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LA SOURCE ORIGINELLE - Page 31

  • Apulée (125-170)


    " O Reine bénie des Cieux , que tu sois la Dame CÉRÉS, source originelle de tout ce que porte la terre et qui, ayant retrouvé ta fille Proserpine , dans la grande joie qui te saisit alors, fit disparaître complètement et cesser la faim de ceux de l'ancien temps qui ne se nourrissaient que de glands. Toi qui fis labourer et semer le sol nu d'Éleusis jusque là stérile et donnas alors aux hommes une nourriture meilleure et plus douce; ou que tu sois la Vénus qui, au commencement du monde, fit s'accoupler le mâle et la femelle dans un amour naissant, permettant ainsi à l'espèce humaine de se propager éternellement, toi que l'on adore à présent dans les temples de l'île de Paphos; ou que tu sois la sœur du dieu Phoebus, toi qui as rendu service à tant de gens en les éclairant et en diminuant à l'aide de tes remèdes les souffrances dues au travail et que l'on adore aujourd'hui dans les lieux sacrés d'Éphèse; ou que l'on nomme Proserpine la Terrible en raison des hurlements mortels que tu pousses, toi dont la triple face a le pouvoir d'arrêter et de repousser l'irruption des Furies et des esprits qui apparaissent aux hommes et qui les retient enfermés dans les prisons de la terre, toi qui erres dans les bois et que l'on invoque de façons diverses, toi qui nourris toutes les semences du monde dans ta chaleur humide en leur accordant ta lumière que tu modifies selon tes voyages loin ou près du soleil; par autant de noms ou de manières ou de formes qu'il est permis de t'accorder, je te prie de mettre un terme à mon immense fatigue et à la misère, de ranimer mes espoirs disparus et de me délivrer de la mauvaise fortune qui m'a si longtemps poursuivi. Accorde-moi, s'il te plaît, la paix et le repos en mon adversité car j'en est enduré assez en de travaux et de dangers." "Quand j'eus terminé cette oraison, découvrant à la Déesse le sujet de mes plaintes, il arriva que je me rendormis sur le même lit. Mais, quelques instants plus tard, alors que mes yeux venaient de se fermer, m'apparut s'élevant de la mer, une divine et vénérable face que les dieux eux-même eussent adorée. Peu à peu j'eus la sensation de voir se matérialiser entièrement son corps. Il brillait, surgissait des eaux et tourné vers moi. Je vais donc essayer de décrire son divin aspect si la pauvreté de mon vocabulaire humain peut du moins me le permettre ou si le divin pouvoir me confère celui d'une éloquence assez riche pour l'exprimer. Ce qui frappait avant tout c'est que l'apparition avait une longue chevelure bouclée qui se répandait autour d'elle s'écartant pour tomber de part et d'autre de son divin corps. En guise de couronne elle portait sur la tête une quantité de guirlande fleurs qui s'entrelaçaient. Au milieu de son front était un petit cercle plat, une sorte de miroir ou plutôt de lune à cause de la lumière qu'il projetait. Des serpents qui semblaient se dresser hors de sillons de la terre la supportaient de chaque côté et des épis de blés jaillissaient au-dessus de lui. Ses vêtements étaient du plus beau lin nuancé de diverses couleurs, par endroits blanc et brillant, par endroits jaune comme la fleur du crocus, par endroits rouge rosé, par endroits flamboyant et (ce qui troublait ma vue et mon cerveau au point de les rendre douloureux) son manteau était absolument noir et obscur, avec des reflets d'un noir brillant. Elle le drapait autour d'elle, du dessous de son bras gauche jusqu'à son épaule droite à la façon d'un bouclier; Une partie en tombait, plissée d'une façon fort subtile, jusqu'au bas de sa robe où cela faisait une pointe bien dessinée. ça et là sur ses bords et sur toute sa surface des étoiles scintillaient. Au milieu d'elles la Lune en son plein brillait comme une flamme de feu. Une couronne ou une guirlande tressée et sans brisure, faite de toutes les fleurs et de tous les fruits, suivait complètement le bord de cette merveilleuse robe. Elle portait des choses vraiment très diverses car, dans sa main droite, elle avait un sistre de laiton, pièce de métal plate et incurvée à la manière d'une ceinture et garnie de quelques tringles qui la traversaient ça et là; et quand son bras faisait mouvoir ces tiges groupées par trois elles produisaient un son aigu et clair. Dans sa main gauche elle portait une coupe d'or en forme de barque sur l'anse de laquelle, bien en haut, là où c'est le plus visible, un aspic à la gorge largement étalée dressait la tête. Ses pieds parfumés étaient chaussés de sandales à lanières ornées de palmes de la victoire. C'est dans cet appareil que la divine vision exhalant le parfum des plaisantes épices de l'Arabie fertile, ne dédaigna pas de m'adresser de sa sainte voix les mots suivants:
     "Vois donc, Lucius, je suis venue; tes pleurs et tes prières m'ont incitée à te secourir. Je suis celle qui est la mère naturelle de toute chose, maîtresse et gouvernante de tous les éléments, origine des mondes, détentrice des pouvoirs divins, reine de tous les habitants des enfers, souveraine de ceux qui vivent dans le ciel, manifestation absolue, sous une forme unique, de tous les dieux et les déesses. Ma volonté dispose des planètes du ciel, de l'ensemble des vents des mers et du lugubre silence des enfers. Mon nom, ma divinité sont adorés à travers l'univers de mille façons, en mille coutumes et sous bien des noms. Écoute bien : les Phrygiens, premiers en date de tous les hommes, m'appellent la mère des dieux à Pessinos; les Athéniens qui ont surgi de leur propre sol, Minerve cecropienne; les Cypriotes que la mer encercle, Vénus paphiane; les Crétois qui portent des flèches, Diane dictynienne; les Siciliens qui parlent trois langues, Proserpine l'infernale; les Éleusiens, Cérès leur vieille déesse; certains Junon, d'autres Bellone, d'autres Hécate, d'autres Ramnusia, mais il y a surtout deux sortes de gens, les Éthiopiens qui habitent l'Orient et sont éclairés par les rayons matinaux du soleil et les Égyptiens qui sont excellents dans toutes sortes d'anciennes doctrines et ont coutume de m'adorer en d'exactes cérémonies, qui m'appellent par mon véritable nom Isis, la Reine. Me voici donc je suis venue et prends en pitié ton destin et tes tribulations. Ecoute, je suis ici pour te favoriser et t'aider; cesse tes pleurs et tes lamentations; chasse ta tristesse, car voici le jour salutaire ordonné par ma providence."

