Banksy
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traduction :
Le précaire équilibre du monde, qui roule au bord de l'abîme, dépend de la perpétuation de l'injustice. La misère du plus grand nombre est nécessaire pour que le gaspillage de quelques-uns soit possible. Pour que quelques-uns consomment davantage, beaucoup doivent continuer de consommer moins. Et pour que chacun reste à sa place, le système multiplie les armes de guerre. Incapable de combattre la pauvreté, il combat les pauvres ; et la culture dominante, culture militarisée, bénit la violence du pouvoir.
"entre cimes & cimetières", tout tes "axes élastiques" en action pour activer la roulette qui vrille nos "dents de solitudes" dispersées aux confins "de la cuve du crâne" , afin d'en extirper toutes sources de "bouffées de mensonges", de vomissures "d'éclatement du démiurge" et nous rendre libre d'un "orgasme de tonnerre", "foudre de joie" , dans un "aujourd'hui [enfin] habitable"
Bref, ça l'fait !!!
Aux prises avec l’insaisissable
Le dernier opus de Cathy Garcia Canalès peut se lire de diverses façons. Emporté par ses images et prophéties, on glissera dans le courant de cet énergique « jus de poème » (p. 25) teinté d’une menace, d’une urgence indéfinies. Ou bien, attentif aux clés de lecture qui pourraient éclairer l’intention première de la poétesse, on lira peut-être le journal d’une maladie, d’un affrontement au « temps de mort » (p. 18), d’une subversion de tous les déterminismes – ceux du corps, ceux du temps – opérée par la parole poétique grâce à laquelle « la crue du vivre déferlera » (p. 29).
L’être dont on entend ici la voix explore des mondes de sensations et fusionne avec ce qui l’environne : l’annonce « nous irons allumer / un feu de souches veinées / dans le taillis des rides » (p. 13) superpose les veines du bois et les plis de la peau, en même temps que le passé et l’avenir. Tous les poèmes du recueil disent l’ambivalence des choses (ce dernier oiseau, « il chante / il fiente / fluide et serein », p. 34), l’articulation des valeurs opposées et des perceptions contrastées (« la caresse des fumées / la rosée des broussailles / et le poivre des dentelles », p. 17), et entre les strophes se joue l’alternance perpétuelle du bon et du mauvais.
C’est dans ce mouvement, dans ces oscillations que se déploie la réinvention de la légèreté, de la liberté, de l’affirmation de soi comme sujet sentant, vivant avec une volontaire intensité. Au cours de l’épreuve, « dans la cuve du crâne on entend / l’étrange ressac de l’acide / l’esprit cataracte éclate les coutures / tandis que dévalent par maints orifices / les pensées mornes en ruisseaux de plumes » (p. 25), et la matière poétique est tout humeurs, fluides : sang, salive, larmes, venin…
On ne sait si l’invitation qui clôt le recueil s’adresse au lecteur, lui proposant de vivre à son tour dans sa chair cette odyssée de douleurs et de luttes – provocation paradoxale en ce qu’elle est aussi une consolation –, ou si elle est adressée à l’instance poétique par sa propre voix concluant elle-même à sa puissance vitale, ici attestée.
Maëlle Levacher
http://www.lelitteraire.com/?p=43437
"Magnifique ! Très noir, sans concession aucune, écrit au scalpel ! Bravo et merci"
Jacques Cauda
Pour lire les premières pages :
http://cardere.fr/doc/EXTRAIT-aujourdhui.pdf
44 p., 14x21, ép. 4 mm, pds 80 g
Sept. 2018, isbn 9782376490074
12 euros
Raúl Zurita (1950) est un poète chilien de renommée internationale, invité dans de nombreux festivals et récitals poétiques au Chili comme à l’étranger. Ingénieur de formation – il a suivi des études d’Ingénierie Civile à l’Université Federico Santa María de Valparaíso -, lauréat du Prix National de Littérature au Chili en 2000, il a publié, entre autres, Purgatorio (1979), Anteparaíso (1982), Canto a su amor desaparecido(1985), La vida nueva (1994), Poemas militantes (2000), Sobre el amor, el sufrimiento y el nuevo milenio(essai, 2000), INRI (2003), Los países muertos (2006), In memoriam et Las ciudades de agua (2007), Zurita(2011) ainsi qu’un récit autobiographique, El día más blanco (1999, réédité en 2015) et la traduction d’Hamlet en espagnol (2014).Son incarcération et les tortures qu’il a subies dans le navire Maipo de la Marine chilienne au début de la dictature de Pinochet ainsi que le traumatisme de cette douloureuse période marquent de leur empreinte le discours lyrique de Zurita qui souvent métamorphose par la force de l’imagination et le pouvoir du langage cette cruelle réalité, comme le démontrent ces quelques vers de “Pastorale du Chili IX” (Anteparaíso) : “Qu’elle et moi nous nous aimions pour toujours / et que grâce à notre amour soient même/ aimées les pointes ferrées des bottes/qui nous avaient frappés”[1] ou de “Prison Stade du Chili” (Zurita) : “Lorsque nous entrâmes par le couloir des eaux ouvertes et / en nous traînant vîmes les casernes de planches traversées / entre les deux murs du Pacifique et au-dessus de lui les gradins / brisés du Stade du Chili blanchissant sous la neige comme/une gigantesque cordillère de bâtons emprisonnant l’horizon”[2].
Lire la suite de cet article de Benoït Santini ici : http://www.espaces-latinos.org/raul-zurita
photo (c)Malika Hachid
Tous ces gens qui savent d'avance ce qu'est la méditation doivent désapprendre pour pouvoir apprendre à nouveau. Vous voyez la différence ? Puisque vous ne savez pas ce qu'est la méditation, nous allons apprendre. Pour apprendre à connaître la méditation, voyez comment fonctionne votre esprit. Vous devez regarder, comme vous regardez un lézard qui passe sur un mur. Vous voyez ses quatre pattes, comment il colle au mur et, en regardant, vous voyez tous ses mouvements. Eh bien, de la même façon, observez votre propre pensée. Ne cherchez pas à la corriger, à la supprimer. Ne dites pas: « Tout ceci est trop difficile. » Simplement, regardez ; maintenant, tout de suite, ce matin.
Pour commencer, restez assis, absolument tranquilles. Prenez une position confortable, croisez vos jambes, restez. assis, tout à fait immobiles. Fermez les yeux. Et voyez si vous pouvez essayer de les empêcher de bouger. Vous comprenez? Vos yeux ont tendance à remuer. Gardez-les complètement immobiles, comme par jeu. Et puis, étant assis comme cela, très tranquilles, découvrez ce que fait votre pensée; observez-la comme vous avez observé le lézard. Observez la pensée, sa façon de couler, une pensée suivant une autre, et ainsi vous commencez à apprendre, à observer.
Observez vos pensées : comment une pensée succède à une autre et comment elle se dit : « Celle-ci est une bonne pensée, celle-là ne l'est pas. » De même quand vous vous couchez, quand vous vous promenez, observez votre pensée.
Simplement, observez-la. Surtout, ne cherchez pas à la corriger, vous découvrirez alors ce qu'est le commencement de la méditation.., et le faisant, vous êtes prêts à apprendre. Et quand vous commencez à apprendre, cela n'a pas de fin.