Eric Drigny
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Écrire : se rendre à un point de rendez-vous dont on a oublié l’adresse
in Un début de réalité
Chercher l’équilibre, mais pour cela je n’ai pas d’autre solution
que d’être en continuel mouvement.
cg in Journal 2002
Enfants
Ne craignez pas
L’instant de mourir
Comme la mer
C’est une comptine
Sans paroles
Dont l’air
Est su dès le ventre
Où vous nagiez
in L'assèchement du Zuiderzee
Elle a décloué le hibou qui était sur la porte,
remis en place ses os brisés,
lissé ses plumes,
lui a fait reprendre son chant
in Hazard zone #4
les secrets des racines
la langue des écorces
la magie des sèves
le pouvoir du cœur
cg in Oniromancie
Un bloc de tofu ferme, un oignon émincé, du fromage frais de brebis, le jus et la pulpe d'un citron, deux cuillères à café de purée de gingembre, un micro-fond de purée de curcuma, de la ciboulette et du persil frais, du cumin et de la coriandre en poudre, un bon filet d'huile d'olive, sel, poivre
Mixer le tout et déguster sur des tartines de pain grillé...
J'ai eu une belle vie :
dix ans de guerre
et trois tremblements de terre
qui ont jeté la ville à terre,
accomplissant la prophétie
de la grand-mère,
qui, plusieurs mois
auparavant,
nous avait annoncé
la destruction terrible
avec cette même voix
qui nous contait
les histoires douces
où tout était couleur
de noisettes sèches.
Mais j'ai eu une belle vie,
paisible, assise
à la table dans la cour,
ou bien cachée
entre les sacs de maïs,
dans l’attente que
les détonations
cessent, que les cris
s’interrompent,
dans cette obscurité
où le moustique
était un murmure
qui me faisait dormir.
Le moustique dont la piqûre
ne causait pas la mort.
Mais j'ai eu une belle vie,
un amour de mille ans
vrai et brillant
comme l'or qui a acquis
la forme d'une broche,
un hibou aux grands
yeux blancs,
allumé toujours
sous ma blouse, et pour lui
une goutte de sang
est ce qui reste
du passé, une goutte
suspendue
comme une planète froide.
Mais j'ai eu une belle vie,
une vie où la guerre
et l'amour
ont duré
le même nombre d'années.
Une vie où la mort
m'a assez peu rendu visite,
et où j'ai vu le monde
et écouté le son des grandes
eaux et des vallées
énormes, où les sabots
du cheval créole
et ceux du cerf me montrent
leur différence étrange.
J'ai vu et j'ai oublié
ce que j'ai vu
et à nouveau m'a étonné
ce que j'avais déjà
trouvé curieux auparavant.
Je ne me plains pas.
Les eaux continuent
à m'embrasser les pieds,
accrochées avec toute leur tiédeur
à la brièveté que je possède.
traduction : Laurent Bouisset
version originale, voir :
https://fuegodelfuego.blogspot.fr/2016/11/el-instante-la-vida-de-roxana-mendez.html