Andy Goldworthy
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Présage n. Signe que quelque chose arrivera si rien ne se passe.
in Le dictionnaire du Diable
Apprendre pour aller vers un mieux, en sachant que la perfection est une étoile filante et qui ne nous est pas demandé d’être parfaits, mais seulement d’être sincères. Il y a des menteurs plus sincères que des diseurs de vérités… Tout dépend de la foi que l’on prête à ses mensonges.
cg in Journal 1998
Tu es assis près d'un ruisseau et tu as soif. Même si tu es idiot, tu sais que l'eau va te désaltérer. C'est ça comprendre...
in Si j'étais Dieu
Extrait de l'émission Les poètes du 20 mars sur Radio Occitania, où les femmes sont à l'honneur, que vous pouvez écouter en cliquant sur :
http://les-poetes.fr/emmission/emmission.html
« Fugitive » de Cathy GARCIA (55 pages, 12 €, illustrations de l’auteure) est aussi un livre d’art du fait de la parfaite mise en page de cet éditeur perfectionniste, et de la qualité des illustrations de cette poétesse qui excelle aussi dans l’art plastique. Une artiste totale ! Celle qui fait paraître cette revue que nous aimons citer « Nouveaux-Délits » et qui a déjà publié 17 livres de poésie, atteint avec ce dernier volume une maturité impressionnante. L’écriture s’est resserrée, gagne en densité. La langue impose son rythme, sans pas superflus, car il s’agit de marcher avant tout.
Je dois marcher. Suivre mon ombre.
Tendue de peaux mortes, elle tangue, la mâchoire rouillée.
Elle tangue sous le couteau et ses cauchemars sont des drones.
Le guetteur lui parle de vie majuscule.
Elle entend funérailles, rubis teinté de mort.
Passe un ogre de désir et elle chavire encore, les flancs fracassés.
Comme l’affirmait MACHADO, le chemin se fait en marchant, il faut donc marcher et peu importe d’atteindre une destination, l’essentiel est de ne jamais quitter le chemin, de ne jamais interrompre la marche, sous peine d’anéantissement.
Je dois marcher.
Voltige de lunes dans les ténèbres tamisées.
Visions éclatées de l’oracle.
Je vois l’ange tatoué d’éclipses.
L’âpre déchirement tellurique.
Du ciel baraté s’échappe une tornade.
Exodes, insurrections, liturgies volcaniques.
Dilution de soufre à la fonte des orages.
J’avance entre déflagration, vertige,
Et le souffle rauque des vents solaires.
Si pour échapper à ce qu’ARTAUD nommait « cette sempiternelle anonyme machine appelée société » dont les impitoyables rouages brisent celle qui tente de s’y soustraire, il ne reste que marcher, alors il faut marcher, et dans cet élan, rejoindre enfin l’unité qui nous unit et nous confond dans un absolu qui nous délivre.
Pluie de cœurs en torches. Moisson brûlante de coquelicots.
Je marche, je cours, je suis la sorcière parfumée d’épices.
Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre.
Je cours et je danse.
La terre est une et nous sommes un.
Tous de passage, mouvement et empreinte.
Chair de rocaille dans l’herbe maigre où sieste le serpent.
Mais marcher sans cesse, c’est être « fugitive », comme la vie. Un très beau livre !
Après l'article de Jean Gédéon du 19/09/2013 consacré à la revue Nouveaux Délits, nouveau coup de projecteur sur Cathy Garcia et particulièrement sur les deux derniers recueils publiés chez Cardère en 2012, les mots allumettes et 2014, fugitive. Cathy Garcia est très présente sur le web et on y trouve, entre autres expressions, beaucoup de ses écrits. De la poésie mais également des notes de lecture, des extraits de carnets de voyage. L'ensemble traduit le profond engagement de l'auteur dans la création.
La poésie de Cathy Garcia est une poésie qui happe. Elle est lyrique et organique, elle dit le corps et ce que l'on ressent du corps, elle dit le poids de la lassitude, des doutes et la volonté inéluctable d'avancer. Elle va au mot juste, au souffle des mots.
Le mot juste. Un silence pointé. Un baiser.
Le mot juste, pas un souffle. Le premier déchire les poumons. Le dernier les recoud.
Le mot juste, pas un soufflet. Le mot juste ne dit pas je t'aime mais le fait. Il ouvre le cœur, ça fait mal, mais l'air est juste.
L'air qui sépare le mot de la mort.
In les mots allumettes, © Cardère, 2012, p.9
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Mes yeux sont des miroirs en flammes, mon sexe un coquillage dans ta paume fraîche.
Poumons, torse, seins, veines. Météores de désir aux frontières de chair. Écume de jasmin.
Les dés sont jetés. Exil de la flèche en déroutante verticalité. Incision. Je décrypte le signe.
La chair, la sève et le squelette des rêves. La substantielle énigme de verre.
In les mots allumettes, © Cardère, 2012, p.19
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Je marche.
Je dois marcher.
Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.
Dans les poitrines, les cœurs s'épavent.
On offre les hirondelles aux crocs du boucher.
Partout s'installent des cirques funèbres.
Les ébréchés se font berner par les miroirs.
Torpeur… Foutoir irrespirable.
Je dois marcher.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.7
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Je marche. J'écoute.
Secret du ricochet. Beauté de la chute.
Sève des reins. Sang de tourbe.
Chemins de cornes et de pluie.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.29
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Pluie de cœurs en torches. Moisson brûlante de coquelicots.
Je marche, je cours, je suis la sorcière parfumée d'épices. Voyez les déluges rougissant entre mes seins d'ambre.
Je cours et je danse.
La terre est une et nous sommes un.
Tous de passage, mouvement et empreinte.
Chair de rocaille dans l'herbe maigre où sieste le serpent.
In fugitive, © Cardère, 2014, p.37
Internet
Un dossier de presse complet par le Garage Donadieu
Un article dans Recours au poème
Des articles signés Cathy Garcia dans Ia Cause littéraire
Les éditions Cardère
Contribution de PPierre Kobel
En ligne surhttp://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/ le 25/03/2014
Là où manque le plaisir de vivre, tout le reste en comparaison ne vaut pas l'ombre d'une fumée.
in Antigone