Jean-François Sené
Au matin tu étais grosse de rêves
Inaccomplis
Bercée encore par les cris
Des oiseaux luminaires
Dans le fouillis sans mots
Des forêts anciennes
in Amarante entre les lignes
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Au matin tu étais grosse de rêves
Inaccomplis
Bercée encore par les cris
Des oiseaux luminaires
Dans le fouillis sans mots
Des forêts anciennes
in Amarante entre les lignes
Toutes ses plaies qui ne demandent qu’à s’ouvrir, à saigner encore et toujours, me saigner à blanc… Mais non, je suis sage maintenant et j’encaisse, il y a sûrement pire, il y a toujours pire. C’est juste qu’il y a si longtemps que je cherche une berge, et non pas une verge. Mais on ne retourne jamais en arrière, on s’éloigne, toujours plus, on va vers l’oubli. Il n’y a rien à comprendre, qui veut comprendre devient fou.
cg in Journal 2008
A la place où ton sommeil
devient mince comme du verre,
un rêve s’inscrit en lettres
qui éclairent l’étendue de mon sang.
inPlein d’amour
corps de femme laquée
marionnettes d’ombres dragons de papier
une main se referme petites épingles
poudre blanche poudre brune
cg in Pandémonium II
jour après jour
sa pelletée de survie
sa cuisine mentale
le mortier pour que ça tienne
les édifications les petites cloisons
pour éloigner la mort
contenir les nerfs de la folie
jour après jour façonner le vide
en faire une existence
ni trop ni trop peu
chercher l’aplomb
in Pandémonium II
Un navire prêt à mettre bas, ce sont les femmes qui mettent les voiles
et les marins adroits bravent la tempête…
cg in Calepins voyageurs et après ?
Ta cigarette réveille le chat
Qui la détrousse.
Le musicien qui reste
Souffle les mouettes
Au téléphone, l’or des repentirs s’anime
in Jeune fille
Dans les grands vaisseliers posés à l’horizon,
Trésors empilés dans l’ombre poudreuse,
Des frégates en flacon, des sirènes moisies,
Des métaux hérissés de couleurs vantardes.
Des tourbillons pétrifiés, des fugitifs à l’arrêt
Et de longs autobus vernis à la main.
Le poème
est un rapport inconnu
à la vérité
la mort aussi
le poème n'est pas la mort
mais il passe
par là
la mort
comme le poème
passe par là où l'on ne peut
qu'être seul
la mort est poétique
en ce qu'elle est sans retour
le poème
est la mort de la mort
Ne sachant basculer d’une réalité à une autre, je peux passer d’un temps à un autre. Passer du temps de l’homme au temps de l’arbre, au temps de la fleur, de la pierre, du papillon de nuit. Tous les temps sont à ma portée quand le temps devient un état d’esprit.
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poule
(Ed. Nouveaux Délits 2012)