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CATHY GARCIA-CANALES - Page 283

  • Edna St Vincent Millay

     

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    Fais-moi naître, criai-je, ô Dieu !

    Fais-moi naître encore ! Je veux

    Revenir sur terre. Renverse

    Les nuages ! Refais l'averse

    Si puissante et creusant si fort

    Qu'elle m'arrache de la mort !

     

    Je me tus. Et, dans le silence

    Qui seul me répondait, immense,

    Vint à siffler le vol soudain

    D'ailes accourant du lointain

    Comme une vibrante musique

    Sur la corde de ma supplique

    Passionnée ; et, brusquement,

    Comme ainsi se levait le vent,

    Les nuages cabrés d'orage

    Terrifiant le paysage,

    L'averse descendit d'en haut

    Et, folle, frappa mon tombeau.

    Comment arrivèrent ces choses ?

    Je ne sais. Mais, plus doux que roses

    Un parfum me vint, une odeur

    Qui sembla celle du bonheur,

    Un chant d'elfe chantant sa joie

    Pour soi-même, sans qu'on le voie,

    Et, plus puissant que tout, plus gai,

    Le sentiment de m'éveiller.

    J'entendis l'herbe à mes oreilles

    Murmurer sans fin des merveilles,

    Sur ma bouche qui s'entr'ouvrait

    La pluie allongea ses doigts frais,

    Toucha le sceau de mes paupières

    Et, laissant place à la lumière,

    La nuit ôta son bandeau noir,

    Et, mes yeux s'ouvrant, je pus voir

    La dernière ligne argentée

    De la pluie, et, toutes mouillées,

    Les branches des pommiers, et, bleu,

    Un ciel frais où plus rien ne pleut.

    Et comme je contemplais, pâle,

    Le vent jeta, douce rafale,

    Sur ma face, parfum léger,

    Tous les miracles d'un verger.

    Et l'odeur des choses écloses...

    - Comment arrivèrent ces choses ? -

    Remit soudain mon âme en moi.

     

    Ah ! je bondis hors du sol froid,

    Et, criant un cri si farouche

    Que jamais une humaine bouche

    Ne fit entendre pareil cri

    Sinon l'enterré qui revit,

    J'entourai de mes bras les branches,

    Follement et, corps qui se penche

    Embrassant la terre au soleil.

    j'ouvris mes bras et, dans le ciel,

    Je commençai de rire, rire,

    Jusqu'à ce sanglot qui déchire,

    Jusqu'à ce frisson furieux.

    " Ô Dieu, criai-je, qu'on me dise

    S'il reste rien qui me déguise

    Désormais, dans le ciel d'été,

    Ta radieuse identité !"

     

     

     

     

  • Auteur inconnu - Irlande

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    Selon Jean, dans le Nouveau Testament, au pied de la croix,

    Elles étaient trois :

    la mère Miriâm (Maria), la sœur de sa mère,

    Miriam de Clôpas, et Miryâm de Magdala.

     

    Trois, les Saintes Maries, trinité, comme dans les triades celtiques.

     

    cg in Universelle

     

     

     

     

     

     

  • Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine

     

    Le droit à la liberté, sans les moyens de la réaliser, n’est qu’un fantôme. Et nous aimons trop la liberté pour nous contenter de son fantôme. Nous en voulons la réalité. Mais qu’est-ce qui constitue le fond réel et la condition positive de la liberté ? C’est le développement intégral et la pleine jouissance de toutes les facultés corporelles, intellectuelles et morales pour chacun. C’est par conséquent tous les moyens matériels nécessaires à l’existence humaine de chacun ; c’est ensuite l’éducation et l’instruction. Un homme qui meurt d’inanition, qui se trouve écrasé par la misère, qui se meurt chaque jour de froid et de faim, et qui, en voyant souffrir tous ceux qu’il aime, ne peut venir à leur aide, n’est pas un homme libre, c’est un esclave. Un homme condamné à rester toute sa vie un être brutal, faute d’éducation humaine, un homme privé d’instruction, un ignorant, est nécessairement un esclave. Et s’il exerce des droits politiques, vous pouvez être sûrs que, d’une manière ou d’une autre, il les exercera toujours contre lui-même, au profit de ses exploiteurs, de ses maîtres. Quant à nous, qui ne voulons ni fantômes, ni néant, mais la réalité humaine vivante, nous reconnaissons que l’homme ne peut se sentir libre et se savoir libre — et par conséquent ne peut réaliser sa liberté — qu’au milieu des hommes. Pour être libre, j’ai besoin de me voir entouré, et reconnu comme tel, par des hommes libres. Je ne suis libre que lorsque ma personnalité se réfléchissant, comme dans autant de miroirs, dans la conscience également libre de tous les hommes qui m’entourent, me revient renforcée par la reconnaissance de tout le monde. La liberté de tous, loin d’être une limite de la mienne, comme le prétendent les individualistes, en est au contraire la confirmation, la réalisation et l’extension infinie. Vouloir la liberté et la dignité humaine de tous les hommes, voir et sentir ma liberté confirmée, sanctionnée, infiniment étendue par l’assentiment de tout le monde, voilà le bonheur, le  paradis humain sur terre.

     

    Conférence de 1871