Marc Riboud - Niger
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Arlit, au Nord du Niger, Areva exploite l’uranium depuis 1976, la colère dans le vent :
Dans ma ville d’origine Arlit, au Nord du Niger, Areva exploite l’uranium depuis 1976. Aujourd’hui, une bonne partie de cette région, balayée par les vents de sable, est contaminée. La radioactivité ne se voit pas et la population n’est pas informée des risques qu’elle encourt. Cette exploitation a complètement désorganisé la vie de la population. Une partie de l’année, de violents vents de sable enveloppent entièrement la ville. Ce vent de poussière propage des substances radioactives. Chacun cherche un abri. La ville devient calme, toutes les activités sont stoppées. Mon père, travailleur de la mine d’uranium en retraite, est au cœur de ce film. Il va dépoussiérer ses souvenirs, les 35 années de son passage à la mine. Grâce à mon père, je vais à la rencontre d’autres anciens travailleurs qui ont certainement leur mot à dire.
Née à Arlit au Niger en 1988, Amina Weira est diplômée en réalisation documentaire de l’université de Niamey (master 1) et de Saint-Louis du Sénégal (master 2). Son court-métrage documentaire de fn d’études C’est possible (26’) est sélectionné dans de nombreux festivals (Cinémas d’Afrique Lausanne, Caméra des champs, Rencontres Sobatè Ouagadougou...). Amina est également monteuse et assistante à la réalisation (Koukan Kourcia, les méditarices de Sani Magori). La colère dans le vent est son premier flm documentaire.
Pour le voir : https://www.cinemutins.com/la-colere-dans-le-vent.
C.
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Grotte pariétale du loup, dans la vallée avec orage.
Splendeur de la vallée, l’orage se prépare et le loup cherche un abri, le marcheur aussi. Dans leur monde pariétal, la grotte est un foyer sombre et minéral accueillant.
J.
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Le loup pariétal de la grotte avant l’orage dans la vallée
Le cueilleur-chasseur accélère le pas pour regagner la grotte aux icônes pariétales. Dans la vallée, il ne faut pas traîner, le loup rôde. Mais c’est l’orage qu’il faut craindre.
L.
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Un loup pariétal dans les grottes ; orage sur la vallée.
Un orage se prépare au-dessus de la vallée aux loups Tu te souviens ?... C'est là que je t'ai embrassé pour la première fois dans une de ces grottes aux dessins pariétaux, sous un animal peint mystérieux, un loup peut-être… Depuis, le temps a passé, j'ai traversé le monde, replanté de la mangrove de l’autre côté de la terre, mais je me souviens encore du goût de tes lèvres ce jour-là…
O.
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Orage pariétal dans la grotte de la vallée du loup
Elle est partie marcher seule pendant des jours dans une vallée très sauvage. On l’avait mise en garde contre les loups mais elle n’a pas peur. Depuis qu’elle dort la nuit dans des grottes, elle se sent accompagnée. La suivent et la précèdent comme des ombres pariétales, elle en voit partout. Silhouettes humaines ou animales, elles lui donnent force, courage, endurance et au fur et à mesure des jours qui passent, elle sent peu à peu s’apaiser, en elle, l’orage.
Ca.
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Scoop : « Dans la vallée un loup aperçu dans la grotte pariétale lors d’un orage ».
Je randonne solitaire sur un chemin silencieux de cette vallée qui prête à la rêverie. Mon esprit s’évade vers des temps anciens où l’homme dessinait sur des parois pariétales, lorsque soudain l’orage éclate, un loup courant à perdre haleine me frôle pour rentrer dans la grotte… avant moi. Allons-nous faire équipe dans ce refuge ?
C.
L.
théâtre_charbon_escalade_regard_bagouse
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Au programme ce soir : Théâtre du Charbon avec Bagouse et Escalade ! Beaux regards à vous.
