Laurent Delfraissy- the little house lotoise
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J’affirme que par delà les dédains et la futilité, la poésie se venge par la durée. On oubliera vite le roman saisonnier, on gardera le livre de poèmes.
in Pour saluer la revue
Texte de Patrick Martinat
Marcel Bascoulard est né dans le Cher, le 10 février 1913. Adolescent, il assiste au meurtre de son père par sa mère et, très vite, devient clochard. Il déambule dans les rues de Bourges et, autodidacte au talent miraculeux, il les dessine sur le motif, de façon réaliste et systématique, quarante ans durant. Admiré et réprouvé, asocial et excentrique, il n’hésite pas à s’habiller en femme, dans des robes qu’il confectionne parfois lui-même. De ses rues dépeuplées et de ses larges perspectives émanent une sorte de vertige réaliste, une intense poésie. Certains de ses motifs font songer aux grands maîtres de la gravure, par leur sens extrême du détail et la profondeur de leur espace. Il laisse des centaines de dessins qui témoignent d’une rare virtuosité avec parfois de surprenantes incursions dans l’abstraction ou dans la copie minutieuse de cartes géographiques.
Cet ouvrage présente plus de trois cents œuvres. En introduction, Patrick Martinat raconte la vie romanesque et tragique de Bascoulard qui meurt assassiné dans le terrain vague qui lui sert de domicile, le 12 janvier 1978.
Techniques employées : encre, lavis, crayons de couleur, gouache.
Artiste atypique, que l'on voyait dans les années 60 dans les rues de Bourges, il était vêtu d'une robe et se déplaçait avec une étrange machine, un tricycle..... Il dessinait les quartiers historiques du Centre-ville, parlait avec ses amis, de la rue Mirebeau, mais beaucoup n'osaient pas l'approcher. C'était le grand artiste de Bourges. Depuis sa mort tragique, puisqu'il fut assassiné, sa mémoire est restée à Bourges et ses dessins sont très demandés.
© Flagrant Délit Productions - Cyril Torrès
Gros Textes, décembre 2014.
78 pages, 8 euros.
On pourrait croire que ce titre – accompagné d’une illustration explicite de Sarah Dejaeger (toute ressemblance avec le nom de l’auteur n’est pas fortuite) est racoleur, et si certains tombent dans le panneau, ils seront punis de poésie, car Éric Dejaeger n’a rien à vendre et racoler n’est pas son genre, il aurait même plutôt tendance à rabrouer si on l’emmerde de trop près.
Le titre est celui du poème du même nom :
« Ce titre m’est venu
À l’esprit
En voyant une femme plantureuse
Faire du jogging »…
Si vous voulez connaître la suite, vous savez ce qu’il vous reste à faire, vous pourrez ainsi découvrir 66 autres poèmes d’un Dejaeger qui n’a pas peur de montrer sa sensibilité, un peu moins potache que dans les derniers recueils, celui-là nous rappelle plus les Pensées d’un ortieculteur (Les Ateliers du Tayrac, 2006) et Les contes de la poésie ordinaire (Mémor 2005). Le Dejaeger poète tranquille et assumé, compagnon fidèle (dit-il), père, grand-père, jardinier, fossoyeur de petites bêtes, dresseur de muret, contemplatif, paisible et lucide toujours, sans perdre son humour corrosif quand il s’agit d’épingler les travers de ses semblables et d’un monde à la con qui se croit korrekt et tout ça sans jamais se prendre trop au sérieux, surtout pas. Ce livre est dédié à ses « amies & amis qui comme moi s’amusent à écrire ». Ce côté ludique, fanfaron, d’une enfance qui vous collera toujours un poème dans le dos et « merde à celui qui le lit » et qui ne s’étonnera pas que les platanes puissent venger les escargots écrasés. Il y a du zen chez Dejaeger aussi, le recul du sage qui préfère grimacer comme singe que se pavaner la plume au fion et une attention non feinte à l’infime, au minuscule, c’est sans doute pour ça qu’il arrive que la part des anges, donne des ailes à sa plume. Et ce, pour notre plus grand bonheur, car la poésie de Dejaeger, elle est sacrément belle, avec une vraie simplicité, elle est du genre à vous mettre des petits frissons et des étoiles mouillées au coin des yeux. Dejaeger vous débusque l’amour sous un vieux pot à fleurs.
L’amour est un cloporte schlass
Qui cuve sous un vieux pot
À fleurs
Ne l’ennuie pas !
Ne le réveille pas !
Ne l’écrase pas !
