Don McCullin
nous secouerons la pesanteur
pour fuir l’étreinte des goudrons
à l’envers des fleurs
roulerons dans les taillis
sous les horizons tranchants
comme des rasoirs
à la gorge du ciel
cg in Aujourd'hui est habitable
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nous secouerons la pesanteur
pour fuir l’étreinte des goudrons
à l’envers des fleurs
roulerons dans les taillis
sous les horizons tranchants
comme des rasoirs
à la gorge du ciel
cg in Aujourd'hui est habitable
« D'ombres » est un recueil de courts poèmes en vers libres datés des années 1990 à 2013, qui vient d'être autoédité par Cathy Garcia à l'enseigne de « A tire d'ailes ».
Il s'agit ici surtout d'un recueil d'infortunes, portraits de SDF et de morts solitaires. Cependant, se contenter de dire cela serait ne voir dans « D'ombres » que son aspect réaliste.
En effet ces poèmes sont plus que cela, avec leur mise en scène, presque gothique parfois, et renvoient davantage à une « exaltation », certes, ténébreuse, qu'à la répétition d'un même abattement.
J'y ai souvent trouvé aussi le rythme des chansons, avec des vers coupés courts, parfois répétés, mis en apposition.
Ci-après deux poèmes extraits de « D'ombres » :
« le roi des taupes
sur le parvis de sa raison
gît sa cervelle abattue
jusqu’à oublier son nom
craché là au coin d’une rue
le souffle des rames
les croûtes et les rats
sa bonne étoile, qu'il dit
brille au cul des bouteilles
il parle aux corbeaux
que personne ne voit
je suis le roi des taupes,
qu'il dit, et je vous enterre »
«ressac
le chant des choses communes
déborde des fosses et coule
samedi dimanche
quotidien limé
parfaitement vernissé
marquer les jours d'une voix blanche
troupeau vertige
sur falaises de craie
en bas la mer Virginia
sur un pupitre de buis noir
mourir c’est s’ouvrir un peu
montrer le battement rouge
du cœur »
Les illustrations (des encres, dont celle de la couverture) sont également de Cathy Garcia.
http://poesiechroniquetamalle.blogspot.fr/2017/04/dombres-de-cathy-garcia.html
Il faut stopper net la plainte, renouer le fil ténu, la corde de poussière, la corde d’étoiles, la sentir vibrer. C’est cela et rien d’autre, une vibration infime mais si puissante.
cg in le baume, le pire et la quintessence
Moi, toi, éternel conflit, éternelle séparation jusqu'au plus profond de nos incendies. Moi qui brûle, toi qui brûle, mais surtout ne pas dire les mots, ne pas faire les gestes qui pourraient apaiser les flammes.
cg in Journal 1997
mais que peut-on recevoir de l'autre quand on attend trop ?
cg in Journal 1997
dans le clos des balançoires
au doux cliquetis de résine
il y a des bouffées de mensonges
le miel se défait au centre
des vergers dépouillés
cg in Aujourd'hui est habitable