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CATHY GARCIA-CANALES - Page 183

  • Cara Barer - Found Reference - 2004

    Cara Barer - Found Reference - 2004.jpg

     

    VIEILLIR

     

    au fil du temps

    qui s’émousse

    l’âme se patine

    le corps se débine

    les dents fondent

    dans la bouche

    le cheveu blanchit

    la peau se fripe

    chaque cicatrice

    réapparaît

    veut conter

    son histoire

    les invisibles parfois

    pleurent encore

    en silence

    le corps comme

    un vieux livre

    dont les pages

    jaunissent

    combien encore

    à tourner ?

    l’horloge bloquée

    sur l’heure de

    la décrépitude

    un demi-siècle

    a sonné

    le cœur pourtant

    semble solide

    dessinées sur les pages

    des cartes de territoires

    s’en retournent en jachère

    la terre appelle la chair

    quelques poèmes peut-être

    dont l’encre s’efface

    des partitions de frissons

    d’exultations

     

     

    et puis des pages sales

    des pages piquées

    de chagrins

    quelques grandes auréoles

    noires sur des pages

    muettes

    des pages trouées

    des pages envolées

    aussi

    qu’on ne retrouvera

    plus jamais

    des pages qui tremblent

    sous le vent qui les tourne

    et voudrait les arracher

    des pages et des pages

    du déjà vieux et lourd

    livre du corps

    de plus en plus transparentes

    pourtant

    et à travers lesquelles

    il est bon de voir l’âme

    phosphorescente

    radiante à la proue

    du vaisseau du cœur

    âme capitaine

    âme mousse

    âme sirène

    l’âme étoile

    immortelle

    le poème qui passe

    de livre en livre

    de bouche en bouche

    de vie en vie

    de brin à brin

    le poème

    que la peau aime

    sentir au-dedans

     

    in Histoires d'amour, histoire d'aimer

     

     

  • Georges Lacombe

    Georges lacombe.jpg

     

    emporte

     

    vague emporte-moi

    sur tes rouleaux charmants

    princesse aux mille doigts

    fleur de sel et de vent

    va roule-moi tout au fond

    donne-moi l'ivresse mauve

    et le tendre écrin blond

    d’un cercueil de sable

     

    in D'ombres

     

     

     

  • Aristophane

    À l’origine était le Vide, et la Nuit, et le noir Erèbe, et le large Tartare ; la Terre, l’air ni le ciel n’existaient pas encore. Mais dans les profondeurs infinies de l’Erèbe, la nuit aux ailes noires enfanta un œuf sans germe, d’où sortit, à la saison fixée, Eros le désirable, le dos resplendissant de deux ailes d’or, pareil aux tourbillons rapides comme le vent. S’étant uni de nuit au vide ailé, dans le large Tartare, il façonna notre race (à nous les oiseaux) et la fit surgir la première à la lumière. Celle des Immortels n’existait pas avant qu’Eros n’eût opéré l’union de toutes choses : du mélange progressif des éléments entre eux sortirent le Ciel, l’Océan, la Terre, et la race impérissable des dieux bienheureux. 

     

    in Les Oiseaux

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 25 octobre 2021

    2021.10.25 - Collage de Christine.jpg

    Ch.

     

    création_ miroir_ passage_ joker_ ombre_ jaillissement

     

     

    Qui est il, ce Joker aux multiples visages ?

    Longue silhouette aux entrailles vides qui hésite a emprunter ce passage entre noir et blanc, entre ancien et renouveau, entre ciel et racines.

    Que craint-il ? A t'il peur de voir son ombre dans un miroir, ou d'accepter le jaillissement de sa propre création ?

    L.

     

    *

     

    Au travers du miroir, se fraye le passage de l'ombre. Ainsi naît par ce jaillissement, la création du Joker lumineux.

    K.

     

    *

     

    Le joker à double face ombre son miroir d’un faux soleil. Les traits se brouillent et se dérobent. Le visage cherche le passage d’où viendra le jaillissement de la lumière. Peu importe qu’elle vienne de la voûte céleste d’une église ou de celle des arbres. Le monde sera alors sa création.

    Li.

