Arbre de vie celtique - (auteur ?)
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Professeur : Mme Corinne Lancini
Rencontre et échanges
avec les élèves d'une classe de quatrième
suivi d’un atelier poésie autour des
portraits fantastiques
Vous pourrez découvrir cet exercice et bien d'autres
dans le compte rendu de l'année d'ateliers art et écriture
que j'ai mené au collège de Bretenoux en 2011 :
http://associationeditionsnouveauxdelits.hautetfort.com/archive/2011/04/10/atelier.html
Si je songe au passé, tout est flou, l'avenir, flou et le présent flou aussi.
cg in journal 1997
Je crois que je n’ai encore jamais connu l’amour,
seulement des reflets, des projections,
du désir d’amour de part et d’autre
cg in Journal 2004
Je rêve encore au prince charmant qui viendrait me chercher sur son cheval blanc.
cg in journal 1994
comment pourquoi
résister
tendre esquisse de vol
les gestes en équilibre
étonnés d’eux-mêmes
cg in Salines, 2008
J’habite la lumière où mes mots font un bruit
de chevaux emballés.
in Parce que
ressentir entre les lignes
un bruissement des sens
que suscite
un frottement de mots
in Mots de passe
Ed. Henry, octobre 2014.
30 pages, 8 €
« Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre », ainsi débute ce petit recueil au format si sympathique de la collection La main aux poètes chez les Ed. Henry. Un livre qui bien au chaud sous sa couverture noir glacé, ornée d’une encre d’Isabelle Clément, tient dans la main, se glisse aisément dans la poche…
« Quelqu’un secoue des ombres à la fenêtre »… Pistes noires nous place dans la position de celui qui passerait sous cette fenêtre et la poussière d’ombres nous fait frissonner. « La ville respire fort », on l’entend parce que le silence qui enserre ce recueil de toute part est celui de l’hiver, l’hiver qui approche, l’hiver qui encercle, l’hiver qui saisit et nous transit, nous dépouille, nous isole et nous désole aussi parfois. On sait qu’il arrive quand on sent « Un air rude et compact. Derrière on devine une lame qui se démène pour passer au travers, pour desceller les souches noires de la nuit. »
L’hiver, les ombres, la nuit, l’hiver est une longue nuit. « On dépèce le silence. On en garde un peu de fourrure. L’hiver avance sans relâche ». Quelle belle image que celui de cette bête de silence. Même le silence est dépouillé. « La main sur la poignée, on attend que ça passe. Que le soleil au matin vienne crocheter la serrure ». JB Pedini a la poésie qui coule de source, les phrases font mouche sans ostentation, c’est juste évident mais il fallait y penser, il fallait en être saisi et JB Pedini se laisse volontiers attraper. Hiver et poésie ont en commun cette capacité à nous étreindre, parfois même trop fort.
L’hiver et la neige semblent aller de pair, comme poésie et silence, le souffle en suspension puis « La neige a fini par fondre. Il n’en reste qu’un amas dense. Les chats s’y font les griffes. On les regarde s’acharner sur les monticules noirs qui ont poussé un peu partout. Quelques éclats sautent dans les airs et vont se planter dans la nuit. Aucun de nous ne les retrouvera. Même l’aube a ses limites. »
En cette saison qui pousse à la solitude, chacun s’accorde cependant pour attiser le feu du jour. C’est beau mais ça nous cisaille aussi et les ailes gelées des oiseaux laissent des entailles dans le ciel.
Pistes noires, un morceau d’hiver à glisser dans sa poche, pour le plaisir de frissonner un peu.
Cathy Garcia
Jean-Baptiste Pedini, né à Rodez en 1984. Vit et travaille en région toulousaine. Publication dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d’Encre, Arpa,… Des parutions également chez Encre Vives, Clapàs et -36° édition. Un second recueil publié en 2012, prendre part à la nuit, dans la collection Polder coédité par Gros Textes et Décharge.
Lorsqu’elle ne peut plus écrire Cathy Garcia reprend ses « griboulglyphes » pour respirer. C’est pourquoi elle ne se considère pas comme une artiste « professionnelle ».Néanmoins par ses gris brouillages elle embue de couleurs et de taches les figures du dehors pour en consumer le vernis jusqu’à la transparence. Ils créent des no man’s land qui ne laissent rien perdre de l’absence qu’ils retiennent. L’artiste nie la neige et retourne aux terres noires.
Dans la nudité de la blancheur la créatrice fait sourdre ses angoisses avec les nôtres mais pour créer ce que Ponge nommait l’ « Objoie » à savoir le lieu où le plaisir de gribouiller devient orgasme. Cathy Garcia devient la voyante par intermittence de l’art. Lorsque la poétesse devient taiseuse elle est l’intruse qui sait que les mots parfois ne résolvent rien. Le dessin scanne leur pénombre et auscultent les lieux retirés de l’être. Les « griboulglyphes » brusquent le regard. Cela répond à une nécessité intérieure. De telles images ressemblent à ces linges de famille qui jadis se transmettaient sur plusieurs générations. Chez elle ce linge invente un univers dont la noirceur éclairait l’intérieur de nos armoires secrètes par soulèvement des vagues et surgissement du vivant.
Jean-Paul Gavard-Perret
http://salon-litteraire.com/fr/arts/content/1906082-l-oeuvre-plastique-de-cathy-garcia