Ana Mendieta en el mar - Mexico - 1974
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FLOWERS IN BODY, 1973
"ARBOL DE LA VIDA (TREE OF LIFE)," FROM "SILUETA" SERIES, 1976
"ARBOL DE LA VIDA (TREE OF LIFE)," FROM "SILUETA" SERIES, 1976
La main touche une jupe
La main touche une jupe,
muguets fanés, je me souviens,
tiède comme un début de peau,
un feu de sang brûle les os.
Les joncs craquent sous le corps souple,
et le miel bout dans l'oeillet pourpre,
sur le brasier de myosotis
là-haut où les oiseaux s'étirent.
Carrière de braise rouge,
près d'une eau non doublée de tain
où toute pudeur expire
au vent venu de Si loin,
Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
et la brûlure encore glacée
des lèvres fanées de soif,
et du corps torride de sang.
Voici la baie de tes jambes,
avant cette île foudroyée
où peut-être un peu de neige
attend ma tête sans pensée.
in Terre de l'Été
ils pourront me trouver aussi
nue et lisse au creux des pierres
s’ils posent leur oreille
contre les os de la terre
ils entendront battre
mon cœur
cg in le chant de la Vieille
Tierra 2013 (performance Regina José Galindo)
Le Paradis qui apparaît dans la Bible n’est pas le même que celui où je suis née.
Ici on tire des cheveux
On arrache des ongles
Enlève des langues
Défonce des culs
Extirpe des mamelons
Viole des vagins
Coupe des doigts
Ampute des jambes
Cogne des visages
Sépare des têtes
Flingue des cœurs
Poignarde des dos
Pisse sur des corps
Et brûle des entrailles
Le voyageur, de compact, devient poreux, perméable à toute incertitude. Il comprend que toute vérité revendiquée est par le fait même un mensonge, que toute liberté imposée est par le fait même esclavage. Il n’arpente plus le chemin, il s’y incorpore. Il n’est plus sûr que de sa marche devenue perpétuelle résurgence.
in revue Diérèse n°38
S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les fous, les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception en résonance avec le monde des formes, mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.
Premier grondement de tonnerre, haut dans le ciel.
cg in Le livre des sensations