John Raddolf - Tree of dew
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Ah ! Si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
JOYEUX NOËL
MERRY CHRISTMAS ΚΑΛΆ ΧΡΙΣΤΟΎΓΕΝΝΑ FELIZ NATAL FELIZ NAVIDAD BUON NATALE FROHE WEIHNACHTEN WESOŁYCH ŚWIĄT BOŻEGO NARODZENIA HYVÄÄ JOULUA GOD JUL GLEÐILEG JÓL UN CRĂCIUN FERICIT С РОЖДЕСТВОМ ХРИСТОВЫМ 'IA 'OA'OA E TEIE NOERA
etc. etc. etc.
GOJAN KRISTNASKON
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Incurable maladie sa peau me protège
quand je voyage dans les pays froids
Moi le commerçant en verroterie, en menus
rubans et joujous
je l'évoque dans la langue de Nerval et
de Raimon de Kazantzakis et de Homère
et de tous ceux qui depuis la nuit des temps
élèvent –- O furieuses barricades – la parole d'amour
contre les galops de la foudre noire
les guérillas du malheur
in 19 lettres brèves à Nora Nord
MENAA DES AURÈS (1958 - Prison civile de Barberousse, Alger)
Même en hiver le jour n'était qu'un verger doux
Quand le col du Guerza s'engorgeait sous la neige
Les grenades n'étaient alors que des fruits - seule
Leur peau de cuir saignait sous les gourmandises
On se cachait dans le maquis crépu pour rire
Seulement. Les fusils ne fouillaient que gibier.
Et si la montagne granitique sautait
A la dynamite, c'était l'instituteur
Mon père creusant la route à sa Citroèn.
Aucune des maisons n'avait besoin de portes
Puisque les visages s'ouvraient dans les visages.
Et les voisins épars, simplement voisinaient.
La nuit n'existait pas puisque l'on y dormait.
C'était dans les Aurés
A Menaâ
Commune mixte Arris
Comme on dit dans la presse
Mon enfance et les délices
Naquirent là
A Menaâ - commune mixte Arris
Et mes passions après vingt ans
Sont les fruits de leurs prédilections
Du temps où les oiseaux tombés des nids
Tombaient aussi des mains de Nedjaï
Jusqu'au fond de mes yeux chaouias
Frileux comme un iris
Mon ami Nedjaï
Nu sous sa gandoura bleue
Courait dans le soir en camaïeu
Glissant sur les scorpions gris
De l'Oued El Abdi
Derrière les chacals brillants
Qui rient le cou ouvert.
Et dressé en angle aigu, lisse
Au haut de ses échasses
Il lançait pour voir clair
Jusqu'à la fin de l'espace
La lune au tire-boulettes.
Maintenant c'est la guerre aussi dans mon douar
Il a replié ses kilomètres de joie
Comme les ailes au dessus gris d'un papi1lon
Polymorphe et couve sous des gourbis zingueux
Tous les bonheurs en germe qui n'existent plus
Dehors -- pas plus que les vergers dont les soieries
sucrées rendaient le vent plus mielleux qu'une abeille
Pas plus que le bruit des pieds nus de Nedjaï
Sur les racines de mon enfance enfouies
Sous des sédiments de peur, de haine, de sang
Car c'est du sang qui bat dans l'Oued El Abdi
Et roule les scorpions gras comme des blessures
Qui seules survivraient des corps martyrisés.
C'est la guerre
Le ciel mousseux d'hélicoptères
Saute à la dynamite
La terre chaude jaillit et glisse
En coulée de miel
Le long des éclats de faïence bleue
Du ciel blanc
Les bruits d'hélices
Ont remplacé les bruits d'abeille
Les Aurés frémissent
Sous la caresse
Des postes émetteurs clandestins
Le souffle de la liberté
Se propageant par ondes électriques
Vibre comme le pelage orageux d'un fauve
Ivre d'un oxygène soudain
Et trouve le chemin de toutes les poitrines
Les bruits disparaissent
Dans la tiédeur de l'atmosphère et dans le temps
C'est la guerre muette
Derrière les portes de Batna
J'assiste sur l'écran de mon enfance
A un combat silencieux
Sur des images au ralenti
A la lumière de mon âge je l'avoue
Tout ce qui me touche en ce monde jusqu'à l'âme
Sort d'un massif peint en rose et blanc sur les cartes
Des livres de géographie du cours moyen
Et lui ressemble par je ne sais quelle joie liquide
Où toute mon enfance aurait déteint.
Tout ce que j`aime et ce que je fais à présent
A des racines là-bas
Au-delà du col du Guerza à Menaâ
Où mon premier ami je sais qu'il m'attendra
Puisqu'il a grandi dans la chair de mon coeur. Si
Le monde qui m'entoure a vieilli de vingt ans
Il garde dans sa peau mes amours chaouias.
Son sang scintille sur mes lèvres
Enterrez-moi dans son souffle car je crois que je suis mort
Enterrez-moi dans sa voix d'aurore boréale
car je crois que j'ai été fusillé au lever du jour
dans un pays de loques et de douleurs fulgurantes
Enterrez-moi au creux de ses paumes
pour qu'au plus noir du sommeil je touche cette femme
Equateur d'Amour.
in 19 lettres brèves à Nora Nord
Viendra le jour où je n'aurai plus besoin de tout ça, plus de paravents ! J'ouvrirai grand les fenêtres pour laisser pénétrer le soleil, la musique assez forte pour que les voisins de la terre entière l'entendent !
Que mon ange ne me lâche plus, qu'il devienne coursier plus rapide que l'éclair, nous avons des choses à faire ! Au diable l'hôpital et le temps qui passe, j'ai tout le temps qu'il faut !
cg in Journal 1996
Un livre, un vrai livre, ce n'est pas quelqu'un qui nous parle, c'est quelqu'un qui nous entend, qui sait nous entendre.
in Autoportrait au radiateur
C’est alors que tout commença
Les contorsions, les danses
Les formes, étranges reflets
cg in Etats du big bang, éd. Nouveaux délits 2010