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CITATIONS - Page 4

  • Lao Tseu - Tao Te King

     

    Le Tao est le vide, mais le vide est inépuisable. C'est un abîme vertigineux. Insondable. De lui sont sortis tous ceux qui vivent. Éternellement, il émousse ce qui est aigu, dénoue le fil des existences, fait jaillir la lumière. Du rien, crée toute chose. Sa pureté est indicible. Il n'a pas de commencement. Il est. Nul ne l'a engendré. Il était déjà là quand naquit le maître du ciel.

     

     

  • Lao Tseu - Tao Te King

     

    Le monde discerne la beauté, et, par là le laid se révèle. Le monde reconnaît le bien et, par là le mal se révèle. Car l'être et le non-être s'engendrent sans fin. Le difficile et le facile s'accomplissent l'un par l'autre. Le long et le court se complètent. Le haut et le bas reposent l'un sur l'autre. Le son et le silence créent l'harmonie. L'avant et l'après se suivent. Le tout et le rien ont le même visage. C'est pourquoi le Sage s'abstient de toute action. Impassible, il enseigne par son silence. Les hommes, autour de lui, agissent. Il ne leur refuse pas son aide. Il crée sans s'approprier et œuvre sans rien attendre. Il ne s'attache pas à ses œuvres. Et, par-là, il les rend éternelles.

     

     

  • Murielle Compère-Demarcy

    Cœur mon effraie de velours

    aux valves battantes du sang

    l’arbre de tes nuits ruisselle

    dans l’éclat palpitant de mon être

     

    Tes serres nouées aux ramures du vent

    chassent des rêves rongeurs

    je m’initie chaque nuit aux couleurs de ton chant

    Cœur mon hibou de velours

    aux aigrettes du sang

     

     

  • Marina Skalova

     

    seule-au-monde revient
    avec la chute des feuilles

    un chuintement entre les côtes
    un grincement dans le torse

    les vents sifflent en-dedans
    ils font tomber les branches

     

     

     

     

  • Milan Kundera 

    Le rôdeur de la côte qui brandit, frénétique, une lanterne à bout de bras, ce peut être un dément. Mais la nuit, lorsque les vagues malmènent une barque déroutée, cet homme est un sauveur. La planète où nous vivons est la zone frontalière entre le ciel et l'enfer. Nulle action n'est en soi bonne ou mauvaise. Seule, sa place dans l'ordre la fait bien ou mal.


    in La plaisanterie

     

     

     

  • Milan Kundera

    Vivre, il n'y a là aucun bonheur. Vivre : porter de par le monde son moi douloureux.
    Mais être, être est bonheur. Être : se transformer en fontaine, vasque de pierre dans laquelle l'univers descend comme une pluie tiède. 

    in L'immortalité

     

    Bon voyage vers le Grand Tout monsieur Kundera !

     

     

     

  • George Sand

     

    Mais la forêt vierge va vite s’épuiser à son tour. Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement sans cataclysme nécessaire, par la faute de l’homme. N’en riez pas, ceux qui ont étudié la question n’y songent pas sans épouvante.

     

    in Impressions et souvenirs, 1873