Au théâtre ce soir tous les artistes vont au charbon. Ça escalade, ça brille des bagouses, ça joue de la musique… mon regard va et vient entre violoncelle et accordéon. Quelle symphonie des sens !
C.
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Escalade de bagouses et de regards pour le théâtre de charbon -
Théâtre grandiose et merveilleux, tout est possible... Escalades de musique, de grandiloquences mais aussi d’apparences, de regards, de bagouses, de chics en charbon et de chocs en carton.
J.
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Pour une bagouse, j’escalade le théâtre sous ton regard charbon
Ce n'était pas prévu comme ça, mais j'ai fait un pari stupide pour obtenir une bagouse : l’escalade du théâtre ! Ton regard charbon ne me quitte pas des yeux ; ceux de ta mère aussi, mais elle a porté à ses yeux ses jumelles à l'envers, elle fait toujours tout à l'envers ! Une bague, ça se mérite. Le violoniste m'encourage bientôt suivi d'un accordéoniste ,alors que l'ange compte les points et que le singe se bidonne… ils me déstabilisent ,à la fin ! Quand j'aperçois les esclaves de Madame, je sens que je vais renoncer, je vais lâcher, mais l'image de ma mère apparaît dans le ciel… Je l'aurai donc ma bagouse et vous irez tous en enfer !
O.
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La baronne est au théâtre, elle vient y chercher des frissons, elle aime cette escalade du malheur des autres. Ce soir, la pièce parle de la vie des mineurs de charbon, les musiciens sont parfaits, dit-elle et ce petit monsieur à l’accordéon, comme c’est mignon. La baronne se sent plus près du peuple du haut de son balcon mais elle a chaussé ses jumelles à l’envers : elle voit petit ce qui est grand et grand ce qui est petit. La scène occupe tellement son regard qu’elle n’a même pas senti qu’un singe malicieux lui ôte habilement sa grosse bagouse. Employé du théâtre, il est chargé de remettre un peu d’ordre et de justice entre soi-disant grands et soi-disant petits.
Ca.
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Escalade de regards au théâtre : charbon vs bagouse
Deux mondes, deux regards. La vie est un théâtre ? Allez dire cela aux porteurs de pierres qui ont construits les palais. Dans le meilleur des cas, la richissime bourgeoise porte un œil distrait sur leur sort. En règle générale, elle préfère porter des bagouses pour aller au concert. Les mains dans le charbon, elle laisse cela à d’autres, sinon c’est l’escalade ! Elle fait déjà l’aumône au petit vieux qui joue de l’accordéon le dimanche à la sortie de l’église. Alors hein…
L.
O.
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Cercle de diadème sur la nuque de peau, accompagné du chant du colibri.
L’instant est figé, portes ouvertes le colibri vibrionne dans l’air, le souffle touche la nuque de l’infante, sa tête parée d’un diadème, peau diaphane et tendre douceur. C’est ici que l’aventure s’achève, tout est prêt et merveilleux pour gravir l’échelle d’un autre départ.
J.
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Message codé en temps de guerre sur ici radio Londres : « Le colibri tourne en cercle diadème en danger sur la peau de la nuque ».
La porte est entrouverte et j’entre dans un décor de couleur, la peau me brûle la nuque aussi. Je monte à l’échelle et j’aperçois le colibri qui vole en cercle… « Ici Londres, diadème en danger ! ».
C.
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Colibri cercle de diadème sur peau et nuque
Conte : Peau d’âne au pays des moutons multicolores.
Il était une fois une échelle trop courte pour pouvoir attraper un colibri…qui lui-même voulait piquer le diadème de la princesse à la nuque impériale… qui elle-même reluquait par la fenêtre sa voisine dans la douche… qui elle-même rêvait d’être une princesse avec une magnifique tresse tombant sur une nuque impériale…et vice versa. Bref, c’est un cercle vicieux.
L.
