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  • Svetana Petrova

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    Sais-tu ce que signifie le mot Dieu, car dieu est un mot ? Le lumineux.

    Lucifer ? Le porteur de lumière. Lugh, le dieu celte, poète et guerrier, musicien, magicien, expert dans tous les métiers (omniscient donc), son nom signifie lumière...

     

    cg in Universelle

     

     

     

     

     

  • Andrew Blucha

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    Ne cherchez pas, l'enfer c'est ici. Les enfers, il y en a de toutes sortes, mais si on est là avec encore un minimum de dignité, ce n'est pas seulement pour se lamenter sans fin ou aboyer plus fort, c'est qu'il y a quelque chose à comprendre, des choses à faire, petites, toute petites, minuscules, ridicules, risibles, mais avec courage, avec du cœur.

    Nous ne serons pas des héros, des sauveurs, ni plus humains ni meilleurs que les autres, nous sommes tous reliés, qu'on le veuille ou non, enchainés les uns aux autres. La moindre de nos pensées forme des ondes, le moindre de nos actes a des répercussions sans fin. Un mot après l'autre, un geste après l'autre, un pas après l'autre, nous ne sommes pas là pour rien mais nous ne pouvons agir que là où nous sommes et à partir de là où nous en sommes.

     

    cg in (c)Ourse bipolaire

     

     

     

     

  • Amadou Hampâté Bâ

     

    Puis vint le règne des chambres de commerce (celle du Haut-Sénégal-Niger fut fondée en 1913 à Bamako). Alors seulement apparu l’exploitation systématique des populations sur une grande échelle, l’instauration des cultures obligatoires, l’achat des récoltes à bas prix, et surtout le travail forcé pour réaliser les grands travaux destinés à faciliter l’exploitation des ressources naturelles et l’acheminement des marchandises. Le commerce européen s’empara des marchés : les chambres de commerce de Bordeaux et de Marseille établirent des succursales en Afrique ; des maisons spécialisées s’installèrent dans les principales villes du pays. C’est à cette époque que débuta ce que l’on peut appeler “colonisation économique”, servie par l’infrastructure administrative qui, de bon ou de mauvais gré, devait faire exécuter les ordres venus de plus haut. Certains commandants de cercle, en effet, rejetons de la vieille noblesse française ou épris d’un idéal  “civilisateur”, ne voyaient pas d’un bon œil l’empire grandissant des chambres de commerce locales et répugnaient à servir leurs ambitions ; mais qu’il s’agisse de la levée des impôts ou des récoltes obligatoires, force leur fut de s’incliner.

    (…) Le schéma était le suivant.

    Selon les besoins des industries métropolitaines (industries textiles, oléagineuses ou autres), le ministre des Colonies, saisit par les chambres de commerce françaises, transmettait les desiderata de ces dernières au Gouverneur général de l’AOF (Afrique occidentale française) ou de l’AEF (Afrique équatoriale française). En concertation avec les gouverneurs locaux, une répartition des matières premières à livrer était établie entre les différents territoires, puis entre les cercles ; au bout du circuit, les chefs de canton recevaient de leur commandant de cercle l’ordre de fournir, selon les régions concernées, tant de tonnes d’arachides, de kapok, de coton ou de latex, ordre qu’ils répercutaient eux-mêmes aux chefs de village. Les paysans devaient livrer les quantités demandées, quitte à négliger leurs propres cultures vivrières.

    Pour faciliter les livraisons, on créa le système des “foires périodiques”. Les paysans devaient y amener leurs produits souvent de fort loin, à leurs frais, la plupart du temps à dos d’homme, et pour un prix d’achat dérisoire. Ce prix était en effet fixé par les chambres de commerce locales, qui fixait également les prix de vente des produits manufacturés…

     

     

    in Oui mon commandant !

     

     

     

  • Achille Mbembe

     

    Puisque c’est d’elle dont nous esquissons ici le procès, la tyrannie aura causé chez nous d’incalculables dégâts, à commencer par la prolifération des maladies et blessures du cerveau. Couplée au racisme, elle aura multiplié des corps boursouflés, bourrés de cicatrices, des esprits affaiblis et en quête permanente d’échappatoires. Appelons-cela la lobotomisation des esprits, par quoi il faut entendre l’émoussement de la raison et du sens commun, l’anesthésie des sens, la confusion entre le désir, le besoin et le manque, l’annihilation de tout désir autre que le désir sado-masochiste, la compulsion sadique, faut-il préciser, et sa charge de répétition, d’obéissance spontanée et d’imitation servile. (...) C’est peut-être, précisément, ce à quoi les fugitifs veulent tourner le dos – à ces salons psychiatriques que sont devenues les ex-colonies françaises d’Afrique. Ils en ont marre de se faire intoxiquer par la gamme de poisons qui servent désormais de breuvage à tous. Les fuyards veulent oublier la guerre tribale, les mains coupées, les rackets à tous les coins de rue, le policier qui se mue en plein jour en bandit et ponctionne la population, la prédation et la corruption, la botte sur la nuque, ces hyènes qui ricanent en pleine séance de torture, ces phallus gigantesques et hauts comme des pylônes et pour lesquels rien n’est inviolable, ces prisons infectes et remplies d’asticots où l’on dépouille les innocents et d’où l’on fait gémir toutes sortes de trompes, le carnaval des instincts

     

     

    in De la post-colonie

     

    Achille Mbembe, historien, enseigne l'histoire et les sciences politiques à l'université du Witwatersrand (Afrique du Sud) et à l’université de Duke (États-Unis).

     

     

     

     

  • Kalushi : The Story of Solomon Mahlangu de Mandla Dube (2017)

     

     

    Basé sur un fait vécu, Kalushi relate l’histoire de Solomon Mahlangu, un marchand ambulant de dix-neuf ans issu des rues de Mamelodi, un ghetto situé en marge de Pretoria, en Afrique du Sud. Brutalement battu par la police, Kalushi s’exile pour joindre le mouvement de libération à la suite des émeutes de Soweto en 1976. Alors que lui et son camarade Mondy revenaient d’une formation militaire à Angola, en route vers leur lieu d’assignation, Mondy perd le contrôle et tire sur deux innocents sur la rue Goch, à Johannesburg. Mondy est violemment battu et torturé tandis que Kalushi fait l’objet d’un procès régi par la doctrine de la communauté d’intérêts. L’État se prononce en faveur d’une mort par pendaison, la sentence la plus sévère qui soit. Adossé contre le mur, Kalushi utilise la salle d’audience comme dernier champ de bataille. Son sacrifice fera de lui un héros de guerre et une figure marquante des événements du 16 juin 1976, connue sur la scène internationale.

     

     

     

     

     

  • Étienne Cabran

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    avant de partir elle lui passera autour du cou

    un collier de perles d’eau, un collier de sève

    elle lui lissera les mains et les embaumera

    d’un crépuscule de mai

    elle lui ôtera chaque plomb

    de ses yeux, de sa chair

    un à un elle retirera ceux qui criblent son cœur

     elle prendra entre ses mains son visage

    et lui baisera paupières si doucement

    qu’il la prendra pour le vent.

     

    cg in le baume, le pire et la quintessence