. Suivez la vie de cette foule crapahutante qui bêle en rang, si faible et si petite. C ’est ainsi que vous trouverez alors le chemin de terre qui mène au grand passage du fond de la nuit. C’est là qu’il n’y a que faiblesse et traitrise, permettant au règne de pouvoir et de puissance de grandir encore et encore…

    J.

     

     

     

    *

    Parure et voiles indigo pour la consécration, le règne du nouveau Dieu. Les moutons forment une chaîne d’or qui ferme le passage aux mécréants et protègent le nouveau temple aux colonnes imposantes . L’élu, debout sur un roc impose sa puissance en jonglant avec la terre ; le nouveau maître du monde ne craint pas la tempête !

    O.

     

     

     

    *

    Si la puissance des flots ne fait pas chavirer ta barque, peut-être trouveras-tu le passage entre les deux colonnes du temple qui descend vers la grotte indigo des gardiens du labyrinthe mais sauras-tu les formules qui font apparaître celle qui danse avec la Terre ? Elle seule pourra te révéler le secret du règne du vivant qui transcende toute mort.

    Ca.

     

     

     

    *

    Les traces de chaque passage ont scarifié la terre. La mémoire ancestrale mène le troupeau vers un éternel retour. La maîtresse des profondeurs indigo veille. Quand le moment est venu, elle montre aux égarés, aux fugueurs, le chemin pour atteindre l’autre rive. Elle est la gardienne du temple. Elle règne sur les deux monde : le jour, la nuit. La vie, la mort. Sa puissance simple et évidente apaise.

    L.

     

     

     

     

     

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    O.

     

     

    cyclone_panorama_diva_nature_odyssée_plonger

     

     

     

    *

    Dans un panorama bien trouvé et sous l’œil vigilant du serpent, on observe l’odyssée qui poursuit son aventure tout en mouvement vers sa diva. Cette voix déesse chante un hymne à la nature, fragile protection face aux redoutables démons,  qui armés d’un seul cyclone suffirait à plonger la terre dans le néant.

    C.

     

     

     

    *

    Le tour operator propose une destination idyllique. L’odyssée commence par une chambre avec fenêtre sur rêves.  Puis visite d’une série de sites merveilleux pour plonger dans les eaux turquoises « …pendant la saison où la nature est la plus belle et la plus hospitalière… » disait la brochure. Tant qu’à faire, vu le prix qu’on paye ! autant éviter la période des cyclones, ça gâcherait le panorama. Et le soir, après une journée bien remplie, une diva vous achève en vous subjuguant par sa voix de sirène.

    L.

     

     

     

    *

    La plongée dans la nature excite le serpent, il ondule, il est heureux. Voyez sa tête s’extraire malicieusement pour observer le panorama. La voix puissante de la cantatrice fait vibrer et gronder le cyclone qui s’installe.
    Tout sera balayé, le canon tuera au hasard. Seul le cœur vibrant magnifique restera ouvert à l’écoute sur la fenêtre du temps. Une autre Odyssée s’installe doucement.

    J.

     

     

     

    *

    Grand panorama, tout est en apparence tranquille, fondu dans les tons chauds de l’or du temps et les bleus profonds des odyssées marines. La nature semble aussi paisible qu’une fenêtre de maison de campagne mais le fruit est gâté et la diva a déjà entamé ses imprécations : la sorcière Terre nous prépare le cyclone du siècle et nul n’anticipe le global naufrage.

    Ca.

     

     

     

    *

    Les îles éoliennes, un panorama idyllique pour le cyclone qui se prépare… Rodrigue as-tu du cœur ? La diva chante. Elle chante de plus en plus aigu pour décrocher l'homme de son destin. Enchanté et soumis, il plonge, attiré par la voix du nouveau monde, là où la nature s’apaise. La soprano glorifie maintenant l'odyssée des marins, les évènements imprévisibles nommés « avenir », et s’apprête à accueillir l'homme, encore en apesanteur qui, du bout de sa lorgnette, aperçoit la terre, ronde comme une grenade !

    O.

     

     

     

     

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    J.

     

     

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    *

    La priorité du moment, l’actualité brûlante c’est la retraite, l’attente de la retraite. Un droit bien mérité permettant de pouvoir s’évader ENFIN vers des destinations champêtres des chemins baignés de bleus méditerranéens, descendre la calanque où j’imagine être étalée sur ma serviette en cultivant un farniente bien mérité après ma randonnée… MAIS revenons à la priorité du moment. Les nombreuses tentacules d’une pieuvre sans pitié doivent être tranchées notamment la tentacule 64/2023 et la tentacule 62/2023.

