Félix Vallotton
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in Les lézardes de feu
Cette vie, l’agrandir
par le corps réveillé,
l’infini paysage
qui nourrit le désir
de trouver un passage
et de reprendre pied.
L’agrandir par la mer,
par la vague et par l’aile,
par la voile et le vent.
L’inventer fraternelles
par les yeux grands ouverts
qui nous font plus présents.
in De chair et de mots
J'ai atteint le centre. J'écoute le battement d'on ne sait quelle horloge divine à travers la mince cloison charnelle de la vie pleine de sang, de tressaillements et de souffles. Je suis près du noyau mystérieux des choses comme la nuit on est quelquefois près d'un cœur.
in Feux
un bouquet pourrissant
dans le crépuscule de paille
l’obsession d’une prairie
bourgeon de tourterelle
feuille de pommier
le mystère ruisselle
dans un losange de lumière
sur les veines de l’initiée
nous goûterons ce miel sidéral
la sueur des calices au goût de citron
la saveur tendre d’une pluie défenestrée
l’encre douce de l’âme
cette flaque à boire à la frêle cuillère
entre l’os et l’humus
dans les maquis du silence
avec la sève des nuages
et la sublime audace
de nos chapelles ardentes
pour se convaincre que la salive
et le feu de nos rêves
peuvent conjurer la sombre
et stridente rage
des temps de mort
Les feuilles passent, l’arbre demeure. Lent retour vers les racines pour celui qui cherche, se concentre, traverse la sève, retourne au point zéro de la poussée.
in Chroniques du hamac