Anise Koltz (1928-2023)
Autrefois l’homme avait peur
De l’avenir
Aujourd’hui l’avenir a peur de l’homme …
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Autrefois l’homme avait peur
De l’avenir
Aujourd’hui l’avenir a peur de l’homme …
Le rôdeur de la côte qui brandit, frénétique, une lanterne à bout de bras, ce peut être un dément. Mais la nuit, lorsque les vagues malmènent une barque déroutée, cet homme est un sauveur. La planète où nous vivons est la zone frontalière entre le ciel et l'enfer. Nulle action n'est en soi bonne ou mauvaise. Seule, sa place dans l'ordre la fait bien ou mal.
in La plaisanterie
Vivre, il n'y a là aucun bonheur. Vivre : porter de par le monde son moi douloureux.
Mais être, être est bonheur. Être : se transformer en fontaine, vasque de pierre dans laquelle l'univers descend comme une pluie tiède.
in L'immortalité
Bon voyage vers le Grand Tout monsieur Kundera !
Mais la forêt vierge va vite s’épuiser à son tour. Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement sans cataclysme nécessaire, par la faute de l’homme. N’en riez pas, ceux qui ont étudié la question n’y songent pas sans épouvante.
in Impressions et souvenirs, 1873
Ne soyez pas arrogant. Le cercle parfait de la lune ne dure qu'une nuit.
Crimes en fragments en copeaux que ne condamne nulle justice humaine vices parcimonieux dont les parfums putrides saturent l’atmosphère exactions minimalistes basses œuvres du dédain dont quelques gouttes à peine empoisonnent et dissolvent nos forêts de mystères nous succombons par lassitude par abandon nous courbons agenouillés face au charme vénéneux des apocalypses
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
Roumi m'a conseillé de loger mon esprit
en haut des branches d'un arbre et de ne pas le quitter
trop longtemps des yeux, alors j'installe le mien
dans les très grands saules derrière le fossé d'irrigation,
un endroit non contaminé par l'infecte
culture de la cupidité et de l'assassinat de l'esprit.
Les gens oublient que leur esprit étouffe pour un rien,
qu'ils doivent le placer tout en haut d'un arbre
d'où ils peuvent le faire revenir n'importe quand.
Mieux vaut être en plein air, car l'esprit a du mal
à entrer dans les maisons, les immeubles ou les avions.
in Esprit
Il y aura toujours
Ce rien qui nous échappe
Cette couleur qui fuit
Là-bas au crépuscule
Cette corde qui vibre
Dans des cœurs enflammés
Ces amours qui façonnent
Leurs corolles secrètes
Cette encre qui frémit
Envoûtée par les mots
Cet enfant qui déchiffre
Des fragments d'univers
Ces êtres chers qui glissent
Vers un astre inconnu
Il y aura toujours
Ce rien qui nous échappe
Nous ronge ou nous fascine
Sur les marches des jours
Il faut longtemps avoir parlé ensemble
pour savoir si on est du même silence.
La publicité a grandement favorisé la concentration des médias , même parmi les concurrent avides des mêmes budgets commerciaux : pour un journal ou une station de télévision, une part supplémentaire de marché et un avantage publicitaire peuvent permettre d’augmenter les recettes, l’agressivité commerciale et la variété des programmes à un point tel que leurs rivaux ne s’en relèvent pas : ceci explique la mort de nombreux journaux et magazines. Dès l’introduction de la réclame, les journaux populaires de gauche ont été désavantagés par les moyens de leurs lecteurs. Comme le disait un publicitaire en 1856, “leurs lecteurs ne sont pas des acheteurs ; autant jeter son argent par les fenêtres !”
in La fabrication du consentement]
Merci à Voix Dissonante
Quand son esprit monte au plafond, elle se regarde, elle se voit dans le lit, et la grand-mère ajoute un ciel sur chaque chose. Elle regarde les objets, elle fait le tour de la pièce, elle ajoute un ciel pour chaque meuble, un ciel sur la télé, un ciel sur des bouts de pain, un ciel sur les yaourts, un ciel par couverture, un ciel sur le plancher, un ciel sur le gymnase, un ciel sur chaque enfant, Salim, Sara, un ciel sur chaque tête, et un ciel sur chacune de leurs dents, un ciel sur leur front, un ciel sur chaque mèche et tout devient léger.