Liholesie - Shamanic Twilight
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VIEILLIR
au fil du temps
qui s’émousse
l’âme se patine
le corps se débine
les dents fondent
dans la bouche
le cheveu blanchit
la peau se fripe
chaque cicatrice
réapparaît
veut conter
son histoire
les invisibles parfois
pleurent encore
en silence
le corps comme
un vieux livre
dont les pages
jaunissent
combien encore
à tourner ?
l’horloge bloquée
sur l’heure de
la décrépitude
un demi-siècle
a sonné
le cœur pourtant
semble solide
dessinées sur les pages
des cartes de territoires
s’en retournent en jachère
la terre appelle la chair
quelques poèmes peut-être
dont l’encre s’efface
des partitions de frissons
d’exultations
et puis des pages sales
des pages piquées
de chagrins
quelques grandes auréoles
noires sur des pages
muettes
des pages trouées
des pages envolées
aussi
qu’on ne retrouvera
plus jamais
des pages qui tremblent
sous le vent qui les tourne
et voudrait les arracher
des pages et des pages
du déjà vieux et lourd
livre du corps
de plus en plus transparentes
pourtant
et à travers lesquelles
il est bon de voir l’âme
phosphorescente
radiante à la proue
du vaisseau du cœur
âme capitaine
âme mousse
âme sirène
l’âme étoile
immortelle
le poème qui passe
de livre en livre
de bouche en bouche
de vie en vie
de brin à brin
le poème
que la peau aime
sentir au-dedans
in Histoires d'amour, histoire d'aimer



emporte
vague emporte-moi
sur tes rouleaux charmants
princesse aux mille doigts
fleur de sel et de vent
va roule-moi tout au fond
donne-moi l'ivresse mauve
et le tendre écrin blond
d’un cercueil de sable
in D'ombres

À l’origine était le Vide, et la Nuit, et le noir Erèbe, et le large Tartare ; la Terre, l’air ni le ciel n’existaient pas encore. Mais dans les profondeurs infinies de l’Erèbe, la nuit aux ailes noires enfanta un œuf sans germe, d’où sortit, à la saison fixée, Eros le désirable, le dos resplendissant de deux ailes d’or, pareil aux tourbillons rapides comme le vent. S’étant uni de nuit au vide ailé, dans le large Tartare, il façonna notre race (à nous les oiseaux) et la fit surgir la première à la lumière. Celle des Immortels n’existait pas avant qu’Eros n’eût opéré l’union de toutes choses : du mélange progressif des éléments entre eux sortirent le Ciel, l’Océan, la Terre, et la race impérissable des dieux bienheureux.
in Les Oiseaux