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  • Gilbert Garcin - L'interdiction - 2000

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    Toute ma vie d’errante me remonte, me déborde, me déchire de part en part. Je n’ai jamais trouvé le bout du tunnel. La joie ne peut venir de l’extérieur et ce travail sur moi-même que j’effectue depuis si longtemps déjà est harassant. Incompréhensible. Mais je m’interdis la plainte car je sais que je ne peux qu’avancer, quitte à tourner en rond, dans cette profonde solitude qui est la mienne depuis toujours.

     

    cg in Journal 2010

     

     

  • Lame de fond de Marlène Tissot

     

    La Boucherie littéraire

    coll. Sur le billot, 2016, réimpression 2017

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    74 pages, 12 €.

     

    « Rien ne dure éternellement, mais tout continue à continuer »

     

    Lame de fond a quelque chose du carnet intime que l’on emporte partout avec soi pour y noter nos météos intérieures, sauf que dans Lame de fond, le besoin d’écrire est motivé par un évènement précis : la perte. La perte et l’absence définitive d’un être cher et ce besoin soudain, cette urgence de tout plaquer, pour aller le retrouver sur les lieux qui rallumeront la mémoire. Partir les mains vides avec cette part de soi plus ou moins enfouie que la douleur vient raviver.

    Ici l’être cher — mais l’auteur ne le dit pas, on le devine au fil des pages — c’est un grand-père, un grand-père vieux loup des mers adoré, un homme des grands espaces, un homme libre.

    « Avec toi, tout est permis. Avec toi, on chahute l’apparence des choses ordinaires, on colorie le monde. »

    Mais il ne s’agit surtout pas de rendre un hommage édulcoré au disparu.

    « Non, tu n’étais pas parfait. Mais c’est ainsi que je veux me rappeler de toi. Avec chacun des fils dont ta peau d’homme était tissée, les rêches comme les soyeux. »

    Et le lieu vers lequel le deuil renvoie l’auteur est un espace-temps, celui de Cancale en Bretagne et celui de l’enfance. Car avec les êtres chers qui nous quittent, ce sont comme des parts de nous qui s’en vont et que seule la mémoire peut convoquer. L’écriture sert alors de catalyseur et de fixateur.

    « Des détails en forme de graines semées dans le terreau de l’enfance. Giboulée de souvenirs. Tout cela me semble tellement loin et si présent pourtant. Comme un paysage miniature dans une boule à neige. »

    L’écriture de Marlène a toujours été juste, précise, percutante. Dans  Lame de fond elle se polit comme un galet roulé par la mer dans le sable. La douleur non seulement ramène à l’essentiel, mais dénude aussi ce qu’on pourrait appeler l’âme. Il est impossible de tricher avec la mort, elle met le doigt sur toute notre fragilité, met en relief tout ce qui est creux, vide et artificiel en nous et dans nos vies.

    « Quel contrat tacite nous oblige à penser en terme d’avenir professionnel, de confort matériel, en termes de consommation, de concurrence, d’efficacité, de sacrifices, en termes de famille à fonder, d’enfants à éduquer, de vacances à planifier ? Doit-on nécessairement être raisonnable, responsable, capable d’adapter sa ligne de conduite à la société, se fondre dans la masse ? (…) Est-ce qu’on se laisse décolorer l’âme sans même le remarquer ? »

    Dans toute famille, on peut espérer qu’il y ait au moins une personne qui nous transmette quelque chose qui a à voir avec l’essentiel, c’est le cadeau le plus précieux que l’on puisse faire à quelqu’un, c’est comme un nécessaire de survie. Le grand-père que Marlène évoque est de ceux-là, aussi son absence a la capacité de la rendre à elle-même avec une force et une acuité telle que la douleur de la perte devient une leçon de vie, intense.

    « Cours ma belle ! Nage dans le ciel. »

    La douleur anesthésie mais l’amour qui transcende la perte exacerbe au contraire tous nos sens, nous rend plus vivants que jamais. Et la mort du grand-père fait germer, dans le cœur de celle qui écrit, le noyau de l’enfance.

    « Je marche à reculons, à rebrousse-temps et j’ai enfin l’impression d’avancer dans la bonne direction. »

    Marlène nous offre un très beau livre, sensible, il ne peut laisser indifférent, il vient nous toucher, nous bouleverser, au plus secret de nous-mêmes, là où nous planquons nos plus grandes joies et nos plus grandes peines. Comme une lame de fond, il nous prend et nous retourne.

    « Je trinque à ton éternité en buvant l’horizon, d’un trait. »

    « Tu m’avais prévenue : “tout n’est que commencement.” »

     

    Cathy Garcia

     

    SDFS.jpgMarlène Tissot est venue au monde inopinément. A cherché un bon bout de temps avant de découvrir qu'il n'y avait pas de mode d'emploi. Sait dorénavant que c'est normal si elle n'y comprend rien à rien. Raconte des histoires depuis qu'elle a dix ans et demi et capture des images depuis qu'elle a eu de quoi s'acheter un appareil. Ne croit en rien, surtout pas en elle, mais sait mettre un pied devant l'autre et se brosser les dents. Écrira un jour l'odyssée du joueur de loto sur fond de crise monétaire (en trois mille vers) mais préfère pour l'instant se consacrer à des sujets un peu moins osés.

     

     

     

  • Tartinade sauvage

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    Fromage frais de brebis, deux belles poignées d'ail des ours, feuilles de pissenlit, quelques pousses d'alliaire, une cuillère à soupe de vinaigre de cidre et deux d'huile d'olive.

    Mixer le tout.

     

    Pour la déco comestible : feuilles et fleurs de coucous, lierre terrestre.

     

    Pain grillé et voilà !

     

    Pour les plantes sauvages (les feuilles pas les fleurs), je les plonge avant un très soigneux lavage dans un bain d'eau additionnée de vinaigre et de gros sel, pour les cueillettes sauvages, évitez les bords des routes bien-sûr, mais aussi tant que possible le bord des chemins et les pistes et sentiers d'animaux. ainsi que les bords de rivière (près de l'eau), mieux vaut les ramasser sur des coins éloignés des passages.

     

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    l'alliaire

     

     

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    le lierre terrestre

     

     

     

  • C’est assez bien d’être fou (Antoine Page / Zoo Project) - 2013

    Le documentaire raconte un road trip artistique à travers la Russie, depuis le Kazakhstan jusqu’aux confins de la Sibérie, en compagnie du street artist Zoo Project, assassiné à Détroit aux Etats-Unis à l’âge de 23 ans.

     

    Durant 4 mois un réalisateur et un dessinateur ont traversé l'Europe jusqu’aux confins de la Sibérie.
    Mêlant dessins et vidéo, ils racontent leur périple à deux voix, entre road-movie et conte documentaire.

    Un film réalisé par Antoine Page
    Dessiné par Zoo Project (Bilal Berreni)

    Double DVD en vente sur cestassezbiendetrefou.com et antoine-page.com