Pierre Colin
Nous avons pris goût à l’écume, aux paroles d’argile.
Nous aimons les combats perdus, l’œil des bannis.
Nous refermons sur nous le livre de l’océan.
in La lave et l’obscur
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Nous avons pris goût à l’écume, aux paroles d’argile.
Nous aimons les combats perdus, l’œil des bannis.
Nous refermons sur nous le livre de l’océan.
in La lave et l’obscur
Patientez.............
La musique badigeonne les lumières
De sang
Une trace sur le zinc
Une rafale d’art
j'avais dévalé la nuit. Le jour me prenait dans les parfums de fritures. Des ivrognes à l'angle d'un immeuble éboulé s'accrochaient à leur aube de tromperies et d'alcool de canne.
in Barrio Flores
Dans le matin du quartier de tôles et de carton, dans le matin hésitant des chiens maigres et des loups de fortune
in Barrio Flores
Cactus Inébranlable éditions, septembre 2014
90 pages, 7 €
Grand cru bien coté (contrepétez ! vous dit l’auteur) c’est du Dejaeger pur jus (de chaussette) et il ne plaira pas à tout le monde, oh non, et d’ailleurs c’est bien le dernier des soucis de l’auteur : plaire.
Par contre déplaire, ça c’est déjà bien plus drôle pour celui qui aime à jouer avec les préfixes et en inventer des listes de mots rien que pour s’amuser. Ce cru bien côté (et son alter-scato) c’est la boule puante balancée sous la chaise du professeur, et quand c’est un professeur qui l’a pondue, le monde peut bien continuer à boire l’apéro. D’ailleurs, il est déconseillé de s’emparer de l’objet à jeun, comprenez : il est recommandé de le prendre en mode post-apérotoire, chacun décidera de la dose, pour ma part, ce fut cul-sec, mais c’est que je commence à savoir bien tenir le Dejaeger, sans avoir besoin de reprendre ma respiration, bien qu’un copieux pipi-caca soit au menu.
Dejaeger se foutrait-il de notre gueule ? Oui et plutôt deux fois qu’une, mais on ne lui en veut pas, bien au contraire, car à le lire on se sent moins con, ou pas moins finalement qu’un « cendrier en baudruche », « un pinceau sans poil », un « burin en caoutchouc » ou « un élastique en bronze ». Le cru bien coté contient aussi des blagues privées concernant un territoire belge un peu flou mais cependant assez peuplé de potes de Chimay bleues & calembours, qui comme l’auteur sans doute apprécient dans l’opéra qu’il soit l’anagramme d’apéro. Un carnet tout taché de potacheries.
« Ce type est nul. C’est le plus qu’on puisse dire ».
Mais tout de même, on en apprend un peu sur la vie, par exemple que pour s’endormir les prisonniers comptent les matons et qu’un cyclope bien élevé ne se fourre jamais le doigt dans l’œil en public, et on admettra qu’un cyclope qui louche n’est pas spécialement laid. On assistera à des scènes bucoliques comme devant la gare où « deux sales gamins jouent à crache-crache », sans doute deux de ces nécroliers dont la devise est No future ! mais qui finiront peut-être ébénistes chez IKEA ou surveillants de nains de jardin, voire détricoteurs de scoubidous. On se posera aussi des questions importantes comme : quelle est encore la date de la fin du monde cette année ? On apprendra que le proctocole est l’ensemble des règles à observer lors d’une défécation en public, ça peut servir, de même qu’on saura reconnaître le proctuor, cet ensemble de huit musiciens pétomanes et on découvrira d’incroyables animaux-valises et même valises-gigognes, trois en un, mais oui, de quoi occuper les soirées d’hiver (même s’il n’y a plus de saisons, sauf à la télé pour ces conneries de séries) ou les futurocrates, ces imbéciles qui se roulent les pouces en étant persuadés que ça ira mieux demain sur l’air connu de crétin entends-tu le vol noir des banquiers sur ton compte.
Alors, on se dit qu’on ne classera pas encore, pas tout de suite, Dejaeger dans la liste « des allumés qui feraient mieux de s’éteindre : ils participent trop au réchauffement climatique », car une chose est sûre « le dindon de la force s’oppose à la farce de l’habitude » !
Cathy Garcia
Éric Dejaeger (1958-20**) continue son petit mauvaishomme de chemin dans la littérature, commencé il y a plus de trente ans. Il compte à ce jour près de 700 textes parus dans une petite centaine de revues, ainsi qu'une trentaine de titres chez des éditeurs belges et français. Refusant les étiquettes, qui finissent toujours par se décoller et valser à la poubelle, il va sans problème de l'aphorisme au roman en passant par le poème, le conte bref, la nouvelle, voire le théâtre. Sans parler de l'incontournable revue Microbe, qu'il commet depuis de nombreuses années, de mèche avec Paul Guiot.
Derniers titres parus :
Buk you ! – Ouvrage collectif autour de Charles Bukowski – Éd. Gros Textes (France, 2013)
Les cancans de Cancale et environs (recueil instantané 3) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 64 exemplaires (2012)
La saga Maigros – Cactus Inébranlable éd. (Belgique, 2011)
NON au littérairement correct ! – Éd. Gros Textes (France, 2011)
Un Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage in Banlieue de Babylone (ouvrage collectif autour de Richard Brautigan), Éd. Gros Textes (France, 2010)
Je ne boirai plus jamais d’ouzo… aussi jeune (recueil instantané 2) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 65 exemplaires (2010)
Le seigneur des ânes – maelstrÖm réÉvolution (Belgique, 2010)
Prises de vies en noir et noir – Éd. Gros Textes (France, 2009)
Trashaïkus – Les Éd. du Soir au Matin (France, 2009)
De l’art d’accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique suivi de Règlement de compte à O.K. Poetry et de Je suis un écrivain sérieux – Les Éd. de la Gare (France, 2009)
Blog de l’auteur : http://courttoujours.hautetfort.com/
La forêt par là est une zone érogène. Les arbres y vivent au corps-à-corps, emmêlant leurs racines et le chant des oiseaux
in Parce que