    C.

     

     

     

    *

    L’homme n’est pas fait pour travailler. Sa vie n’est qu’une succession d’attentes : attendre les prochaines vacances, attendre la mer, le bleu, les embruns sur la peau, les fleurs, les abeilles. Attendre de se perdre dans le dédale champêtre, cadre propice pour rêvasser à l’être aimé. Attendre d’être étalé, nu sur la plage… Oui, décidément l’être humain n’a vraiment pas envie d’être broyé par les mâchoires du travail, d’être étouffé par la pieuvre de la routine. Sa priorité ? Faire la sieste tranquillement, et les fesses à l’air de préférence si le temps le permet.

    L.

     

     

     

    *

    Étalée dans mon ennui, je cherche des priorités à ma vie. Qu’elle soit douce, champêtre, et insouciante ou tentaculaire, pieuvre surgie de mes abysses, la lumière reste factice. Je persiste dans les attentes. Bleu du ciel, bleu de la mer, sur mes bleus à l'âme…Demain, peut-être…

    O.

     

     

     

    *

    Dans un cadre champêtre ou bien étalés sur les plages, ils échangent des sms et s’invitent à partager apéros et loisirs pour échapper aux pieuvres de l’attente : vous faites quoi en ce moment ? Pendant ce temps, ballottés par les flots bleus comme des coups, des dépouillés de tout on d’autres priorités.

    Ca.

     

     

     

    *

    La maison est calme, bien rangée, ensoleillée. Je respire, un kaléidoscope éclate en brisures de couleurs champêtres. J’aime l’attente qui s’étale sur le bleu rêvé de la mer, le sable, la plage, les amies en vacances.
    Relève la tête. tu verras cette chose verdâtre étalée, pieuvre de céramique qui par instant propulse de l’ombre au plafond. 
    Vous faites quoi en ce moment ? J’attends ma priorité ! 

    J.

     

     

     

     

     

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    Ca.

     

     

    éléments_irrationnel_orgasme_lapin_lèvres_impérial

     

     

     

    *

    Un magicien sort de son chapeau un lapin blanc, rien d’irrationnel me direz-vous. Mais quand il souffle de ses lèvres, position bouche en cul de poule sur ce même lapin blanc en posture impériale et qu’il sort un élément nouveau de son chapeau, qui n’est ni plus ni moins une lapine ! Là ça change tout. La coquine s’est invitée et nous ne sommes pas loin d’un orgasme lapinesque en bouquet final !

    C.

     

     

     

    *

    Dans ce rêve, c’est un lapin qui orchestre la symphonie des sens. Tout peut arriver au cœur de la nuit, une fois les yeux fermés.  Plus rien n’est retenu et dans une explosion de couleurs, d’odeurs, de feu, l’orgasme impérieux, impérial surgit ! Il concentre tous les éléments de l’autre vie, inconsciente. Des rencontres, des lieux aimés, des moments chéris tourbillonnent dans un désordre irrationnel, éblouissant. Les lèvres gourmandes, couleur pulpe juteuse, sont gonflées de plaisir.

    L.

     

     

     

    *

    C’est l’explosion de tant de vie, tant d’amour, tant de plaisir, c’est ce que je vois dans tous ces éléments irrationnels. je sens la grandeur, la volupté. Pourtant l’ébriété d’orgasmes ne défend pas la liberté, et hop... il est là le lapin, et hop... il est plus là. Cache-cache de la vie. Ils s’embrassent, ils vivent dans les fleurs et les palais de la félicité, aujourd’hui mais demain ? 
    Moi je dis embrasse mes lèvres, mes pieds, profite de l’instant, prend le bonheur impérial de la jouissance, tout de suite ... Abracadabrant tout est dit !

    J.

     

     

     

    *

    Abracadabra ! Un lapin est sorti de l'histoire qu'écrivait un vieux sage. En un clin d'œil, il crée un patchwork d'éléments irrationnels destiné à la méthode Coué : la vie est belle, la vie est belle ! Douceur et gourmandises, floc, floc voilà les signes astraux… Emportée par la lave d’un orgasme impérial …vite un éventail que j'y écrase mes lèvres !

    O.

     

     

     

    *

    Aux lèvres écarlates de la nuit, s’est glissé un élément irrationnel… « Abracadabra, la vie est belle ! » clame un lapin lunaire. «  Tempêtes solaires, jets de magma et taux d’humidité élevée, conditions idéales pour voir fleurir un rare orgasme romanesque absolument impérial ! L’imagination est un dédale, entrez-y et perdez-vous !

