Jungsuk Lee
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Le lutin qui se joue de moi
Dans le jardin il saute
Il s’en donne à cœur joie
Fait des bouquets d’abeilles brunes
Souffle sur les papillons de nuit
Burine la laine, carde les rayons
Des étoiles, de la secrète lune
in Traction Brabant n° 76
Moi je voudrais être nue
là où ta lumière danse
je voudrais être ton levain d’amour
la calligraphie conjointe de tes courbes
être sur tes côtes une vague endormie
entre tes doigts le pli d’un paysage mûr
Oublier pour un temps
les reptations aveugles
des marées humaines
cg in Universelle
Un texte de Corinne Lelepvrier avait été publié en quatrième de couverture du n°43 de la revue Nouveaux Délits, merci Au hasard des connivences d'avoir déniché cette perle.
SOLAIRE
Fleur parmi les fleurs
se tourner ouverte
vers la lumière
dans la brèche
laisser couler le miel
l'âme est une abeille
les seins blancs
les cheveux
tout autant
femme
éclosion d'amour
en bouche
sur mes hanches
le feu des parfums
jus et pollen
et le poison
dans le creux
la juste dose
cg in Des volcans sur la lune
Je voudrais m’avancer, aigüe comme la terre, dans l’eau vaste prière, et sentir puissante la houle dans les reins, et disparaître enfin dans la courbure du monde
Les voiliers ont leurs ailes, et je porte mes chaînes, mes chaines aux nœuds d’amour que j’ai nouées moi-même
Entre ces chaines-là et le bleu sans entrave, je vais en funambule sur le fil frontière où moussent les bruyères
in Traction Brabant n° 82
il est bon de voir l’âme
phosphorescente
radiante à la proue
du vaisseau du cœur
âme capitaine
âme mousse
âme sirène
l’âme étoile
immortelle
cg in Vieillir
Je vois le vaste océan là-bas, qui lèche et sanctifie le rivage de ses langues d'écumes, raconte en boucle sa longue histoire, ses peines infinies. Le vieil océan qui pour combler sa solitude, à l’heure où le soleil chavire, berce la lumière moribonde, pendue aux flots de la baie de Guanabara. C’est Yemanja la déesse, qui nous protège et charrie nos débris, nos ordures, nos scories. Une fois l’an, pour l’honorer, les fidèles vêtus de blancs de l’umbanda, jette dans ses bras bleus des brassées de glaïeuls et plantent des milliers de petits soleils sur ses flancs ensablés.
cg in Calepins voyageurs et après ?