Archive - Finding It So Hard
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Chaque jour, comme si cela voulait m’abattre ou me forcer à développer une nouvelle façon de percevoir tout ce que je vis qui ne me fasse plus souffrir. Un détachement si total de tout ce qui peut arriver – et il en arrive sans cesse, ça frappe et frappe encore là où c’est déjà trop sensible - que je ne vois pas ce que je pourrais être sinon un minéral. Froid, détaché, imperturbable ou alors m’abandonner à une dissolution telle que plus rien n’aurait de sens. C’est la douleur, cette foutue douleur qui fausse mes perceptions, obstrue mon accès à cette joie inconditionnelle que j’ai su trouver parfois, la douleur que je refoule, mais sinon je vais disparaître oui, en larmes et retourner à la mer ! Neptune inonde ma vie, mes rêves, emporte tout espoir d’atteindre un jour une rive, ça fuit de plus en plus, je suis trouée de toute part, je m’enfonce chaque jour imperceptiblement un peu plus.
in Le livre de sensation
Le besoin d'aller au plus nord de soi, là où rien ne bouge, tout est silence
et là où seules les lumières dansent.
in Le livre des sensations
Le poète est un homme qui a l'imagination et la psychologie d'un enfant. Sa perception du monde est immédiate, quelles que soient les idées qu'il peut en avoir. Autrement dit, il ne décrit pas le monde, il le découvre.
in Le Temps scellé
Tremblante à l’intérieur, d’un épuisement du sens, d’un effritement de la volonté, j’ai froid et me laisse glisser tout doucement vers des abimes inexplorés. Quelque chose se détache, comme des pans entiers de banquise, je perds pied, je perds mains, je perds yeux, je perds tout. J’abandonne mes pelures, mes pelages, mes pêle-mêle, mes vanités, mes croyances, je me vide peu à peu de toute substance et je sens monter peu en peu d’une profondeur en moi inconnue, une grande mer de silence, une mer de glace, pure, vide, je lâche tout.
in Le livre des sensations
Nous sommes de grands pliés, de grands replis, dans l’attente de la vague des doigts. Densité étrange de la peau, parchemin du rêve. Un jour, notre rêve aura la précision du laser. Nous taillerons la frange des anges.
in Celle qui manque
nous étions l’oiseau blanc
qui porte le nuage entre ses ailes
nous étions le vol et l’oiseau
fendant le ciel du regard
quand s’abolit la distance
et que renaît le feu
in soleil à son lever