Hermann Hesse
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Rien ne coûte plus à l'homme que de suivre le chemin qui mène à lui même.
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Rien ne coûte plus à l'homme que de suivre le chemin qui mène à lui même.
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J’ai une grande collection de coquillages que je disperse sur les plages du monde. Peut-être l’avez-vous vue.
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Janvier 1999 - Structure bambous et pyro pour le spectacle Gigantomachie, Plasticiens Volants
Et encore une fois, le Brésil...
Aéroport de Sao Paulo sous la pluie, escale avant Rio, et l'avion redécolle. Musique latino sur les oreilles. Je ne sais pas encore que je suis au Brésil. Manque de sommeil, angoisse, je suis presque maussade. Appréhension. Non, je n'ai vraiment pas encore réalisé que ce que je vois là en bas, à travers le hublot, c'est le Brésil ! Pour la quatrième fois !
Chaud le Brésil, une chaleur qui dilate le cœur, qui enfièvre les regards, une chaleur lourde et lascive qui ruisselle entre les cuisses. Bouffées douces de maconha, frisson vert acidulé des caïpirinhas, déloyales et délicieuses. Chaud et le temps s'étire, tout en longueur, en langueurs moites et palpables, traversées de violents éclairs qui déchirent l'atmosphère toute imprégnée de sensualité. Le cœur est à l'orage.
Chaud et pourtant demeure le qui-vive, l'urgence, le vacarme des rues, le grondement des moteurs, les cris, les sifflements, le crissement des pneus sur l'asphalte. Au coin d’une rue, sur le trottoir, des fleurs, des bougies dont la cire a coulé, des fruits, rituels macumba. Les postes de radio égrainent leur musique, rythmes salsa qui font danser des oreilles aux orteils. Poussière humide, friture et jasmin, étalages bariolés de fruits charnus et sucrés. Le son des voix se confond avec le reste, séduction de la langue, musique de vie !
La magie suinte de la terre et des murs fendillés, magie blanche, magie noire, magie du sang mêlé. Mulato, caboclo, cafuzo… Petits chats sauvages, rapazes, pivetes, enfants des favelas. La vie est à ce point tordue qu’on va jusqu’à donner aux bidons-villes un nom de fleur sauvage. La favela est une fleur qui poussait sur les mornes… Y fleurit-elle encore entre les entassements d’ordures, de tôles et les coulées de boue ? Favela da Rocinha, Morro da Babilônia... Multitude d'enfants aux corps têtus et fragiles. Leurs peaux crasseuses gorgées de soleil. Leur regard fier et farouche, brûlant de hardiesse, de curiosité. Ces enfants me fascinent et la violence de leur enfer encore une fois me révolte.
(...)
Chaud… et la chaleur boit à même les corps, en extrait les plus intimes parfums pour les répandre ensuite, huiles saintes sur la terre. Terre de feu, de sang, qui rend fou, vivant, obscène et entier, tellement la mort est omniprésente ! Une terre où les sans-terres luttent sans arme, une terre où l’enfant sans père, ni mère, voudrait bien pouvoir laisser couler des larmes. Trop grandes richesses côtoient trop grande détresse.
Terre de bois rouge, ma terre-aimant ! C'est encore toi que je vois à travers le hublot, mais c'est déjà le retour et comme à chaque fois, je n'ai pu que vivre, vivre vite et beaucoup, même trop parfois. Et maintenant en escale à Sao Paulo, sans quitter l'avion, je pense à quoi ? Je sais que je reviendrai un jour, dans six mois, dans un an, je n'en sais rien et cela n'a aucune importance.
cg, janvier 1999, Brésil
in Calepins voyageurs et après ?
Samedi 7 décembre à 18 h 30 à la galerie Carré d’art, quatre artistes célébraient leur exposition par un vernissage bien rempli, un apéritif convivial et une lecture d’un texte magnifique lu par Cathy Garcia* et Samuel Cuadrado (photo) et accompagné en musique à la basse par Claire Géranton. Quand on pénètre dans la galerie, on est tout d’abord ébloui et fasciné par le blanc sur blanc des photographies de Michel Cambon. À l’étage, son fils, Pierre Cambon, a réuni une partie de son travail en héliogravure (gravure par la lumière) depuis 2009, il s’attache à l’intime et à l’humain. Ils exposent jusqu’au 23 décembre. Le local en face de Carré d’art abrite les dessins au crayon et les peintures d’Odile Viale, ainsi que les ambrotypes (procédé photographique très utilisé pour les portraits et les paysages) et les sculptures de Patrick Evrard, sans oublier ses vanités (natures mortes), tout ceci est à voir jusqu’au 21 décembre.
Carré d’art, 4 rue Pélegry à Cahors. Tél. : 06 77 81 99 97.
La Dépêche du Midi
* Le texte en question est un de mes inédit encore en chantier : Mordre les temps de mort
O Pão de Açucar visto do Flamengo - 1885
Largo do Paço e rua Primeiro de Março - 1890
Avenida Central - 1910
Je vois le vaste océan là-bas, qui lèche et sanctifie le rivage de ses langues d'écumes, raconte en boucle sa longue histoire, ses peines infinies. Le vieil océan qui pour combler sa solitude, à l’heure où le soleil chavire, berce la lumière moribonde, pendue aux flots de la baie de Guanabara. C’est Iemanja la déesse, qui nous protège et charrie nos débris, nos ordures, nos scories. Une fois l’an, pour l’honorer, les fidèles vêtus de blancs de l’umbanda, jette dans ses bras bleus des brassées de glaïeuls et plantent des milliers de petits soleils sur ses flancs ensablés.
cg, janvier 1999, Rio, Brésil
in Calepins voyageurs et après ?
L'esclavage a été aboli tardivement au Brésil : 1888 !
1789 Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
1791 Révolte de Saint-Domingue menée par Toussaint Louverture.
1793 Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue.
1794 Abolition de l'esclavage dans toutes les colonies françaises.
1802 Rétablissement de l'esclavage dans les colonies françaises.
1808 Interdiction de la traite, par le Congrès des États-Unis d'Amérique.
1813 Abolition de l'esclavage en Argentine.
1833 Abolition de l'esclavage dans les colonies britanniques.
1848 Abolition de l'esclavage dans les colonies françaises.
1860 Abolition de l'esclavage dans les colonies hollandaises.
1865 Abolition de l'esclavage dans l'ensemble des États-Unis d'Amérique.
1869 Abolition de l'esclavage dans les colonies portugaises.
1888 Abolition de l'esclavage au Brésil
1919 Pacte de la Société des Nations condamnant la traite et prescrivant l'abolition du travail servile.
1926 Convention de Genève sur l'esclavage, ratifiant les mesures du Pacte de la S.D.N.
1948 Déclaration universelle des droits de l'homme.
2013 : l'esclavage existe toujours partout dans le monde...