     

     

    *

     

    Je pleure comme je ris, mi-ombre mi-lumière. Pourtant la vie fourmille, je la sens, je la guette. Je  devine un passage pour sortir de cet imbroglio, de ce nœud impossible à défaire sans l’aide des cathédrales. Je m’oblige à la création. Jaillissement ! Convertir les ténèbres en éclat… Je cherche dans les livres, je cherche dans les fleurs, je prie les dieux, me penche sur mon miroir : « Miroir, mon beau miroir… »

    Joker !

    O.

     

    *

     

    Dans le miroir de la création, tout jaillissement ouvre un passage. Bouquets de cathédrales, visages et forêts, la terre sur son axe a tellement de facettes. Côté noir, côté blanc, choisis ton joker, trouve la voie du milieu, le regard qui saura dénouer le nœud. Entre ombre et lumière, un chemin mène au cœur du sacré.

    C.

     

    *

     

    L’ombre du passé se fraie un passage vers le miroir. De sa rencontre avec le Joker qui l’y attend naîtra la Création en jaillissement.

    Ch.

     

     

     

    2021.10.25 - Collage de Laurette.jpg

    L.

     

    mystique_ matière_ matériau _grenier_ cœur_ mémoire

     

     

    Découvrez donc le cœur de ce grenier : il est la mémoire mystique de la matière ! Vous y trouverez tous les matériaux des Origines.

    Ch.

     

    *

     

    Dans le grenier sont les matériaux mystiques, matière qui fonde la mémoire de notre cœur.

    K.

     

    *

     

    L’enfant à la chevelure de plante se souvient, même si depuis longtemps sa mémoire est partie se perdre dans le cœur des livres. Il se souvient du grenier de sa grand-mère, les odeurs des matériaux qu’elle utilisait pour soulager les femmes et les bêtes du village. Il se souvient qu’on la traitait de mystique. Alors qu’elle ne faisait que mettre les matières de la nature en ordre.

    Li.

     

    *

     

    Vert, vert ! Je t’emmenais au grenier les jours de lumière, ces jours d’élans mystiques où je t’offrais mon cœur d’artichaut. A la recherche d’un trésor, nous fouillions les casiers où s’entassaient des manuscrits serrés. Il y avait matière à rêver dans tout ce fatras de souvenirs, ces objets abandonnés, ces matériaux entassés, mannequins oubliés, fleurs séchées ; j’ai gardé en mémoire cet endroit, ces instants, et cet éclairage si particulier… Vert, vert ! 

    O.

     

    *

     

    Dans le grenier de la mémoire, les matériaux se font mystère, dans le grenier de la mémoire, la matière devient mystique. Dans les petites alcôves, les souvenirs s’empilent, certains sentent la naphtaline et le muguet, d’autres le musc ou la mer. Dans le grenier de la mémoire, une couturière raccommode les fleurs séchées du cœur ; à force de le lancer, le dé du hasard a perdu ses points. Dans le grenier de la mémoire, il y a autant de poussière que de trésors et quelques traces de vie palpitent encore.

    C.

     

    *

     

    Le cœur-mémoire se souvient,

    des rêves entreposés, recouverts de poussière d'étoile,

    des archives mystiques, reléguées au fond du grenier,

    des matériaux et désirs calcifiés, issus des profondeurs.

    La mémoire du cœur attend le réveil de ces matières éteintes.

    L.

     

     

     

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    K.

     

    brisé_ besogne_ Nikita_ jalousie_ superflu_ brillance

     

     

    Face au superflu comme à la brillance, Nikita n’a qu’une seule besogne : même brisée, elle remplit sa mission de désintégration. La jalousie n’est pas son affaire : elle n’aspire qu’à une vie merveilleuse.

    Ch.

     

    *

     

    Elle se plaît à se plaindre, cette fausse Nikita,

    de sa galère quotidienne, de son ardue besogne.

     

    Cette femme brisée par sa jalousie qui convoite une vie merveilleuse,

    s'illusionne de brillance mais s'acharne à s'entourer de superflu.

    L.

     

    *

     

    Comment briser le cercle infernal de la pauvreté, de la misère ? Quand la multitude se tue à la besogne, d’autres, une poignée, dégueulent de luxe et de superflu, étalent la brillance de leur service en cristal de Bohème, s’avachissent sur leur yacht. « La jalousie envers ce qui brille n’est pas une solution. Je préconise la révolution» disait Nikita. 

    Li.