    Ca.

     

     

     

     

     

  • Zora Neale Hurston - Mais leurs yeux dardaient sur Dieu (extrait)

     

    Voici les 26 premières pages de ce magnifique roman américain écrit en 1937, par Zora Neale Hurston dans une traduction inédite et magistrale de Sika Fakambi (Zulma édition) et lues par moi-même.


    Zora Neale Hurston, née le 7 janvier 1891 à Notasulga dans l'État de l'Alabama, et morte le 28 janvier 1960 à Fort Pierce dans l'État de la Floride : romancière, nouvelliste, essayiste, dramaturge, anthropologue, folkloriste et journaliste américaine qui est une des figures majeures du mouvement culturel afro-américain dit de la Renaissance de Harlem, notamment avec ce roman (Their Eyes Were Watching God) qui célèbre la culture afro-américaine dans la ruralité du Sud. Elle fait partie des co-auteurs du manifeste Fire !! pour une esthétique afro-américaine libre. Élève de Franz Boas, elle a contribué à l'élaboration d'une anthropologie des traditions orales afro-américaines, elle a également mis en valeur la culture caribéenne exposée par son essai Voodoo and Life in Haiti and Jamaica.

     

     

  • René Depestre - Hadriana dans tous mes rêves

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    René Depestre, poète, romancier haïtien, un roman sorti en 1988 alors qu'il vivait dans le Languedoc, il a eu le prix Renaudot la même année. J'aime beaucoup la littérature haïtienne, et ce magnifique roman confirme, de plus, c'est une des rares fictions littéraires à aborder le vrai sujet de la zombification en Haïti.

     

    "Jacmel (Haïti) en 1938, à l’époque des réjouissances du Carnaval. Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux événements qui se produisent en simultané : d’abord la fin de sa très chère marraine Germaine Villaret-Joyeuse, puis les noces de l’éblouissante Hadriana Siloé, laquelle tombe raide morte au pied de l’autel à la minute où elle prononce le oui sacramentel.
    Mais nous sommes en pays vaudou où le rituel des métamorphoses permet de mêler les horreurs de la mort aux rires de la fête. Et si Hadriana, l’héroïne française du récit, est enterrée en grande pompe dans sa belle robe de mariée, elle ressuscite aussitôt sous la forme d’une zombie, l’une des formes mythiques du destin des Haïtiens.
    Autour de ce thème lié aux mythes de l’esclavage et de la colonisation, symbole de l’ambiguïté du réel-merveilleux dans les cultures de la Caraïbe, l’humour et l’imagination du conteur se débrident pour éclairer le vécu haïtien dans sa fantaisie, sa sensualité, son surréalisme démonté, son désordre toujours hallucinant…
    René Depestre, magicien de l’écriture, sait une fois de plus entraîner son lecteur à l’intérieur d’une sarabande macabre et burlesque au cours de laquelle les danses colorées et la musique sont indissociables des cérémonies funèbres. La joie de vivre et la terreur de passer à trépas procèdent d’une seule et même énergie. Et la verve extravagante et somptueuse de l’auteur nous force à croire à ce récit bourré de personnages plus insolites les uns que les autres. "

     

     

     

  • Laura Vasquez

    Quand son esprit monte au plafond, elle se regarde, elle se voit dans le lit, et la grand-mère ajoute un ciel sur chaque chose. Elle regarde les objets, elle fait le tour de la pièce, elle ajoute un ciel pour chaque meuble, un ciel sur la télé, un ciel sur des bouts de pain, un ciel sur les yaourts, un ciel par couverture, un ciel sur le plancher, un ciel sur le gymnase, un ciel sur chaque enfant, Salim, Sara, un ciel sur chaque tête, et un ciel sur chacune de leurs dents, un ciel sur leur front, un ciel sur chaque mèche et tout devient léger.

     

     

     

     

     

  • Laura Vasquez - Tout tombe

     

    Elle a eu le prix Goncourt 2023 poésie pour l'ensemble de son oeuvre et je trouve ça très bien ! Je connais peu son travail mais j'apprécie sa façon de lire ses textes, leur seulement apparente facilité et la force qui se dégage de ce corps qu'elle forme avec eux, c'est très puissant et ça en dit beaucoup, son parcours me parle beaucoup aussi. La poésie n'appartient à personne, elle nous traverse et nous transforme, nous aide à vivre :  https://chroniquesdesimposteurs.wordpress.com/2023/03/24/entretien-avec-laura-vazquez/