Wendy Andrew - The Crone
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Tandis que la Vierge (Maiden) est recherchée et la Mère révérée, la figure que représente la Crone (la vieille femme) reçoit peu d’attention.
Dans notre culture, les vieilles femmes sont souvent négligées et même insultées, et les dons qu’elles représentent, et souvent qu’elles ont à offrir, sont sous-évalués. La vieillesse peut être redoutée et perçue comme une perte d’attraction dans une société où le mâle domine et qui évalue les femmes seulement en fonction de leur potentiel de séduction et de fécondité. Pourtant, c’est dans la Crone que réellement le pouvoir féminin se présente et comme le sien propre.
La Crone est la Sage, l’observatrice, la tisserande, la guérisseuse et la modeleuse. Nous pouvons nous la représenter dans son cottage ou sa cave, rêveuse, en train de confectionner des préparations, en marmonnant. Elle ressemble de près à la Sorcière, ajoutant ainsi à la suspicion éprouvée à son égard. La Crone connaît les chemins entre les mondes et, de fait, elle comprend tout aussi bien les voies de ce monde. Cela peut faire d’elle un personnage dérangeant, mais elle est le réceptacle de la sagesse féminine, des connaissances accumulées de la femme qui n’est plus menstruée mais qui porte en elle-même la coupe de son pouvoir.
Nous envisageons la Crone comme la dernière du trio, mais les Celtes la percevaient première, avant la Vierge (Maiden), puisque la Crone est l’obscurité, et que l’obscurité a existé en premier, dans le vide primordial, avant que naisse la lumière.
Connaissant la valeur des ténèbres, les Celtes faisaient débuter leur jour à la tombée de la nuit, leur année à l’automne, à la fête de Samhain, et la Crone était révérée avant que ne brille la Vierge, donnant ainsi la place d’honneur à son indicible sagesse. Sa présence pénètre furtivement l’équinoxe d’automne et intensifie nos sensations de l’hiver.
La Crone est notre source de sagesse et de compréhension. Elle est la maîtresse de la Connaissance, celle qui recèle tout ce qui a été appris des ancêtres depuis des générations et des générations. Elle connaît les voies de la magie, elle comprend la transformation et elle tisse la toile cosmique, sachant que tout est une part de la Totalité. Elle peut être la douceur, la grand-mère aux joues roses dans son jardin d’herbes ou le fantôme de la terrible vieille harpie. La sagesse de la Crone est parfois douce, parfois acide, tandis qu’elle nous montre comment nous relier à l’univers et à notre Soi profond. Elle est ici sur le bout d’une tige, ou là, dans le grondement de l’orage. Nous pouvons aller à elle lorsque nous savons que nous avons besoin de changements, ou quand nous recherchons la compréhension profonde de toute chose.
Je te souhaite un pays d’arbres soyeux
Pour que tu t’y caresses la nuit,
Des palais tortueux de courant d’air,
Et des pierres aux longs regards étranges
Qui insistent.
in Cheval Rouge
La genèse et le péché originel
Ne furent pas au commencement
Violence, mensonge et culpabilisation
Amorcèrent le règne du patriarche
Le culte de la femme devient prostitution
La femme est asservie à l’homme
Prosternation.
Babylone devient la Grande Prostituée, mais toujours naissent les fils de vierges. Immaculée Conception déclarera le pape en 1854, pour celui que l’on connaîtra pour des siècles et des siècles sous le nom de Jésus.
(...)
Les Vierges saintes officient toujours à Ephèse et Corinthe, mais elles ne sont plus divines, elles sont esclaves, ouvrant la marche pour des siècles et des siècles à la traite des femmes.
Les cultes dionysiaques troublaient l’ordre public.
Comprenez : le pouvoir des patriarches.
cg in Univers'elle
Rouge la fatigue, rouge le sang qui pisse, c’est l’intérieur qui saigne, le ventre, le sexe, c’est la femme qui saigne et se vide et se contracte de douleur et la fatigue immense, la voix qui se casse, le pied enflé, les jambes lourdes d’hérédité, le refrain des pertes qui se répète, de l’injustice vrillée aux tripes.
cg in Le livre des sensations
tes poèmes sont noirs
avec beaucoup de poils
de la chair
des sécrétions
des odeurs d’encre épaisse
des seins lourds
une langue humide
des fentes
des plis
tes poèmes sont
n’importe quelle partie de ton corps
n’importe laquelle
une jambe
un rein
un os
sauf la tête.
in Tu écris des poèmes