     

    *

     

    Nikita, Riquita, fleur de java. J’aimais le bal du samedi soir où tu m’emmenais après avoir troqué ton bleu de travail pour un costume de monsieur. Je sortais ma plus jolie blouse et nous jouions à la vie merveilleuse malgré l’âpre besogne de la journée qui nous avait rendu l’âme rugueuse et ma jalousie au creux du ventre à te voir papillonner et essayer d’exister. Mes rêves brisés comme ce verre, ce matin chez la comtesse. Tout ce superflu, ce luxe, cette brillance dont nous sommes exclus. Entends-tu ma révolte ?...

    O.

     

    *

     

    Nikita…. « Comment exister quand on doit se battre pour tout ? ». Une  vie merveilleuse, lui avait-il promis, le luxe, la vie en rose, le conte de fée occidental. Elle a tout laissé derrière elle, Nikita, la maison froide, son enfance de misère, son père alcoolisé, elle a tout laissé et elle a suivi celui qui lui faisait miroiter un avenir de princesse. Le superflu, la brillance, elle y croyait Nikita, elle voulait que tout son village en crève de jalousie, tous ceux qui l’avaient humiliée, alors elle l’a suivi le beau capitaine, elle l’a suivi tout droit en enfer quand sitôt arrivé au pays des merveilles, il l’a brisée et mise à la besogne. Nikita sur le trottoir. Nikita, la désintégration. Un révolver sur la tempe, Nikita suicidée.

    C.

     

    *

     

    Pourquoi du superflu naît la brillance ? Pourquoi du brisé naît la besogne ?

    Pour que Nikita soit exempte de jalousie et d'ignorance.

    K.

     

     

     

    collage du 25 octobre 21.jpg

    O.

     

    rotation_ transmission_ religion_ empreinte_ rond_ pêcheur

     

     

    L’empreinte du pêcheur tourne en rond : la transmission de sa religion dans le règne animal se heurte à la rotation du temps.

    Ch.

     

    *

     

    La rotation de la Terre dessine forcément un rond et ainsi le pécheur laisse son empreinte engendrant transmission et religion. 

    K.

     

    *

     

    Le monde en rotation perpétuelle laisse d’étranges empreintes. Dès le début, malgré la difficulté, chacun fait sont petit rond dans l’eau et pousse sa balle jusqu’au cœur des cibles. Et tout ça, ça avance, quel miracle ! Religion de l’improbable, l’homme et l’animal continuent la transmission… bien qu’ils soient l’hameçon au bout de la ligne du pêcheur.   

    Li.

     

    *

     

    Depuis sa naissance

    ce besoin de sacré

    une trace pour masquer les peurs

     

    Homme fier, intelligent

    créateur d'histoires, légendes

    religions

     

    Peu à peu l'amnésie, sans transmission

    il n'est pas plus qu'un poisson tiré hors de l'eau

    par un pêcheur qui s'amuse

     

    Ouvrant la bouche

    pour prendre de l'air

    il s'étouffe...

     

    S'il est chanceux, trop petit

    rejeté, il pourra retourner

    faire ses ronds tout étourdi

     

    Trop heureux de rentrer dans la danse

    hypnotisé par la rotation du banc de sardines

    il participe gaiement. Insouciant

     

    À son palais la blessure de l'hameçon

    en son cœur l'illusion

    de s'être échappé, sauvé

     

    Il tourne, tourne, oublie

    inconscient de la cible, l'empreinte

    qu'il porte sur le dos.

    L.

     

    *

     

    La roue du temps a laissé son empreinte. Le temps c’est de l’argent, lance l’émir en rotation sur le museau de l’otarie. C’est le loto de la vie, le pêcheur et sa pêche, tantôt miraculé, tantôt bredouille, tout est question de rotation, de courroie de transmission. Fourmis de toutes religions, vous tournez en rond ! Pour trouver l’issue, suivez les poissons, oubliez les écritures, les masques et les cibles, cherchez l’embouchure et débouchez sur le vaste océan de l’indifférencié.

    C.