Peut-être que comme dans les contes
Quand l’immonde bestiole
En sera quitte
De sa gueule de bois
Elle se transformera
En princesse charmante !
Et avec ça il vous offre son cœur à déguster, à l’échalote, déglacé à la Chimay bleue.
Cathy Garcia
Éric Dejaeger (1958-20**) continue son petit mauvaishomme de chemin dans la littérature, commencé il y a plus de trente ans. Il compte à ce jour près de 700 textes parus dans une petite centaine de revues, ainsi qu'une trentaine de titres chez des éditeurs belges et français. Refusant les étiquettes, qui finissent toujours par se décoller et valser à la poubelle, il va sans problème de l'aphorisme au roman en passant par le poème, le conte bref, la nouvelle, voire le théâtre. Sans parler de l'incontournable revue Microbe, qu'il commet depuis de nombreuses années, de mèche avec Paul Guiot.
Derniers titres parus :
Grand cru bien côté - Cactus Inébranlable éd. (2014)
Grovisse de forme (avec André Stas) - Microbe (2014)
Ouvrez le gaz trente minutes avant de craquer l’allumette - Gros Textes (2014)
Un privé à bas bilan Cactus Inébranlable éd. (Belgique, 2011)
Les cancans de Cancale et environs (recueil instantané 3) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 64 exemplaires (2012)
La saga Maigros – Cactus Inébranlable éd. (Belgique, 2011)
NON au littérairement correct ! – Éd. Gros Textes (2011)
Un Grand-Chapeau-Noir-Sur-Un-Long-Visage in Banlieue de Babylone (ouvrage collectif autour de Richard Brautigan), Éd. Gros Textes (2010)
Je ne boirai plus jamais d’ouzo… aussi jeune (recueil instantané 2) – Autoédition – Tirage strictement limitée à 65 exemplaires (2010)
Le seigneur des ânes – maelstrÖm réÉvolution (Belgique, 2010)
Prises de vies en noir et noir – Éd. Gros Textes (2009)
Trashaïkus – Les Éd. du Soir au Matin (2009)
De l’art d’accommoder un prosateur cocu à la sauce poétique suivi de Règlement de compte à O.K. Poetry et de Je suis un écrivain sérieux – Les Éd. de la Gare (2009)
Blog de l’auteur : http://courttoujours.hautetfort.com/
C’est au bord
Des larmes
Que le rire
Peut basculer
in Voici venu le temps des larmes
Et ils te lisaient
A l’oreille
Dans la procession
Indécise des cirrus
Les cillements du temps
A venir
in Amarante entre les lignes
Que peut-on à la fin
Retenir d’un poème
Sinon un vers
Peut-être deux
Et puis tout ce silence
Autour
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
Mes combats sont vains, mon armure est de papier, ma lance n’est que plume et mes larmes, un peu d’eau pour faire tourner mon moulin. Tourner, tourner de plus en plus vite, tourner, tourner de plus de plus fort.
in (c)Ourse bipolaire
Aussi, je m’absente, afin que si mon personnage se referme, il ne se referme que sur le vide. Et je est ailleurs, je est nulle part, je est partout. Dans les nuages en transhumance, dans la langue infatigable de ma fille, dans le chant du coucou, dans l’avion qui troue le ciel, dans les arbres en attente de l’orgasme printanier et le couple d’oiseaux qui se chamaille, dans le trésor des buis agités par le vent, la mousse qui veloute les murets, dans ce morceau sec de genévrier, dans la crête rouge vif de Cerridwen, dans le jaune d’or du grain de maïs qu’elle vient de gober, dans les pelures de mandarine qui tranchent sur le délavé des pelouses sèches, dans la croix du corbeau à l’aplomb de ma tête.
cg in Calepin paisible d'un pâtresse de poules
(Ed. Nouveaux délits, coll. les délits vrais n°2, 2012)
« Poids Plumes », ce sont des livrets-poèmes gratuits qui circuleront tout au long de ce Printemps des poètes, et dont les médiathèques et lieux partenaires se feront le vecteur en offrant un livret « Poids Plumes » à leurs usagers entre le 7 et le 22 mars.
sous l'impulsion de Mots Nomades à la Rochelle
http://www.frangelik.fr/ou_trouver_les_livrets_Poids_Plume.pdf
Il en manque encore une (un monstre extra-terrestre qui s'est échappé ! ça y est il est revenu, donc ils y sont tous !) mais voilà les fruits d'un atelier où l'imagination des enfants a été laissé en quasi totale liberté, à partir d'une proposition et du matériel de départ donc. C'est superbe, merci à eux !