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Un rêve étrange a posé une échelle sur son sommeil. Bergère à la peau douce, la traversée d’une multitude de cercles de toutes les couleurs et des aventures abracadabrantes à la poursuite d’un colibri la transforment en princesse couronnée d’un splendide diadème. A son réveil, elle sent sur sa nuque le souffle des ailes du bel oiseau-mouche.
Ca.
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Cercle et diadème, pour la peau de ta nuque, pour le colibri…
Un jour pas tout à fait comme les autres, un jour de soleil où l’inlassable colibri a décidé de t’enseigner le renouveau. Il a posé un diadème sur tes cheveux, t’a couronnée princesse pour t’aider à ouvrir les portes du conte et que d'un coup de pinceau magique, tu badigeonnes ta vie en couleurs…et voilà que tu y prends goût : rien ne te résiste , ni les chaussures ou les chaises, ni les moutons, ni même l'avenir que tu peins résolument en vert . La peau de ta nuque fragile frémit à chaque nouvelle couleur, tu dessines des ronds, des grands cercles ,et du haut de l’échelle, tu atteindras bientôt le ciel ! Bleu, il sera bleu de l’autre côté de la forêt.
O.
J.
lunettes_fondu_regard_envoûtement_foulard
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Dictée de mots : Lunettes, fondu, regard, envoûtement, foulard
Quel est cet envoûtement pour ces regards pluriels, fondus dans le collage que j’observe avec mes lunettes sans œillères ni foulard ?
C.
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L’envoûtement du foulard : lunettes et regards fondus
Le motif du foulard provoque comme un envoûtement. Le serpent à lunettes t’hypnotise. Ton regard ne peut plus s’en détacher et l’emprise qui te happe te laisse sans volonté. Tu as fondu.
L.
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Ton regard, tes lunettes, ton foulard : envoûtement ! J’ai fondu…
Toile tissée ou foulard onirique, des yeux et des regards , des kyrielles de lunettes bizarres …Qui observe qui ? ...Couleurs fondues, monde marin ou bleu des ciels…Envoûtement ; flottaison entre deux univers…
O.
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Envoûtement des lunettes : regard fondu dans le foulard
Poisson, serpent, chouette, renard, qui vous observe dans le noir ? La nuit kaléidoscope explose, multicolore comme un foulard. Hallucination ou envoûtement ? Vos lunettes ont fondu, Dali danse avec Van Gogh, vous êtes en transe ! « Ayez confiance », vous souffle une voix dans le miroir.
Ca.
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Regard fondu avec lunettes, pour envoûtement du foulard.
Mon ami, un peu fondu m’a dit en chaussant ses lunettes : « aujourd’hui, tous les regards sont voilés, obscurcis par les foulards, nous ne verrons rien, ainsi nous pourrons éviter l’envoûtement… la destruction".
J.
Ca.
ancêtre_rocher_château_piqure_fileuse
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Définition : Fileuse : sous un rocher guettant l’ancêtre du château pour sa piqure.
Il était une fois un ancêtre qui vivait dans son château. Il avait été marié et avait eu beaucoup d’enfants. Mais il était seul à présent, à cause du rocher… la maison de la fileuse, de la faucheuse surtout, car elle a anéanti de ses piqures pleines de venin toute sa famille.
C.
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Sur le rocher, le château de nos ancêtres cache des fileuses blessées de piqûres.
En haut sur le rocher, se trouve la tour du château. Il y a une minuscule pièce noire. À l’intérieur des fileuses du temps poussiéreuses contribuent, malgré de nombreuses blessures des piqures de leurs aiguilles, d’années en années, de siècles en siècles, à la réparation des nombreux trous dans l’ouvrage de nos ancêtres.
J.
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Un château en piqûre de rocher d’une ancêtre fileuse
La consœurie des « fileuses » s’est réunie en cette nuit sans lune. La maitresse de cérémonie sur son trône convoque une érection, une petite piqûre et hop !... et c’est comme ça depuis la nuit des temps du fin fond des grottes, jusqu’à aujourd’hui dans l’anonymat des cités grises. Toutes les ancêtres ont transmis leur savoir-faire aux filles. Le week-end prochain, elles se retrouveront dans un château moyenâgeux et âpre d’accès, planté sur un rocher, dans le Lot.
