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CATHY GARCIA-CANALES - Page 835

  • Guénane

    AMER INDIEN.

     

    Son cœur soulève une canine de puma.
    Oser un pas
    vers cet orgueil dressé.

    Visage d'avant le pillage
    la cruauté
    l'alcool et les bacilles
    l'indifférence. 

    Visage d'un Paradis massacré
    d'un Premier Homme
    histoire d'un silence.
    Sur ses avant-bras pendent
    des cascades de colliers.
    « One dollar »
    articule l' Indien sans ciller.

     Contretemps du rêve
    accroc aux armoiries du Paradis
    partir sans se retourner
    peur de lire le mépris
    sur des lèvres guarani. 

    Le fleuve était gros.
    Un concert de crapauds imprima son sillon
    s'y lova l' Homme-Blason.
    Océan
    que n'as-tu englouti
    les caravelles de Colomb? 

    Humain perdu
    à jamais tu rends visite
    à l' Humaine qui m' habite.

     

     

  • Jean-Damien Roumieux

     

    Errance, ma patrie. Fraternelle, les nuages. Ne pouvoir vivre sans les sentences d’horizon. Avancer sur la terre fumante. (...) Même sous les ronces et les averses, l’exultation m’est familière.

     

    in Veille le vent

     

     

     

  • Si K'ang

     

    Chants taoïstes

     

     Foin du savoir et de l'étude
    Mon esprit, vagabond du silence !
    Foin du savoir et de l'étude
    Mon esprit vagabond du silence
    A toujours regretter
    jamais on ne se trouve

    Un ruisseau pour jeter ma ligne
    et je jouis de tout un royaume
    Les cheveux défaits, j'emporte mon chant
    que les hommes reprennent aux quatre frontières
    Quel en est le refrain ?
    Mon esprit, vagabond du silence !

     

     

     

     

  • Marcin Ryczek - Secret Window

    Marcin Ryczek Secret Window.jpg

     

     

    Juillet gris par la fenêtre

     A dérobé la lumière

    Les geais comme des bombardiers

    Et résonne un chant de Mongolie

    Le rythme se répand dans les muscles

    Taper cogner battre tambour

    Faire grincer les cordes tendues

    Le temps est absent

     

    cg, juillet 2007 

     

     

     

     

     

  • Clafoutis aux prunes jaunes

      

    006.JPG

     

    Prunes jaunes, farine d'épeautre, deux œufs, lait de riz, sucre rapadura, cannelle, un peu de beurre pour le plat.

     

    Couper les prunes en morceaux, et disposer au fond d'un plat allant au four et beurré. Les saupoudrer de sucre et de cannelle. Mélanger la farine, les œufs et quelques cuillérées de sucre, verser le lait et battre le tout jusqu'à ce que ce soit mousseux. Verser sur les prunes, et mettre au four une vingtaine de minutes. Servi tiède avec une boule de glace au praliné, c'est délicieux.

     

     

     

  • asinus in fabula de Guido Furci

     

    Cardère, avril 2015

     

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    61 pages,12 €

     

    Comme une comptine à tue-tête, un refrain qui s’entête, asinus in fabula, c’est bizarre, c’est étrange et ça remue en dedans, ça nous embarque, nous entraîne comme un manège un peu fou, une comptine un peu noire, un peu effrayante même, « comme les coiffures des années 80 », comme le joueur de flûte de Hamelin qui viendrait chercher les mots pour aller les perdre quelque part, loin, là où ils ne pourraient plus dire le « cauchemar cauchemardesque », parce qu’ici les mots tricotent un texte de douleur et il faut absolument le détricoter. Au beau milieu des mots, un âne s’envole pour la lune, car il a les oreilles en forme d’hélice, vrillées c’est sûr, à force d’écouter la ritournelle qui s’emballe, tricote, détricote, et à la fin, les mots se répètent mais c’est raturé, barré, terminé, annulé. Asinus in fabula c’est dans la tête, un manège dans la tête qui rend un peu fou, un peu cruel et absurde, comme la mort quand elle prend un enfant de trois ans, un enfant comme Nicolas qui avait une maladie rare, Nicolas le cousin de Marion, moi je ne l’ai pas dit, c’est dans le livre et ça n’y est pas, c’est comme ça qu’on peut parler de ce qui ne tient pas dans les mots, alors on les jette en l’air, on les bat, on les mélange, on les rebat

     

    Avant que la nuit tombe

    Avant de tomber par terre

     

    asinus in fabula c’est drôle parfois car le rire c’est du désespoir barré, c’est de l’enfance, de la poésie, de la poésie dans un livre, mais peut-être pas, peut-être que « c’est juste un courant d’air », qui s’échappe par une portée de silence.

     

    Cathy Garcia

     

     

    guido furci.jpgGuido Furci (1984) a fait ses études à l’université de Sienne et à l’université de Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. Il a également été élève de la sélection internationale à l’École normale supérieure de Paris (section Lettres et Sciences Humaines) et visiting scholar au département de littérature française de l’université de Genève. Actuellement boursier de la FMS (Fondation pour la Mémoire de la Shoah), il poursuit son travail de thèse entre la France et les États-Unis. A déjà publié : Figures de l’exil, géographies du double. Notes sur Agota Kristof et Stephen Vizinczey (par Marion Duvernois et Guido Furci) – Giulio Perrone Editore, Rome, 2012 ;  Fin(s) du monde (textes rassemblés par Claire Cornillon, Nadja Djuric, Guido Furci, Louiza Kadari et Pierre Leroux, Centre d’études et de recherches comparatistes, université Sorbonne nouvelle Paris 3) – Pendragon, Bologne, 2013.

     

     

    Pour se procurer asinus in fabula : http://www.cardere.fr/ficheLivre.php?idLivre=252