Tim Flach
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À quoi reconnaît-on la fin d'une époque ?
À ce qu'un présent soudain insupportable condense en peu de temps ce qui fut si malaisément supporté par le passé. De sorte que chacun se convainc sans peine ou qu'il va naître à lui-même dans la naissance d'un monde nouveau, ou qu'il mourra dans l'archaïsme d'une société de moins en moins adaptée au vivant.
Aux premières lueurs de l'aube, une lucidité se fait jour. Elle montre en un instant à quel écartèlement l'histoire de tous et l'enfance d'un seul ont porté le désir d'être humain et l'obligation quotidienne d'y renoncer.
in Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire.
Tu me déchires, tu m’ouvres les yeux. Pas de ventre, pas d’appel chaud et humide, seulement le vent sec sur le désert, le vent de l’âme. Je sens, je me raconte, je rêve, c’est bon. J’ai trouvé ce que tu cherches, tu devrais m’envier. Je ne sais pourquoi, simplement parce que tu fuis, s’entredévorer silencieusement, se mesurer à l’espace de l’autre. Les moments où ça fusionne, par pudeur, nous n’y prêtons pas attention. Tu es une étoile noire et glacée tellement attirante, le repos de l’abîme. Qu’est-ce que tu cherches ? Tu ne le trouveras pas. Tu ne sais pas encore rêver. Tu te crois rêveur mais tu as besoin de réalité, de décor, de matière à voir, à montrer. Je ne sais pas. Quelque chose qui te rassure sur ta propre matière. Tu creuses un vide qui devient jouissance. Jouissance de l’insaisissable.
in Journal 2001
Phare éteint
les sirènes glissent
leurs filaments phosphore
dans les eaux froides du port
leurs mains sont douces
leur cœur est mort
entends-tu leurs dents
crisser sur la quille ?
in en cours