     

    *

     

    Un tour de roue, encore un dans un monde qui ne tourne pas rond. Pauvres pêcheurs dans l’attente, dans l’espoir de la rédemption…Elles ont bon dos, les religions, les transmissions de pouvoir ! Tout est écrit depuis la nuit des temps. La vie grouille, dévore. Les fourmis s’engouffrent dans les signes cabalistiques, empêchent la rotation d’un pantin désarticulé. Celui-ci ne laissera aucune trace, aucune empreinte. Tourne le ballon sur le nez du phoque, tournent les heures anciennes, ici ou là, en Arabie… Peu importe de quel côté du globe, l’homme marche seul. Il cherche à ranimer le soleil. Il envisage la terre à l’envers, la vie à reculons ou encore se mêler aux poissons et aux cauris de nacre. Les dés sont pipés. Son nom est déjà inscrit sur la liste ; il tend le dos, cible promise à l’assassin.

    O.

     

     

     

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    Li.

     

    vie_ luxure_ voyage_ feu_ résilience_ temps

     

     

    La vie offre du temps pour la résilience pendant que la luxure du voyage attise le feu. 

    Ch.

     

    *

     

    Voyage, bel oiseau de feu,

    Brûle le temps, passe la vie,

    En luxure ou résilience.

    L.

     

    *

     

    La porte ouverte de l'esprit fait passer la résilience, la vie et la luxure. La résilience, ce feu qui pour un long temps, permet un autre voyage.

    K.

     

     

    Une vie de luxure et de voyages à l’aune du temps, ne vaut ni plus ni moins que le chemin des pénitents et les anges auront beau pisser sur le feu, seul l’oiseau du temps saura toquer au cœur quand viendra le moment d’emprunter la passerelle. Vers le haut ou vers le bas, lumière ou ténèbres, la vie reste un cactus de résilience.

    C.

     

    *

     

    Insouciante, je l’étais. J’offrais mes cuisses au soleil, rêvais de luxure, d’exotisme et d’improbables voyages.

    Une corneille noire, messagère du vent mauvais, a tout balayé .

    Ma vie s’est embrasée, foudre et  sang sous l’arche des flammes, le feu a tout dévasté.

    Je pisse comme je pleure, comme dit la chanson, sur le temps perdu, celui qui n’est plus.

    Je vaincrai mes nuits sans sommeil, mes trous noirs où poussent des cactus, j’accueillerai la résilience et lui construirai un temple !

    O.

     

    *

     

    Telle est la vie au début : un voyage dans le feu et la luxure. Tu n’es que de passage mais tu ne le sais pas. En équilibre sur une étroite passerelle, tu pisses sur les problèmes. Tu es jeune, elle est belle. Vous ne pensez pas à l’horloge, aux cactus, à la noirceur du corbeau. Il sera bien assez temps de penser à la résilience.

    Li.

     

     

     

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    C.

     

    Pensive_ douceur_ souvenir_ regard_ érotisme_ carnivore

     

     

    Le regard carnivore posé sur la douceur pensive fait émerger un souvenir d’érotisme. 

    Ch.

     

    *

     

    Femmes pensives,

    Yeux clos, souvenirs de douceur.

     

    Regards braqués,

    Dos tournés, douleur profonde.

     

    Érotisme carnivore

    L.

     

     

    Quoi de plus naturel que la douceur ? La lumineuse pensive aurait fait disparaître un souvenir nocif :

    tel un carnivore affamé

    telle une belle nuit d'érotisme.

    Tel un vif regard éblouissant.

    K.

     

    *

     

    La déprime, bête carnivore, te lacère le cerveau. Les mouchoirs s’accumulent dans la chambre. Loin des champs, de l’homme, tu restes pensive pendant un temps infini. Sans un regard sur ton corps, sans plus jamais aucune douceur sur tes seins. L’érotisme n’est plus qu’un souvenir.

    Li.

     

    *

     

    Tu me vois pensive ou les yeux fermés et me crois endormie. Je sens ton regard qui insiste sur ma peau. Je ne suis pas partie. Je nage, lascive, dans la douceur des souvenirs et voyage en territoires clandestins où l’érotisme serait carnivore. J’offre mon sein à la griffure sauvage. On essaie ? Je m’ennuie. Pantin désarticulé, femme oubliée, j’ai besoin d’air. La lumière derrière la fenêtre. Un rai d’espoir pour mes ailes déployées.

    O.

