John Joos
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Les pierres font partie du chemin.
Inaugurales
Quelqu'un marche :
Je sens mes pas dessiner l'horizon
Mais, quel deuil se traîne
À longs rubans d'hirondelles ?...
Quelqu'un marche :
Et les bêtes aux regards de silo
Perdent leurs rêves
Dans une dérive d'oiseaux
Brûlés par la nuit.
Quelqu'un marche :
Quelqu'un marche :
Après cette phrase, le roc. Après ce calme choc,
La rose
Ouverte dans la rue.
Minuit-source
Minuit-éclair
Comme les persiennes
Ouvertes toutes ensemble
Font séparer le matin.
Minuit-source
Minuit-éclair
Au cœur des hommes...
Les chaînes descellées crépitent dans l'espace
Au loin. . .
L'ocarina bleuté d'un sourire charnel...
Je te vois sur le fil du couteau
Où fusionnent tous les éclats.
Je te vois à même la lumière
Qui vole en pan-coupés
À hauteur de blessures.
Et le sang coule avec confiance
Du rêve à la réalité
Du passé au futur.
Je te vois plus semblable à moi
que moi-même.
Nul ne peut dire où sont allées les ombres
Quand la lumière parle.
in Cet oblique rayon
Toutes deux regardaient s’enfuir les hirondelles :
L’une pâle aux cheveux de jais, et l’autre blonde
Et rose, et leurs peignoirs légers de vieille blonde
Vaguement serpentaient, nuages, autour d’elles.
Et toutes deux, avec des langueurs d’asphodèles,
Tandis qu’au ciel montait la lune molle et ronde,
Savouraient à longs traits l’émotion profonde
Du soir et le bonheur triste des cœurs fidèles,
Telles, leurs bras pressant, moites, leurs tailles souples,
Couple étrange qui prend pitié des autres couples,
Telles, sur le balcon, rêvaient les jeunes femmes.
Derrière elles, au fond du retrait riche et sombre,
Emphatique comme un trône de mélodrames
Et plein d’odeurs, le Lit, défait, s’ouvrait dans l’ombre.
Un des meilleurs spectacles que j'ai vu de ma vie, il tourne encore apparemment, mais peut-être pas la force qu'il avait dans les années 90...