Pauline Ohrel - Petite marcheuse
Je marche. J’écoute.
Secret du ricochet. Beauté de la chute.
Sève des reins. Sang de tourbe.
Chemin de cornes et de pluie.
Cg in Fugitive
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Je marche. J’écoute.
Secret du ricochet. Beauté de la chute.
Sève des reins. Sang de tourbe.
Chemin de cornes et de pluie.
Cg in Fugitive
Il se trouve, hélas, que nous n'avons plus rien à nous dire et que nous sommes des bulles qui nous nous éloignons toujours plus les unes des autres, quand nous n’éclatons pas tout simplement, parce que c’est l’heure de la dissolution, du retour au grand tout cosmique. Aimer, être aimé, séduire, être séduit, nous unir, nous accoupler, nous séparer, chercher à s’accoupler de nouveau, parce que seuls ces bateaux là nous rassurent dans le vide de nos existences. Bulles. Cellules. L’herbe verte dans le pré du voisin est génétiquement modifiée.
Cg in A la loupe, tout est rituel
Des cabanes tremblantes
Sur les dunes
Des ruisseaux de thé
Et la nuit mouillée
Troublante au-delà des digues
cg 2013
Les singes font des signes
mais les cygnes font-ils des singes ?
cg in Bonzaïs hallucinogènes
AU BOUT DU ROULEAU
au bout du rouleau
je cherche tes doigts
sur l’envers de ma peau
au bout du rouleau
ma vie se lasse
voudrait un autre tempo
au bout du rouleau
je m’en vais
disparais
sans même
un dernier mot
in Mon collier de sel
(à partir d'une vieille photo, auteur inconnu)
MON LOUP D’AMAZONIE
A Punch
Il y avait un ruisseau au fond du potager, l’Amazone, et au-delà c’était la forêt, la grande, la vraie. Et puis toi et moi, à la belle aventure. Toi, chien loup noir et fauve et moi, intrépide héroïne chaussée de caoutchouc vert.
Le pont d’allumettes franchi, nous glissions dans le lit sauvage du ru, pour remonter son cours et pister ses secrets, humer l’acidulé des pommes humides, le frisson phosphorescent d’étoiles grenouilles sur l’argile moussue.
Nous apprenions la langue de l’eau, entre le chuchotis des rives vierges, les périlleux méandres et l’obscur ensorcellement des racines.
Nous galopions, bondissions entre ronces et lianes, nous enfoncions au plus profond de la mer végétale pour connaître soudain la joie ivre et farouche de se savoir enfin perdus. Quand Réel et Imaginaire tissaient le Temps du Jeu alors TOUT devenait possible.
Je m’abandonnais heureuse à cette magie du monde qui m’a tout enseigné.
Et toi beau loup fidèle, sans faute toujours, à la civilisation tu me ramenais.
Civilisation dont l’entrée se situait à hauteur exacte
De la première rangée de carottes du potager.
2005
Les orfèvres des nerfs savent travailler la poussière et la rouille dans la craquelure des crânes. Fièvre des déserts visionnaires. Lunes aveugles, dollars putassiers. Brut teinté de grenades dans lesquelles mordent les nomades. Les illusionnistes écorcent les corps après ébullition, dissimulent les noyaux instables au fond des failles.
La sentinelle, les paupières lourdes de mélopées, ouvre ses cuisses solaires découvrant l’ourlet, vagin mystérieux léché par l’écume, éblouissante et fugace semence.
Son enfant aura trois têtes.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
http://alain.laboile.free.fr/ et http://lab.carbonmade.com/
Alain Laboile est né le 1 mai 1968 près de Bordeaux. Sculpteur, il a touché du bois, du plâtre, la pierre puis le métal. En 2007, la photographie s'est imposé à lui, d'abord via la macrophotographie qui lui ramène de nombreux prix amateurs et professionnels, puis progressivement il dirige son objectif vers une famille de plus en plus nombreuse, et c'est via les retours du net que cette voie là a commencé à prendre une dimension plus universelle. Ce travail de "reporter familial" est d'une rare fraicheur, il s'en dégage un sentiment de total bonheur, de simplicité et de liberté, qui fait un bien fou, ce qui explique assurément son succès. A mes yeux, une parfaite illustration de ce que à quoi pourrait ressembler une vie selon les préceptes de la simplicité volontaire.
CG