Voyage en Chine de Zoltan Mayer (2015)
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Le monastère du torrent bleu
Quand surgit la lune aux monts d'Est
il médite en sa chambre des sommets
Dans la forêt vide, nul feu n'éclaire sa veille
Esseulé dans la nuit, il puise à la source froide
Trente années de vie, sans redescendre jamais
au monastère du Torrent bleu
Le loup ravale sa faim de loup,
La carpe gobe une émeraude,
L’aigle reploie ses précipices,
Toi seul tu reste indécis ;
in Ce que l’on ne peut dire…
Parfois il faut boire, pour désigner l’indicible,
Découvrir des territoires d’absence
Et retrouver l’ivresse de la langue. Force obscure de la vie.
C’est le seul mérite d’être élevé au rang des hommes.
AMER INDIEN.
Son cœur soulève une canine de puma.
Oser un pas
vers cet orgueil dressé.
Visage d'avant le pillage
la cruauté
l'alcool et les bacilles
l'indifférence.
Visage d'un Paradis massacré
d'un Premier Homme
histoire d'un silence.
Sur ses avant-bras pendent
des cascades de colliers.
« One dollar »
articule l' Indien sans ciller.
Contretemps du rêve
accroc aux armoiries du Paradis
partir sans se retourner
peur de lire le mépris
sur des lèvres guarani.
Le fleuve était gros.
Un concert de crapauds imprima son sillon
s'y lova l' Homme-Blason.
Océan
que n'as-tu englouti
les caravelles de Colomb?
Humain perdu
à jamais tu rends visite
à l' Humaine qui m' habite.
Errance, ma patrie. Fraternelle, les nuages. Ne pouvoir vivre sans les sentences d’horizon. Avancer sur la terre fumante. (...) Même sous les ronces et les averses, l’exultation m’est familière.
in Veille le vent
Chants taoïstes
Foin du savoir et de l'étude
Mon esprit, vagabond du silence !
Foin du savoir et de l'étude
Mon esprit vagabond du silence
A toujours regretter
jamais on ne se trouve
Un ruisseau pour jeter ma ligne
et je jouis de tout un royaume
Les cheveux défaits, j'emporte mon chant
que les hommes reprennent aux quatre frontières
Quel en est le refrain ?
Mon esprit, vagabond du silence !
Juillet gris par la fenêtre
A dérobé la lumière
Les geais comme des bombardiers
Et résonne un chant de Mongolie
Le rythme se répand dans les muscles
Taper cogner battre tambour
Faire grincer les cordes tendues
Le temps est absent
cg, juillet 2007