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CITATIONS

  • Lionel Mazari

     

    J'ai le goût des herbes folles et du pavot,
    des jardins sauvages, des coquelicots
    pastels et désincarnés aux rêves rouges,
    des pensées femelles et des fleurs de bouges ;
    le goût de l'alcool qui entaille les lèvres
    des fées , et de la fumée qui coupe court.
    Dans la chambre où dorment de profonds éclairs,
    j'ai l'envie de ne pas déranger l'amour.

     

     

  • John Fire Lame Deer, Tahca Ushte « Cerf Boiteux » (1903-1976)

     

        Dans notre langue, on appelle un clown Heyoka. Il est l’homme qui fait tout à l’envers, met le haut en bas, les choses sens dessus dessous, dit oui pour non.

        N’importe qui peut être changé en Heyoka, que cela lui plaise ou non. Il suffit de rêver aux oiseaux du tonnerre, à la foudre, et en se réveillant le matin, on est devenu un Heyoka.

        Être contraire apporte l’honneur mais aussi la honte. On devient possesseur d’un pouvoir, mais il faut en payer le prix. Un Heyoka se comporte bizarrement.

        Il dit oui quand il veut dire non. Il monte son cheval à l’envers. Il porte ses mocassins ou ses bottes en se trompant de pied. S’il arrive, c’est pour partir.

        S’il fait chaud, il frissonne, s’enfouit sous les couvertures, fait un grand feu et déclare qu’il meurt de froid. L’hiver, quand vraiment il gèle et que la tempête fait rage, le Heyoka transpire ; il enfile un maillot de bain et déclare qu’il va nager pour se rafraîchir.

        Deux Heyoka étaient assis sur un rocher au bord d’un lac. Il se mit à pleuvoir. Ils dirent : « Dépêchons-nous de nous mettre à l’abri ». Et ils sautèrent ensemble dans le lac.

        Un contraire s’appelait L’Aplatisseur. On le voyait toujours muni d’un marteau, essayant d’aplatir des objets ronds ou incurvés, comme des assiettes à soupe, les balles, les anneaux, les roues de charrettes, les œufs. Ma grand-mère avait une lampe à pétrole avec un grand verre cylindrique ; il l’a aplati.

        Il n’est pas facile d’être un Heyoka. Mais il est encore moins facile d’en avoir un dans sa famille !

        Les Heyoka préservent les hommes de la foudre et des orages et leurs facéties, qui font rire, sont sacrées. Selon la tradition des Sioux, les « Êtres du Tonnerre » ou « Oiseaux-Tonnerre » détiennent le plus grand des pouvoirs, celui de la foudre, et nul œil humain n’a jamais pu les voir. Ils n’apparaissent que dans les visions des Saint-Hommes. Néanmoins, tout individu qui rêve du tonnerre ou des éclairs, ou de tout autres symboles qui leur sont attachés, se retrouve investi des pouvoirs des Oiseaux-Tonnerre (Wakinyan), les Grands Êtres Ailés.

        Il devient, à partir de ce moment, un Heyoka, un « rêveur de tonnerre ». Ce dernier n’est pas un Homme-Médecine ordinaire. C’est un « contraire », un clown sacré qui fait tout à l’envers. La raison de cet étrange comportement dérive certainement de la croyance universelle qui veut que l’univers des esprits soit situé « à l’envers du nôtre ».

     

    John Fire Lame Deer, Wicasha Wakan (homme-médecine en lakota), membre de la Société des Heyoka

     

     

  • Luz Volckmann

     

    À mon corps d’enfant :
    Charge-toi des douceurs de ces années tendres et lointaines. Charge-toi pour les jours à venir, lorsque la tempête et les Polices voudront te réduire à l’abandon. Et peut-être était-ce là ta manœuvre, mon ami ? Peut-être toute ta douceur était-elle destinée à me permettre d’accueillir plus tard une violence sans précédent. 

     

    in Les chants du placard

     

     

  • Citations au dos du n°81 de la revue Nouveaux Délits

     

     

    « Que moi, Lili, je suis essentielle et que j’ai droit à cette vie dont j’ai fait la preuve en vivant 14 mois. On peut dire que 14 mois ce n’est pas beaucoup mais pour moi c’est comme toute une vie humaine, entière et heureuse. »
    Lili Elbe in Man into Woman, 1933

     

     

    « (…)  c'est un œil dur, qui cherche dans notre corps, nos expressions, notre démarche, nos imperceptibles mouvements, des signes de notre masculinité ou de notre féminité antérieure. » 
    Tal Madesta in La fin des monstres

     

     

    « - Corbeau, t'es un garçon ou une fille ?
    - Croa, croa
    J'ai rigolé et je me suis allongée sur le dos. Le ciel était d'un bleu profond. Je m'imaginais que j'étais couchée sur des nuages de coton blanc. La terre était humide dans mon dos. Le soleil était chaud, l'air était doux. Je me sentais heureuse. La nature me serrait contre elle et semblait ne me trouver aucun défaut. »
    Leslie Feinberg In Stone Butch Blues

     


    « Brouiller les cartes.
    Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas. Neutre est le seul genre qui me convienne toujours. S’il existait dans notre langue, on n’observerait pas le flottement de ma pensée. Je serais pour de bon l’abeille ouvrière. »
    Claude Cahun in Aveux non avenus, 1930

     

     

    « Au lieu de dire que le genre est ceci ou le genre est cela, reconnaissons que le mot genre a des dizaines de sens qui y sont intégrés. Il s’agit d’un amalgame de corps, d’identités et d’expériences de vie, d’impulsions inconscientes, de sensations et de comportements dont certains se développent organiquement et d’autres sont façonnés par le langage et la culture. Au lieu de dire que le genre est une seule chose, commençons par le décrire comme une expérience holistique. »
    Kate Bornstein, in Gender Outlaws: The Next Generation

     

     

     

     

  • Winona Laduke

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    Winona LaDuke est une femme politique ojibwe américaine, née en 1959, membre du Parti vert, romancière et essayiste. Elle s'est engagée pour la récupération des terres amérindiennes, le développement économique communautaire et les droits des femmes.