L.
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Piqure de rocher ; une fileuse avec mon ancêtre au château
Un château d'or nimbé de brume. C'est là que réside mon ancêtre empêtré dans un sort après qu'une piqûre l’a immobilisé dans son royaume de papier .On l'a retrouvé à moitié nu, des rêves plein la tête. Il a invoqué Ariane, la fileuse bien connue ,mais pas d'issue possible ! S’il insiste, il sera transformé en rocher. La roche ou le papier, il faut choisir !
O.
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Château du rocher de la fileuse, la piqûre de l’ancêtre
Il est un château sur un rocher et il est dit que dans ce château, est un monstre gardé par une reine qui lui livre ses amants sitôt qu’elle en est lassée. C’est la fileuse qui raconte mais nul n’a jamais vu ni le monstre, ni la reine, seulement des femmes les nuits de lune noire qui se rassemblent au pied du rocher pour y honorer ce qu’elles appellent l’Ancêtre. Et chacune de se piquer le doigt avec une épine d’aubépine et de leur sang mêlé à la terre, elles modèlent une silhouette d’homme en érection. Elles appellent cela la piqûre sacrée. C’est la fileuse qui raconte mais nul ne sait si c’est vrai.
Ca.
Merci à toutes les participantes !
Plus de 3 m de long
L.
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Dans un envol le théâtre se prend pour un temple
L’Envol du taureau « force de la nature » surplombe le théâtre, dans ce temple de l’expression, de la futilité et de la passion. Le rouge est de rigueur, l’homme se noie, la femme le soutient : le spectacle de la vie, ici, se joue tous les jours.
J.
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Temple : théâtre de l’envol
Porteuse de sagesse tel un pilier de temple, la vie pour elle est une scène de théâtre antique : chacun y poste ses masques, joie et tragédies, et chacun y aspire à l’envol. Son secret, c’est la force tranquille de la nature qui respire en elle, bonne et généreuse comme une génisse sacrée.
C.
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Le théâtre du temple prend son envol
Le taureau prend son envol et l’aile s’ouvre en éventail au balcon du théâtre.
Trois personnages et leurs gestes entourent la bête ailée.
Les muscles des hommes et la force de la femme soutiennent le temple.
L.
J.
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Le cyclone déchire en lambeaux, éclats
C’est la sainte blonde qui désigne le plafond mexicain avec sa tête de mort entourée d’éclats.
Les spermatozoïdes nagent dans le cosmos comme dans l’œil du cyclone.
Le livre s’ouvre en éventail.
Je descends l’escalier jusqu’aux marque-pages étalés comme des lambeaux.
L.
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Éclats et lambeaux de cyclone
Plein la tête, ça tourne et tourne encore, comète de joie qu’ils disent mais elle c’est surtout la migraine : trop de mouvement, trop de paroles, trop de stars qui visent toujours plus haut… Sa propre réussite lui fait l’effet d’un cyclone qui a tout dévasté. Elle est épuisée et les strass et paillettes ne l’éblouissent plus, ils l’aveuglent. Elle a juste envie de dévaler les marches, tête la première et de se la fracasser une bonne fois pour toutes.
C.
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Le cyclone engloutit l’éclat des lambeaux de notre mémoire
Les regards existent durs et francs, ils s’éparpillent et se perdent dans l’éclat du cyclone qui tourne, cyclone éblouissant et profond de toutes ces têtes. Des têtes en lambeaux, décérébrées, futiles, des têtes qui tournent, des têtes qui ne font que passer, des têtes à couper qui bientôt ne seront plus.
J.
L.
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Patience des fleurs et marque des regards
« Allo », ici la nature, ne restons pas assis : les fleurs attendent, les oiseaux aussi, la marque du temps passe et nous portons toujours un masque, il n’y a plus de patience qui tienne !!
