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CITATIONS - Page 201

  • Charles Baudelaire

     

    L’opium agrandit ce qui n’a pas de bornes ;

     Allonge l’illimité,

     Approfondit le temps, creuse la volupté.

     Tout cela ne vaut pas le poison qui découle de tes yeux, de tes yeux ouverts ;

     Lacs où mon âme tremble et se voit à l’envers…

     Mes songes viennent en foule

     Pour se désaltérer à ces gouffres amers

     Tout cela ne vaut pas le terrible prodige de ta salive qui mord

     Qui plonge dans l’oubli mon âme sans remord

     Et, chavirant le vertige,

     La roule défaillante aux rives de la Mort ! 

     

     

     

     

  • Jim Morrison

     

    Take a highway to the end of the night  
    Take a journey to the bright midnight
    Realms of bliss Realms of light
    Some are born to sweet delight
    Some are born to the endless night

     

     

  • Vassili Grossman

     

    J'ai vu que ce n'était pas l'homme qui était impuissant dans sa lutte contre le mal, j'ai vu que c'était le mal qui était impuissant dans sa lutte contre l'homme. Le secret de l'immortalité de la bonté est dans son impuissance. Elle est invincible.

     

     

     

     

  • Charles Baudelaire

     

    Elle pleure, insensé, parce qu’elle a vécu !

     Et parce qu’elle vit ! Mais ce qu’elle déplore

    Surtout, ce qui la fait frémir jusqu’aux genoux

    C’est que demain, hélas !

    Il faudra vivre encore

    Demain, après-demain et toujours ! – comme nous ! 

     

     

     

  • Henri-François Guitard

     

    Tel que je suis j’attends encore et crois encore aux anges

     Je sais les moments où le bleu de la mort

    Se salit comme fange

    Quand même j’attends et pense que le vent

    Chante parfois à haute voix

    Avec de pauvres  plumes.

    Je rebâtis mon songe et puis

    Confondant mystification et magie

    En tordant le fer sans enclume

    J’ai oublié toutes les lois

    Pour me laisser à votre choix. 

     

     

  • Charles Baudelaire

     

    Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage
    Traversé ça et là par de brillants soleils
    Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage
    Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

     

     

  • Valérie Valère

     

    J’ai erré dans les rues, sans cesse et sans but, j’ai marché des jours entiers sur leurs pavés d’indifférence à la recherche de quelque chose de différent. Je me suis perdue dans cet immense labyrinthe sans même penser à demander mon chemin. Car je n’en ai pas et je n’en aurai jamais. 

     

  • Estelle Lemaître

     

    Les hasards qui faisaient surgir un lien impromptu, mais chargé de résonance, entre divers éléments avaient toujours exercé sur elle une emprise délicieuse. Ces rapprochements imprévisibles entre les multiples rives de son existence enchantaient son esprit, comme tout ce qui intensifiait sa vision du monde ou plutôt tout ce qui favorisait la fusion de son monde intérieur avec le monde extérieur. C’étaient enfin ses meilleurs moments: un fabuleux bouche-à-bouche. L’unité régnait à nouveau ici-bas. Elle était à la recherche de ces instants glorieux quand la place entière était cédée à la sidération. L’émotion qui naissait alors était porteuse d’une métamorphose. Cette idée la réjouissait. Se sentir transformée équivalait à une révélation. (…) Les coïncidences lui tournaient la tête, ouvraient ses yeux, ses lèvres, ses oreilles, lui procuraient la divine sensation de l'étonnement. Elle se laissait volontiers séduire par l’idée que d’autres réalités se dissimulaient derrière ces manifestations extérieures si elle était prête à les voir. La réalité était en cela comparable à une peinture à l’huile: toute en couches de pigments successives dont la superposition demeure invisible à l’œil nu. Les amoureux sont sensibles aux signes les plus infimes: elle était tout le temps amoureuse, donc très exercée à l’extra-lucidité et capable d’aller voir jusqu’à la couche la plus maigre pour découvrir le dessin originel. Faire cette descente, c’était en quelque sorte accéder aux causes premières et anticiper leurs effets.

     

    in Swiftitudes

  • Henri-François Guitard

     

    La vie n’est donc qu’une course éperdue

     Rien ne sert de courir

     Il faut partir à point

    Il faut mourir à point

    Chercher devant une ombre

    Et se ronger les poings

    L’on voudrait résister bien ou mal

    Et mettre les poings sur les i d’idéal. 

     

     

     

     

     

     

  • Barbara

      

    Toi que j’ai souvent cherché

    A travers d’autres regards

     Et si l’on s’était trouvé

    Et qu’il ne soit pas trop tard

    Pour le temps qu’il me reste à vivre

    Stopperais-tu ta vie ivre

    Pour venir avec moi

    Sur ton île aux mimosas.