Anselm Kieffer - Ladder to the Sky - 1990
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Je suis à l'avant-dernier étage de
l'échelle sociale
Le dernier étant celui de ceux qui n'ont
pas de maisons donc pas de lits
Je touche les aides sociales
J'aurais préféré un salaire mais les
poètes ne peuvent s'empêcher de viser
l'ailleurs
et même de le visiter
c'est pour ça qu'ils ont des toiles
d'araignées dans les cheveux et qu'ils
sont sourds parfois
à table au milieu du repas
Je vis dans une cité
Quand je venais ici toute petite je rêvais
d'y vivre
Je trouvais qu'il y avait de bonnes
cachettes dans la maison de ma tante
mieux que celles de la cité dans laquelle
je vivais
même s'il y avait le placard dans lequel
on se cachait avec Stéphane
Une fois j'ai entendu ma mère dire
qu'il fallait appeler la police tellement
on avait bien disparu
Heureusement la police n'est pas venue
A cette époque on entendait souvent les
adultes dire Il a été arrêté par la police ou
Il est en prison au sujet des grands
jusqu'à ce que le téléphone sonne en
pleine nuit pour dire
Fabrice est au commissariat
La police était notre ennemie et je n'ai
pas changé d'avis même si je garde dans
un tiroir vide de ma mémoire un policier qui
nous a aidé ou un regard d'homme qui a
peur
pour l'humanité
on ne sait jamais
En fait il y a de bonnes cachettes dans
tout le quartier
au point qu'il n'y a pas d'échos et si on
regarde bien il y a pleins de coins roses
c'est des restes du coucher de soleil
en pleine journée
Comme l'a dit le Président
l'autre
je suis une sans dents
mais j'ai des yeux des oreilles et un
cerveau
et j'entends sourdre le cœur de partout
les mots arpentent la gorge
comme chiens en cage
quand les questions s’évaporent
ils restent en rade
les crocs affutés jusqu’au matin
braises froides café amer
au fond des tasses les langues rouillent
et le temps fait ses passes
la découpe des fenêtres
la surface et les motifs de la nappe
l’ombre du rideau
cg, inédit
Le ventre est encore fécond,
D'où a surgi la bête immonde.
in La Résistible Ascension d'Arturo Ui, 1941
À la loupe, tout est rituel vient clôturer une tétralogie commencée en 2005, composée de Jardin du causse, Chroniques du hamac et Calepins paisibles d’une pâtresse de poules, sorte de journaux poétiques où l’inspiration puise à l’environnement immédiat, à l’ordinaire des jours. La poésie peut-elle naître de cette source si infime ou bien s’y épuise-t-elle ? Aux lectrices et lecteurs d’en décider.
« Il nous faut changer de cap, lâcher du lest, faire face aux vraies peurs masquées par les fausses, les peurs conformes, les peurs induites, celles qu’il est bon d’avoir même si on ne les a pas. Il nous faut embarquer vers l’inconnu, sans rives, sans repère. Ne rien projeter, ne rien regretter, s’ouvrir à l’espace infini de l’instant, desserrer les vis, libérer, par le souffle paisible, nos viscères, admettre que l’on ne sait rien de l’amour. »
Format A5, 52 pages agrafées
Illustrations originales de l'auteur
Édité et imprimé par elle-même
sur papier 90gr calcaire
couverture 250 gr calcaire
100 % recyclé
à réserver par mail à mc point gc arobase orange point fr
12 € + 2 pour le port
pour le règlement : chèque ou virement
Georges Cathalo parle du n°66 sur le site de la revue Décharge, merci à lui !
"À lire chaque nouvelle livraison de Nouveaux Délits, on se demande toujours comment Cathy Garcia s’y prend pour trouver des auteurs originaux et peu lus qui changent du ronron de bien des revues. Fidèle au découpage habituel de sa publication, elle fait se succéder des univers poétiques très différents au fil d’une dizaine de pages afin que le lecteur se fasse une idée précise de chaque auteur. Placé sous un édito de choc intitulé « Le miroir du virus », ces pages d’une brûlante actualité se gravent dans la mémoire. Sinon, que des découvertes, à commencer par Christophe Salus, poète autodidacte marginal dont le parcours rappelle fortement celui du sublime Thierry Metz. On rencontre ensuite Philippe Labaune avec de longs poèmes élégiaques. Les proses poétiques de Jean-Louis Millet permettent de belles rencontres comme celles de Nicolas Kutovitch dans une déambulation édifiante. L’invitation à cette entreprise de décontamination mentale se place sous le sceau de l’humour puisque le bulletin d’abonnement en fin d’ouvrage se livre « masqué et ganté comme il se doit »…"
https://www.dechargelarevue.com/No6-Reves-cairns-et-noirs-delits.html
Je buvais pour noyer ma peine
mais cette garce a appris à nager.