J.
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Fleur : marque de patience
Elle est heureuse ! Finies les piques et les charges du casque d’un quotidien trop lourd, sa patience a été récompensée : comme dans les contes, elle a trouvé son prince charmant sauf que c’est une princesse qu’elle a épousée. Et à elles deux, elles se sont la lancé dans la concoction d’eaux florales pour des soins au naturel, leur marque s’appelle « Fleur de patience» et elle rencontre un succès fou.
C.
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Patience !
L’envol des cigognes sous le lampadaire design étonne le petit.
Le bouquet de fleurs apporte les sourire sur le visage de la femme. Dans le bien-être, elle s’envole au pays des oiseaux exotiques jusqu’à l’enfant aux marques de tatouages sur le beau visage noir. Trois lignes de regards rythment la page.
L.
C.
regard_chemin_tour
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Les regards suivent-ils le chemin vers la tour ?
Le chemin est une voie ferrée qui se transforme en escalier.
Les regards l’évitent : hors-champ, fermés ou tournés vers le sol.
Aucun n’est attiré par le trajet à emprunter pour se rendre à la tour, où le trésor est déposé au fond du coffret.
L.
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Le chemin vide de regards, remonte vers la tour
Regards de plâtre pour ces femmes spectatrices, le temps d’une toilette. Elles resteront immobiles le long du chemin, car impossible d’avancer sur les tronçons remplis de vide. Elles ne pourront atteindre la tour où se trouve la cassette pleine de poussières qui contient tous nos secrets.
J.
*
Le regard : la tour du chemin.
Ascension pour le bonheur : qui trouvera le coffret à trésor ? Les chemins sont multiples et nombreuses sont les disputes dans la tour de Babel. Qui saura trouver le chemin de vérité ? On peut chercher partout mais le regard le plus perçant ne trouvera rien s’il ne se tourne pas vers l’intérieur. Notre ange nous attend, il est patient : quand nous en aurons fini avec nos attractions de fête foraine, nous saurons trouver le chemin de la véritable liberté. Quel autre trésor que la paix ?
C.
Merci aux participantes !
Premières expériences de géo-ingénierie en 46, américaine of course, premier rapport de l'ONU sur ce sujet en février... dernier, ça donne une idée quand même du délai entre ce qui est et ce qui est officiellement reconnu... Aujourd'hui la Chine est le leader mondial ce qui devrait nous rassurer, et encore on ne parle que des iodures d'argent mais depuis ce temps et les nouveaux joujoux de nanotechnologies, sûr qu'on n'a pas résisté à tester d'autres trucs. Jouer aux petits chimistes avec les nuages, c'est amusant même si les molécules peuvent être dangereuses pour les humains et les animaux et si ça cause quelques catastrophes par-ci par là, apprentis oblige ce n'est pas grave, ce sont des catastrophes.... naturelles. Dommage que le génie humain ne serve pas à être un peu moins géniaux et un peu plus Humains... Comme quoi génie et intelligence, ne sont pas forcément la même chose...
in Le monde et moi
31 juillet
m'a toujours frappée cette ressemblance
entre trou noir cosmique et pupille de l’œil...
1
Alors, poète, chante l’univers, caboteur de galaxies comme autant d’îles et de récifs sans rivages, et parfumeur d’infini à la chair de poule, comme une peau sous l’agrume juteuse et ronde des ondes, chante l’homme, dans l’épopée de son espèce, dont la voix jusqu’ici est restée sans réponse, sans écho, contre le mur admirable de la matière et perdue dans les dunes désertiques de l’âme.
