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CATHY GARCIA-CANALES - Page 286

  • Tyler - Money is boring

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    Le problème de cette société, c'est que tout tourne autour de l'argent, donc la principale occupation et préoccupation, c'est faire de l'argent, comment gagner de l'argent, sans cela une bonne partie des idées stupides et assassines et des actes qui suivent n'auraient plus raison d'être. Et pourquoi faudrait-il gagner de l'argent pour vivre ? Une pure invention économique, simplement pour que ceux qui en ont beaucoup puissent conserver leur pouvoir et leurs privilèges, c'est une impasse dramatique. Si on se pose la question du pourquoi de la majeure partie des conneries humaines, la réponse est invariablement : pour l'argent. Pourquoi détruit-on notre lieu de vie jusqu’à nous autodétruire nous-mêmes : pour l’argent. Dingue, non ?

     

     

     

     

  • Charles Baudelaire


    Danse Macabre

     

    Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
    Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
    Elle a la nonchalance et la désinvolture
    D'une coquette maigre aux airs extravagants.

    Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
    Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
    S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
    Un soulier pomponné, joli comme une fleur.

    La ruche qui se joue au bord des clavicules,
    Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
    Défend pudiquement des lazzi ridicules
    Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.

    Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
    Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
    Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
    Ô charme d'un néant follement attifé.

    Aucuns t'appelleront une caricature,
    Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
    L'élégance sans nom de l'humaine armature.
    Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !

    Viens-tu troubler avec ta puissante grimace,
    La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
    Éperonnant encore ta vivante carcasse,
    Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?

    Au chant des violons, aux flammes des bougies,
    Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
    Et viens-tu demander au torrent des orgies
    De rafraîchir l'enfer allumé dans ton cœur ?

    Inépuisable puits de sottise et de fautes !
    De l'antique douleur éternel alambic !
    A travers le treillis recourbé de tes côtes
    Je vois, errant encor, l'insatiable aspic.

    Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie
    Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;
    Qui, de ces cœurs mortels, entend la raillerie ?
    Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !

    Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
    Exhale le vertige, et les danseurs prudents
    Ne contempleront pas sans d'amères nausées
    Le sourire éternel de tes trente-deux dents.

    Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
    Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
    Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
    Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.

    Bayadère sans nez, irrésistible gouge,
    Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :
    « Fiers mignons malgré l'art des poudres et du rouge,
    Vous sentez tous la mort ! Ô squelettes musqués,

    Antinoüs flétris, dandys à face glabre,
    Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
    Le branle universel de la danse macabre
    Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !

    Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange,
    Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir
    Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange,
    Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir.

    En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
    En tes contorsions, risible Humanité,
    Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
    Mêle son ironie à ton insanité !

     

     

     

  • Ensemble Belladonna - Miri it is while sumer ilast - 1225

     

    la plus ancienne chanson anglaise retrouvée et conservée :

    "[M]Irie it is while sumer ilast
    with fugheles song
    oc nu necheth windes blast
    and weder strong.
    Ei ei what this nicht is long
    And ich with wel michel wrong.
    Soregh and murne and [fast]."

    *

    "Merry life it is while the summer it lasts
    with sound of bird song.
    Oh but now the cold wind blasts,
    it blows so strong.
    Oh, oh, but this night is long
    And it does to me much wrong:
    sorrow and mourn and starve."

     

    Pour tout savoir à son propos :

    https://earlymusicmuse.com/mirie-it-is-while-sumer-ilast/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Johann Daniel Mylius

     

    Voici les quatre nobles sœurs

    Qui connaissent un sort semblable :

    Elles te montrent les emblèmes

    De l’œuvre qui sera tienne.

    La première enjoint de dissoudre

    Le corps que tu auras choisi,

    La seconde veut que tu laves

    Ta matière soigneusement,

    La troisième dit de conjoindre

    Les parties du corps séparées

    Et la quatrième t'enseigne

    À durcir la Pierre à ton feu.

     

     in Philosophia reformata, 1622

     

     

     

  • Mariusz Lewandowski

    Mariusz Lewandowski 810.jpg

     

    Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.

    Obscure arborescence dissimulée dans le filet.

     

    Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.

     

    Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.

    Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.

     

    Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?

     

    cg in Fugitive, Cardère éd. 2014