Hayashi Takahiko



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Respirer, ne pas perdre cette joie paisible, cet équilibre retrouvé depuis le début de l’été. Respirer, comme les arbres, encore verts. Finalement, l’automne pourrait bien être doux et ce serait tant mieux. Nous avons besoin de douceur.
cg in A la loupe, tout est rituel


SEXE DE PAN
deux étoiles ont filé
dans la nuit belle
douces fièvres herbacées
ou peut-être mélodie
d’un prélude à la folie
trouvé à mes pieds
chez un ami
un ami ?
un phallus
de bois noir
dans son étui d’écorce
moi
jetée au ciel
en attente toujours
de jaillissement
ce qui n’empêche…
j’aime à fleurir
clandestinement
m’ouvrir à des nuits étoilées de plaisir
éclater sous la brûlure d’un soleil mâle
perles d’ombres
sous les paupières
dans mon creuset
mélanges ardents
je pense à toi virtuose
de ma sensualité débridée
ces façons intimes d’allumer le feu
réchauffer la vie
nous appartiennent
ma bouche gorgée de ta bouche
de ton oiseau sexe palpitant phare de fièvre
de nos cabotages nocturnes
tu es parfum d’humanité un mâle de mon espèce
et tu tiens entre doigts et langue des bouquets d’étoiles
à jouir
je grésille ne suis que source épanchée
et mon cœur anémone
se déborde à tous vents
ne sent pas le danger
seulement l’ivresse de la chute
sans aucune autre limite
que nos faiblesses
humaines.
cg in Salines
(in Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique 2010)

LE FLEUVE
Chaloupe fervente
Rythme frappé
Aux flancs du monde
Le sinueux
A clochettes
A crécelles
Se glisse
S’entrelace
Trace des signes
De sable
Fumée peau tendue
Curieuses résonances
Pulsations
Pantomime sauvage
Des oiseaux de bois
Eclats de forêt
Vortex piqués de vertige
Echelle des sons
Aspiration
Siffle la tête l’onde
Les jambes qui la fendent
La voix du vieil homme
Ulule une sève de rêve
Fait danser les écorces
Le feu empoigne le cœur
Forge visages sourires
Que l’on croit reconnaître
Cercles humains tissés
Sans commencement ni fin
Entrelacs de serpents
Souffle femelle
Poison initiatique
La dissolution des frontières
Réveille les passes des sorciers
Affole la cadence des luttes
Du vagin de la terre
Monte la voix barbare
Aux mamelles innombrables
Montent les aigreurs les misères
Le sang tant et trop versé
Montent les peurs les viscères
Les espoirs décomposés
Sentir soudain
La force du courant
Aux rives du monde.
cg in Mystica perdita, 2009
in Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique, 2010



***
La forêt est le lieu de repos du monde
***







CRÉATURE
Une poésie s’écoule
Se déploie se hérisse
Entre tes doigts elle naît
Laisse-la faire s’affoler
Aurais-tu peur qu’elle déborde
La furibonde
T’arrache le mors aux dents ?
Infiniment grande
Si petite
Avec quoi caressera-t-elle
ta peau?
cg in Mystica perdita, 2009
(in Eskhatiaï, Ed. de l'Atlantique, 2010)