     

    *

     

    La femme est pensive, tant de vies vécues déjà, toujours à offrir sa douceur, amante, mère, sœur, fille de joie, toujours à taire sa douleur, à baisser le regard, à cacher l’ourse en elle, à la cacher au plus profond de ses forêts intimes, loin des chasseurs, dans un souvenir de cascade et de courses sauvages. La femme est pensive, son cœur brûle comme la Terre. Tant de vies vécues déjà, danse saccadée sur le métronome du temps, toujours à offrir son corps aux carnivores qui spéculent sur l’érotisme. Amantes, mère, sœurs, ourses de joies, ne baissez plus le regard.

    C.

     

     

     

     

  • Atelier Collage & écriture du 17 octobre 2021

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    O.

     

    crépuscule_totem_semer

     

     

    Il y a des villes qui hurlent à chaque coin de leurs rues et de bons chiens qui veillent sur les crépuscules. Il y a des villes qui crochètent leurs carrefours et des sorciers y sèment des totems où on retrouve accrochés, au petit matin, les rêves brisés de jeunes filles venues d’ailleurs colorés. Dans le labyrinthe des nuits, des murailles rougeoyantes enserrent des minotaures de paille. Dans les quartiers des quêtes louches, combien d’hommes carbonisés s’adossent au ciment des solitudes ?

    C.

     

     

     

    Crépuscule incertain d’un univers inventé où semer ne sert plus à rien. Toutes les croyances se sont évanouies. Reste le totem de pierre planté dans la terre, et quelque symbole et emblème qui ont su résister, une croix bigarrée, un masque de taureau, vestiges des forces perdues. Intervention impossible des naïades aux sources taries ; elles s’inscrivent pour une heure de piscine, mardi soir, à l’angle du boulevard, avant que le ciel ne se couvre de sang. J’entends déjà le cri de la nature qui fracasse le silence. Seul, le chien muet se souviendra. Immuable, il gardera un temple vide dans l’attente de l’improbable retour des peuples unis.

    O.

     

     

     

    La pêcheuse somnambule small.jpg

    C.

     

     

    funambule_recherche_psychiatrie

     

     

    Funambule sur le fil des ailleurs, les rives m’attirent. Je jette ma ligne au gré du hasard, pêche un mouton qui bêle et crucifie mes nuits. Cauchemars où se battent nains de jardin et chouettes diaboliques en recherche de pouvoir. Prendre un avion. M’échapper. Oublier ton corps d’Apollon dont je suis prisonnière et tes émois affichés dignes de la psychiatrie. Partir. Loin de l’œil qui me cloue.

    O.

     

     

     

    Elle est folle, ils ont dit, je les ai entendus, ils ont dit qu’elle était folle, la pêcheuse de songes somnambule. La nuit, elle grimpe au mat du grand cirque, effrayée par les nains de son jardin dont les regards la poursuivent. « Noire Neige, Noire Neige », est-ce ainsi qu’ils l’appellent ? Elle grimpe au plus haut du chapiteau et cherche l’Homme parmi les moutons-garous qui hurlent et les avions de nuit. L’Homme, juste une image en somme et elle marche, funambule, entre la mort et l’amour, le détachement et la psychiatrie. Elle est folle, ils ont dit, elle est folle la pêcheuse de songes somnambule. La voilà pourtant bien tranquille, campée sur sa plage de galets. Qui sait ce qu’elle pêche, pêchera ou a pêché ?

    C.

     

     

     

    et deux textes sur un collage d'A.

     

    lumière_effervescence_ascension

     

     

    La vie, là, qui grouille, rumeur des marchés flottants. La vie, avec ses orages, ses ciels noirs à supporter mais aussi ses pleines lumières. Songer à quitter l’effervescence des vivants pour aller vers plus de clarté ! M’envoler vers les cieux.  Dans mon ascension, ceindre des anges de tulle blanc parsemé de fleur fraîches qui distilleraient  l’innocence. Plus de plafond au-dessus de ma tête. Juste le ciel ! Flotter, libérée…

    O.

     

     

    Désir d’ascension… Suivre le chemin de lumière, l’éveil des fleurs jusqu’à trouver la source de mon Extrême-Orient. Verticalité des tiges, je rêve les couleurs du jour, dans une effervescence d’espoir et le tumulte du cœur. Chaque nuit me ramène à un rêve de départ, je m’accroche, je plonge et m’élève à chaque pas.

    C.