     

    (invocation de la déesse par Lucius in L'Âne d'or)

    Apulée fut lui même initié aux mystères d'Éleusis, du Mithra et d'Isis.

     

     

  • Bûcher de sorcière, une spécialité allemande ?

    Au cours des 16ème et 17ème siècles, en Allemagne, plus de 100.000 personnes furent torturées et exécutées à la suite d’accusations de sorcellerie. Dans les diocèses de Cologne, Trèves, Cambrai, Malines, Tournai, Anvers, Namur, Metz et Liège, 17 conciles, tenus entre 1536 et 1643, avaient appelé à la répression de la sorcellerie. Les autorités protestantes firent de même. Aux Provinces-Unies, entre 1580 et 1620, 15 synodes condamnèrent et excommunièrent les sorciers. Dans la deuxième moitié du 16ème siècle, l’archevêque Jean de Trèves fit brûler tant de sorcières que dans deux villages il ne resta plus que deux femmes. Il fit brûler, entre 1587 et 1593 et ceci dans 22 villages, 368 « sorcières ».

    Pendant la deuxième moitié du 17ème siècle, au cours duquel un million de personnes, bien souvent des femmes, furent victimes de ce processus d’extermination. A Wurzburg en Allemagne, le Prince Evêque Philippe Adolf von Ehrenberg qui régna de 1623 à 1631, fit brûler 900 « sorcières », dont 219 sorciers, 18 jeunes garçons en âge d’aller à l’école, une fille aveugle, une enfant de neuf ans et sa petite sœur. En Allemagne, l’évêque de Bamberg fit encore brûler 600 femmes, l’évêque de Salzburg 97 : l’évêque Gottfried Johan Georg II Fuchs von Dornhem, qui régna de 1623 à 1630, fit brûler au moins 600 « sorcières », ce qui lui valut le surnom de « l’évêque des sorcières » ou « le brûleur de sorcière ». Un décan de Mayence fit brûler plus de 300 personnes dans deux villages, dans le seul but de s’accaparer leurs biens......

     

     Source : http://matricien.org/matriarcat-religion/paganisme/sorciere/

     

     

     Les autorités de la ville belge de Newport sur la côte de la mer du Nord, ont réhabilité 17 résidents locaux, qui ont été brûlés vifs sur le bûcher au 17ème siècle. Parmi eux se trouvaient 15 « sorcières » et deux « sorciers ». En mémoire de «l’erreur historique», l’hôtel de ville a installé une stèle, qui énumère les noms de tous les adeptes de l’occulte exécutés.

