Klavdij Sluban - Autres rivages-la mer baltique - 2001-2005

 

 

 

 

 

Denise Missa

 

Le train fantôme siffle trois fois

 La nuit mord son croissant de carton

 Le jour saigne dans des tunnels de soie

 

 

 

 

Klavdij Sluban - Autres rivages-la mer baltique - 2001-2005

 

Eliane Joly

 

Je m’enfuis

 car hier j’ai assassiné

 mon huitième téléphone

 alors je rentre chez moi

 pour attendre des jours meilleurs

  

In Les vingt dernières minutes du quatrième mois de l’hiver

 

 

Klavdij Sluban - Balkans-Transit - 1992-1996

 

 

 

Emil Michel Cioran

 

 Nous ne pardonnons qu'aux enfants et aux fous d'être francs avec nous: les autres, s'ils ont l'audace de les imiter, s'en repentiront tôt ou tard.

in De l'inconvénient d'être né

 

 

Alain Laboile

Aglaé Vadet

 

 J’essuie la vitre avec des crêpes

 

in Gribouillissime

 

 

Eduard Gordeev

 

Ne soyez pas dupes des turbulences

 Bulles sur le miroir agité de la mer

 Nous préparons de nouvelles moutures

 La lune comme un jaune d’œuf

 Entre les dents du caniveau

 La candeur d’une pluie

 Sur la cambrure du matin

 

cg in Aujourd'hui est habitable

 

 

 

 

Steve Black - Crow woman in Aberdeen

 

Jean-Marie Gourio

 

La théorie de l'évolution ? Tu parles ?! Et d'abord l'évolution de qui ? Tout ça c'est pipeau ! On n'a pas évolué... on a changé... 

 

in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993

 

 

Philippe Caza

 

 

Roland Jaccard

C'est le confort qui permet au désespoir cosmique de s'épanouir.

Le ventre vide, on ne désespère jamais de l'univers.

 

in La tentation nihiliste

 

 

Hermann Hesse

 

L'enjeu de l'éveil, c'était, semblait-il, non la vérité et la connaissance, mais la réalité, le fait de la vivre et de l'affronter. L'éveil ne vous faisait pas pénétrer près du noyau des choses, plus près de la vérité. Ce qu'on saisissait, ce qu'on accomplissait ou qu'on subissait dans cette opération, ce n'était que la prise de position du moi vis-à-vis de l'état momentané de ces choses. On ne découvrait pas des lois, mais des décisions, on ne pénétrait pas dans le cœur du monde, mais dans le cœur de sa propre personne. C'était aussi pour cela que ce qu'on connaissait alors était si peu communicable, si singulièrement rebelle à la parole et à la formulation. Il semblait qu'exprimer ces régions de la vie ne fît pas partie des objectifs de langage.

in Le jeu des perles de verre