Claude Batho

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Plon, 2000
"Le Vin bourru était le premier vin que l'on goûtait, au début du mois de novembre. Il était différent d'une cave à l'autre. Il conservait un duvet, une bourre, quelque chose d'inachevé, de provisoire, comme si le vin nouveau-né se protégeait encore contre les agressions du monde."
Un récit sur le monde rural du côté du Mont Caroux, pour celles et ceux qui connaissent, un autrefois pas si lointain mais dont on a quasi tout perdu, l'auteur le premier, qui né dans une culture a vécu dans une autre avec un savoir inutile et pourtant tellement précieux. Et il lui a fallut une visite dans un écomusée alsacien pour le réaliser, visite qui est à l'origine de l'écriture de ce livre.
Pour moi, cela fait écho à ma propre enfance, où j'ai pu encore entrevoir les derniers vestiges de ces savoirs, de ce mode de vie, chez d'autres issus de familles de paysans ou encore en activité et j'ai pu mesurer le grand écart et le gouffre qui s'est formé entre les générations, entre les milieux ruraux et urbains, tout un mode de vie ingénieux, autonome, sans gaspillage, englouti dedans. Mode de vie lentement élaboré au cours des siècles, à la dure souvent mais qui avait donc déjà des solutions aux problèmes d'aujourd'hui et très certainement de demain. La mémoire devrait nous permettre d'avancer en gardant non pas tout de façon obstinément passéiste, surtout pas, mais juste le meilleur, garder ce qui a fait ses preuves, garder ce qui est bon pour nous et la planète sans pour autant nous mortifier mais hélas non, on croit qu'on avance mais en réalité on recule, on gesticule et quand on fonce, c'est dans le mur.

Contre la suffocation
le pire
et ses apôtres :
le printemps




Nouveau jardin
premier printemps
tout est surprise
émerveillement

Dame Blanche
gardienne
de jardin secret


Frisé, tortueux
tire-bouchon
me voilà gardienne
de deux de ces magnifiques saules
le Salix Babylonica de Pékin
nommé aussi Matsudana
en hommage
à un botaniste japonais
prend la lumière
comme si chacune de ses branches
était miroir

Albin Michel 1995
et Richard Erdoes, le co-auteur aussi de Lakota woman, voir :
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2025/02/12/mary-crow-dog-lakota-woman-6535133.html
"Je suis capable d'établir des relations individuelles avec les Blancs ; certains d'entre eux sont d'ailleurs devenus des amis. Mais en tant que groupe, c'est différent. Les Wasichus ont fait de moi un être au rabais. Leur mode de vie m'a rendu tellement malade qu'n plus de l'école buissonnière, j'ai dû faire la "vie buissonnière", c'est à dire fuir le type d'existence qu'ils m'imposaient pour sauvegarder mes propres valeurs spirituelles. Les Blancs m'ont coupé en deux. Et maintenant que je suis vieux, j'essaie de recoller les moitiés car, bien que sang-pur, je dois vivre dans leur monde, dans cet univers où il est indispensable d'avoir constamment à portée de la main un avocat, un policier, un juge, un psychiatre, des somnifères et beaucoup d'argent."
"Cette saga familiale couvre quatre générations. Elle commence avec le premier Crow Dog né vers 1830, un contemporain de Sitting Bull et Crazy Horse, qui prend une part active à la danse des Esprits, laquelle donne lieu au massacre de Wounded Knee en décembre 1890. Elle s'achève avec son arrière-petit-fils, Leonard, né en 1942 sur la réserve de Rosebud (Dakota du Sud). C'est lui qui ressuscitera la danse des Esprits à Wounded Knee en 1973, lors de l'occupation du site par les militants de l'American Indian Movement. En effet, parce qu'aux yeux des siens il est doté de pouvoirs, Leonard est initié, dès son plus jeune âge, à la religion lakota, aux cérémonies et rites sacrés. A treize ans, il devient wichasha wakan, homme-médecine. Dans les années 60 et 70, il joue un rôle majeur dans la "renaissance" indienne. Conseiller spirituel de l'American Indian Movement, il est harcelé par le FBI. Jugé de façon douteuse, il est condamné au quartier de haute sécurité. Pendant près de trois ans, il est transféré d'une prison à l'autre, à travers les États-Unis. II faudra une forte mobilisation pour faire réviser ses procès et obtenir sa libération. Ainsi ses mémoires sont aussi un livre de combat pour la survie d'une culture, d'une spiritualité et d'une certaine vision du monde. "


Prunier aguiche printemps
dévoile ses dessous blancs
pourvu que gel ne les voie pas