    Les autorités locales ont également fait rapport sur l’organisation de la « fête des sorcières » la semaine suivante, qui encore a lieu tous les deux ans. 37 sorcières exécutées en 1627 en Allemagne ont été également réhabilitées, a indiqué le journal Local en référence à des médias locaux. Le conseil municipal à Cologne a réhabilité à l’unanimité des femmes pauvres (non mariées), qui ont été accusées de relation avec le diable il y a 400 ans.

    Cependant, cette décision du Conseil n’a aucun effet, malheureusement, car les autorités de l’Allemagne moderne n’ont pas le droit d’annuler les jugements rendus en conformité avec les lois de l’Empire romain.

     

     

     

  • Le Malleus Maleficarum (marteau des sorcières)

    71.jpgS’il est des livres qui sèment le trouble, il en est d’autres qui sèment la mort, et le Malleus Maleficarum est peut-être celui qui aura causé le plus de massacres à travers l’Europe.

    Dés 1199 Inocent III (pseudo très paradoxal) institue une bulle qui lance les prémices de l’inquisition. En 1231 En créant la constitution « Excommunicamus », le pape Grégoire IX met en place l’Inquisition.

    En 1233, c’est le début de l’inquisition en France, et en 1239, Robert le Bougre fait brûler 183 personnes en Champagne suite à une rafle à Provins : c’est le bûcher du Mont-Aimé, le premier d’une longue série.

    La chasse aux sorcières ne fait que commencer et s’étirera dans le temps, elle trouvera son apogée avec l’édition en 1486 du premier exemplaire du Maleus Maleficarum, autrement connu sous le nom « Le marteau des sorcières ».

    Inspiré par les précédents livres, le Directorium Inquisitorum de Nicolas Eymerich (1376) et le Formicarius de Johannes Nider (1435), sa première partie traite  de la nature de la sorcellerie, la seconde à la capture et à l’éradication des sorcières en passant par l’extorsion des aveux par la torture, le jugement hâtif et la condamnation à mort expéditive des accusés (en grande partie des femmes).

    Ce livre permettait aux inquisiteurs de mener à bien l’éradication des sorcières, de localiser ces créatures démoniaques (souvent sur une simple délation) repérer sur le corps des « sorcières » la marque du Diable sous plusieurs formes, au point que finalement, il était toujours possible d’en trouver une si on la cherchait ! Puis torturer pendant le procès pour obtenir les aveux nécessaires ("soumettre à la question"), et finalement, lorsque les supplices étaient terminés, pour la majeure partie des victimes de ce rouleau compresseur, le compte-rendu de l’audience se terminait généralement par le salut final : le bûcher…
     
    34 rééditions entre 1487 et 1669, période au cours de laquelle la chasse aux sorcières fut la plus intense.

    En France il est difficile de chiffrer le nombre de victimes, Il ne reste « que » les 49092 dossiers conservés pour la période 1540-1700 et dépouillés par Jaime Contreras et Gustav Henningsen. Dans 1,9 % des cas, les intéressés périssent sur le bûcher. Il faut ajouter à ces victimes celles des tout premiers temps de l’Inquisition et du XVIIIe siècle, dont on conserve quelque 4 500 dossiers  et à Rome, en 1559 avec la destruction du palais de l’Inquisition, ce sont des centaines de milliers de procès qui disparaitront à tout jamais.
     
    Avec plus de 100 000 victimes, L'Espagne garde la palme d’or des condamnations.

     

     

  • NASA Space sounds

     

    Quels bruits y a-t-il dans le vide intersidéral ? C’est précisément à cette question que ces enregistrements fournis par la NASA répondent en musique. Cela dit, les bruits de l’espace ne ressemblent en rien à ceux que nous pouvons entendre dans notre quotidien sur Terre. Ainsi, en raison du vide qui entoure la galaxie, les enregistrements sonores de la NASA résultent d’ondes électromagnétiques qui émettent des vibrations à la façon des ondes sonores que nous avons sur notre planète.

    C’est donc grâce à plusieurs sondes envoyées dans l’espace par la NASA que ces ondes ont pu être traduites de façon sonore. Ces enregistrements spatiaux diffèrent selon l’environnement dans lequel les ondes électromagnétiques ont été captées : de Venus à Jupiter en passant par la Terre, la « musique » de l’espace est aussi variée que terrifiante…