(…)
3
La chemise trempée de mort colle à ma peau, à la poitrine, au portique de mes épaules ; elle pèse et m’alourdit ; je tremble, je pleure, j’ai peur comme un chien qu’on appelle pour le battre ou l’étalon qui sent la terre où le sang des batailles a coulé, les rigoles d’abattoirs où on le mène… Lorsqu’ainsi accoutrée de violences, l’âme ne peut plus danser, qu’elle tortille dans ses limbes, il devient pénible et difficile de délacer la bande molletière des ténèbres, pour tremper ses chevilles dans la vague océanique, partager le souffle iodé des coureurs d’horizon, puis s’abriter sous l’arbre intérieur où font escale et sèchent leurs plumes beaucoup d’oiseaux migrateurs.
4
Alors, poète, chante l’univers, prêteur de comètes, d’étoiles, d’arc-en-ciel, d’aurores boréales, d’incendies et de cyclones démesurés dans la nuit des neurones et des pixels sur l’écran caverneux de ton crâne, dont les daguerréotypes sépia, les vieilles pellicules inflammables du passé brunissent, grisaillent, noircissent, se tordent, s’effacent, et qu’on brûle avec les fanes solaires de l’illusion sur les composts crépusculaires.
(…)
6
Chante la solitude uniforme des villes, qui recouvre le sol et le coiffe d’un gel cosmétique de béton, de fer, de verre, et dont les tours buvardent la ligne d’horizon, le dôme d’un ciel encombré, et repousse la nuit sous un voile de lumières électriques et sous l’haleine pesante du pétrole. (…) Nous prendrons possession des territoires sauvages de l’extase radicale de l’âme devant le beau : nous communierons avec le gai savoir, dont on nous chasse par l’appât du factice, du virtuel, du lucre matériel et de l’ordinaire vulgarité mâle et femelle du mal.
(…)
Chante ! Fais chanter les mots, prends exemple sur l’herbe qui, même au désert, jamais ne renonce et reviens à la plus mince goutte, à la plus pauvre pluie.
(…) mais qu’importe, si tu n’es que ce reste de chair entre deux dents de la mâchoire crocodile du cosmos, ce chicot dans la bouche du temps, ou mieux, et pourquoi pas, le signe anonyme gravé dans l’ivoire d’une des licornes de la lumière ;
(…) chante, toi, le pousse-voix, le lisse-beau, le richazur, le verbavif, l’homme-laude, ce langue-dire, ce plein-écrit et pur éclat du libre éclair.
(…)
Chante les pâtres, bergers devenus vigiles de parkings en sous-sol ; les bergères, les ménades en caissières de supermarchés, Orphée en conducteur de bus dans les banlieues et le Styx automobile des boulevards, Eurydice aux pieds nus comme la lumière marchant dans le reflet vitré des tours sans balcons.
(…) alors chante et passe comme la fourmi sur la nappe du dimanche où le couvert n’est pas encore mis.
(…)
Chante, même dans un murmure, un hoquet, un cri, glatis, couine, aigle ou musaraigne, graille, rugit, bourdonne ton poème, qu’importe : trop d’impuissance étouffe ta colère, trop d’enfants, trop de morts à terre, alignés comme à l’école, trop de corps sans tombe sous les décombres, trop de peuples réfugiés sous la tente et sur des routes sans village, trop de viols, de violence, de drogues, comment le supporter, comment vivre, si les mots ne sont que cela, sans la voix ni l’écho, même lointain , qui répètent que nous sommes autre chose !
(…)
Chante les chats dont l’amande étroite te surveille comme un voleur à la tire dans le métro, chante la ville où la paix ne descend que derrière le rideau des riches, chante la fanfare des néons, la crécelle piteuse des retraités qui mendient, l’océan de paroles qui clapote dans les coquilles contre l’oreille, et l’image sur l’os de seiche des écrans car on tricote le temps une maille à l’endroit, une maille à l’envers.
(…) chante et tire tire la bobinette des trous noirs et la chevillette cherra, dit le loup de l’énergie aux longues dents, chante car l’odeur du café n’attend pas.
in Lettre à un vieux poète, Sifnos, 2013
un recueil qui dédié à son ami poète René de Obaldia