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  • Ada Mondès

    Là où les Hommes oublient d’aller
    les montagnes sont criblées de fleurs et de trous de serrures
    orbites creuses des géants
    bouche de la fée pétrifiée dans le sel
    des enfants d’argile
    des galeries pour l’âme

    Si je marche là-bas
    ma clé imaginaire ouvre toutes les portes
    les sanctuaires dans la roche

    La poésie toujours a sa demeure dans le ventre des montagnes
    là où toutes les pierres ont un visage

     

     

  • Stalker dans le film de Tarkovski

     

    À sa naissance, l’homme est faible et malléable. Quand il meurt, il est dur de chair et de cœur. Le bois de l’arbre qui pousse est tendre et souple. Quand il sèche et perd sa souplesse, l’arbre meurt. Cœur sec et force sont les compagnons de la mort. Malléabilité et faiblesse expriment la fraîcheur de l’existant. C’est pourquoi ce qui a durci ne peut vaincre.

     

     

  • Tuer l'indien dans le coeur de l'enfant, documentaire de Gwenlaouen Le Gouil (2020)

    Adopté au Canada en 1876, l’Indian Act avait pour but de faire des Amérindiens des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un peuple nomade pour mieux contrôler ses territoires et ses ressources. Un génocide culturel, des générations d’enfants violentés : une enquête implacable sur l’origine des traumatismes qui hantent les communautés autochtones du Canada.

    "Ils nous ont détruits parce qu’ils voulaient notre terre. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? J’étais juste un enfant." Dans les deux mille réserves amérindiennes du Canada, les communautés des Premières Nations tentent de survivre aux traumatismes causés par la politique d’acculturation du gouvernement. Adopté en 1876, l’Indian Act avait pour but de faire de leurs membres des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un peuple nomade pour mieux contrôler ses territoires... et ses ressources. L’Église et l'État ont tenté de faire des enfants amérindiens de "bons petits chrétiens" et de les "civiliser" en les enfermant dans des "pensionnats autochtones", dont le dernier n'a fermé ses portes qu'en 1996. Des générations de filles et de garçons furent arrachées à leurs parents et victimes de tortures (notamment à la chaise électrique) et de viols. L’alcoolisme, la toxicomanie, les féminicides et les vagues de suicides qui frappent aujourd’hui les Amérindiens en sont les conséquences directes.

    Les racines du mal
    C’est un tabou à l’échelle du Canada : gigantesque, profond, glacial. Alors que quelques procès sont intentés, les défenseurs des Amérindiens se sont aperçus avec stupeur que le gouvernement falsifiait les preuves et effaçait des archives le nom des présumés coupables. Dénonçant un véritable génocide culturel, le film de Gwenlaouen Le Gouil (Rohingya, la mécanique du crime) se veut un voyage initiatique aux racines du mal qui ronge les cultures amérindiennes. Malgré la sidération que provoquent les faits qu’il éclaire, malgré la parole de ceux dont l’identité est battue en brèche, Tuer l’Indien... ne bascule pas dans un dolorisme sans espoir. Une nouvelle génération de combattants est apparue aux côtés des survivants, gardiens de la mémoire disposant d’outils plus modernes pour défendre leur dignité face à un gouvernement au cynisme inchangé.

    Dispo en ligne jusqu'au 12 juin 2021 :
     
  • Hommage à Pierre Urban

    Les abonné-e-s à ma petite revue, quand cela fait des années et des années qu'ils renouvèlent cette complicité souvent aussi généreuse que discrète, c'est plus que des abonné-e-s, certain-e-s deviennent de vrai-e-s ami-es, c'est le cas de Pierre Urban, abonné depuis le numéro 15 et avec qui j'ai partagé pas mal de choses, notamment autour de son travail de musicien et cinéaste et plus encore avec les Shipibo du Pérou. Il avait l'habitude de s'abonner pour des dizaines de numéros d'avance et ça faisait un moment que nous n'avions pas échangé et là tout d'un coup, j'ai eu comme un pressentiment.... Et c'est par une triste rubrique nécrologique sur le net que je découvre qu'il est déjà parti depuis février 2019 !! Les revues arrivaient bien quelque part mais je n'ai reçu aucun avis à ce sujet et j'en suis bien triste. Il vivait à La Rochelle, avait 88 ans et une vie bien remplie, on en trouve juste des traces sur wikipedia, mais je garde précieusement les cd et dvd de son travail et de précieux cadeaux. Et la joie d'une brève rencontre en 2009 lors d'un festival lotois. Nul doute que son voyage continue dans une autre forêt, bien plus vaste et plus cosmique encore que l'Amazonie...
     
     
    la bande-annonce de son dernier film :
     
     
     
    Ce film ainsi que les précédents fait partie des objectifs de son association http://shanefrance.org (disparue avec lui semble t-il) : sauvegarder et valoriser le patrimoine immatériel de ce peuple de la forêt. Ce film a déjà été projeté en 2015 aux : Festival du Film Chamanique, Festival de la Paix et La Maison d’Amérique Latine à Paris. James Arévalo, peintre shipibo et chaman est l’un un des principaux acteurs du film.
     
    Et la magnifique vieille femme Shipibo, une maestra (guérisseuse) qui y chante des icaros, Olivia Arévalo Lomas a été assassinée en avril 2018.... elle avait 80 ans et était une militante pour les droits de son peuple....
     
    Un hommage par Pierre Urban ici :
     
     
    Deux belles âmes qui poursuivent leur voyage !