Jean-Christophe Philippi
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je me fous de l’enfer, je ne suis point paveur
je me sens tellement étrangère à la plupart des gens tu sais, tellement seule aussi, une solitude viscérale... c'est sans doute ça qui me fait mal aux viscères justement, parfois je crois avoir guéri mais non, j'ai vu hier encore, la vague m'arrive dessus, m'emporte, me réduit à néant et je suis habitée de colère aussi, de rancune, je n'en veux pas, je chercher à tout prix à m'en débarrasser mais des morceaux de moi partent avec
cg in Confessions à A.
Fatigue encore. Gorge qui brûle. Ces maux vont-ils prendre fin ? Que cherche à me signifier mon corps ? J’observe des fourmis aller et venir sur et sous les feuilles mortes et aussitôt, une sensation d’enfance qui remonte d’on ne sait quel repli de la mémoire. C’est à la fois agréable et étrange, comme un trou de ver dans l’espace temps où naissance et mort ne feraient plus qu’un. Ce qui nous relie à l’enfance, ce sont les rythmes de la nature, l’éternel cycle, têtu, qui fait que toujours et encore, ressurgissent ici et là, pâquerettes et violettes, et que les feuilles viendront rhabiller les arbres.
cg in A la loupe
Le joyeux est reconnaissable à dix lieues à la ronde. Il empeste. Il suinte le grand large. On l’envie. On le jalouse. La joie dérange à l’instar des rêves, des voyages, des amours : on s’y abandonnerai à priori mais quelque chose en eux nous effraie et nous empêche d’aller jusqu'au bout ; on leur préfère souvent la tristesse, la contrition, le conformisme, la médiocrité, voire la haine – moins amènes mais caressant davantage la bête dans le sens du poil. En quoi la joie, plus durable, plus dense et totalisante, ne serait réduit pas au plaisir, plus éphémère, partiel, impur, protéiforme ; il est en effet des plaisirs malheureux, des plaisirs de la tristesse, des plaisirs de la haine, des joies compensatoires en quelque sorte, des joies minables, des joies frelatées de peigne-cul : lorsque nous imaginons malheureux l’être que nous haïssons, nous éprouvons une étrange ivresse, empreinte de fureur, de tristesse, de bassesse. Ainsi la médisance – l’un des grands plaisirs de l’existence.
in La joie
Ne tue pas la mouche
Vois comme elle tend
Vers toi les pattes
Aime t-on la personne
Au souffle près de soi ?
Ou la vaine statue taillée
Impatiemment
Par les ciseaux abrupts d’un quotidien, trop peu regardant.
Une salamandre au mur m’attire et m’écrase en elle ; je plonge dans un grand bac de lumière, de flammes, de bras tous maternels et beaux. Conneries ! Même un chien devient ma mère ! J’la vois partout, la sens qui tremble avec la terre et des volcans ! partout ! dis-je, des milliers de jets de pierres, de feu, et cet immense partout donc je n’aurais jamais profité !
SE TENIR INFORMÉ
Une éruption de bus
Perturbe la circulation en Seine Saint Denis,
Un volcan caillassé en Islande.
in Purgatoire du quotidien
NO FUTUR
Famille motoculteur et tronçonneuse se lancent à l’attaque
Et vas-y que se lamentent les moutons en ces temps foutuistes.
Les nuages arrivent de partout, meutes aux ventres sales.
Souffle, fraicheur, caresse et les antennes nous grillent.
cg in Purgatoire du quotidien