Klaus Nomi - Death - Dido's Lament
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Visionnaire
C'était au fond d'un rêve obsédant de regrets.
J'errais seul au milieu d'un pays insalubre.
Disque énorme, une lune éclatante et lugubre
Émergeait à demi des herbes d'un marais.
Et j'arrivais ainsi dans un bois de cyprès,
Où des coups de maillet attristaient le silence
Et l'air était avare et plein de violence,
Comme autour d'un billot dont on fait les apprêts.
Un bruit humide et mat de chair et d'os qu'on froisse,
Des propos qu'on étouffe, et puis dans l'air muet
Un râle exténué, qui défaille et se tait,
Y faisaient l'heure atroce et suante d'angoisse !
Une affre d'agonie autour de moi tombait.
J'avançai hardiment entre les herbes sèches,
Et je vis une fosse et, les pieds sur leurs bêches,
Deux aides de bourreau, qui dressaient un gibet.
Les deux bras de la croix étaient encore à terre ;
Des ronces la cachaient : devant elle à genoux
Trois hommes, trois bandits à visage de loups
Achevaient d'y clouer un être de mystère,
Un être enseveli sous de longs cheveux roux
Tout grumelés de pourpre, et dont les cuisses nues,
Entre cet or humide et vivant apparues,
Brillaient d'un pâle éclat d'étoile triste et doux.
Au-dessus des cyprès la lune énorme et rouge
Éclaira tout à coup la face des bourreaux
Et le Crucifié, dont les blancs pectoraux
Devinrent les seins droits et pourprés d'une gouge !
Et, les paumes des mains saignantes, et deux trous
Dans la chair des pieds nus se crispant d'épouvante,
Je vis qu'ils torturaient une Vierge vivante,
Contre la croix pâmée avec des grands yeux fous.
Les hommes, l’œil sournois allumé de luxures
Devant ce corps de femme à la blême splendeur,
Dont l'atroce agonie aiguisait l'impudeur,
Prolongeaient savamment la lenteur des tortures.
Et dans ces trois bourreaux, sûrs de l'impunité,
Raffinant la souffrance et creusant le supplice,
Je reconnus la Peur, la Force et la Justice,
Torturant à jamais la blême Humanité.
Nous sommes crucifiés dans une seule dimension, quand l'univers, lui, est multidimensionnel. Nous le sentons et souffrons de ne pouvoir connaître la vérité. Mais connaître n'est pas nécessaire. Ce qu'il faut, c'est aimer. Et croire. Car la foi, c'est la connaissance par l'amour.
la caresse des fumées
la rosée des broussailles
et le poivre des dentelles
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2018
Le mot juste, un souffle. Le premier déchire les poumons. Le dernier les recoud.
Le mot juste, pas un soufflet. Le mot juste ne dit pas je t’aime mais le fait. Il ouvre le cœur, ça fait mal, mais l’air est juste.
L’air qui sépare le mot de la mort.
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
au bord des lèvres
le décousu du temps
l’enfance tourterelle
à tire d’aile tire de l’aile
(tout fout le camp) lambeaux
de beaux restes réinventés
le ciel n’en souffle mot
à peine quelques colères
pour arroser les fleurs
immenses plaines
petites douleurs
les morts ne repoussent pas
in (c)Ourse bipolaire
La misanthropie me guette. L’élan et le mur, l’espace entre les deux est de plus en plus mince. Restent les territoires du rêve à arpenter de jour comme de nuit. Le pouvoir colle aux doigts d’une élite poisseuse, pour d’autres c’est une patate ardente et partout, de nuit comme de jour, le mensonge est roi. Ceux qui veulent remettre de l’ordre par la force, ne font que semer encore plus de désordre et dans la confusion, les plus salauds se remplissent les poches. Ce n’est pas d’ordre dont nous avons besoin mais d’amour, d’amour et de confiance, pas dans les mots, pas dans les sourires de façade mais dans les actes.
cg in (c)Course bipolaire
Un grand guerrier?
Personne par la guerre ne devient grand.