Jeanne Moreau
La vie, c'est ce qui vous arrive
alors que vous étiez en train de prévoir autre chose.
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La vie, c'est ce qui vous arrive
alors que vous étiez en train de prévoir autre chose.
Nous purgeons nos peines de vie et pouvons saisir dans une fraction de temps, de soleil, de silence, quelques visions et parfums fugaces de paradis.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
Merci Ji Aile
Le problème n'est plus d'amener les gens à s'exprimer mais de fournir des petits moments de solitude et de silence dans lesquels ils peuvent trouver quelque chose à dire. Les forces d'oppression n'empêchent pas les gens de s'exprimer, elles les forcent au contraire à s'exprimer. Quel soulagement que de n'avoir rien à dire, le droit de ne rien dire, parce que seulement à ce moment il devient possible de saisir cette chose rare et toujours plus rare : ce qui vaut la peine d'être dit.
in Pourparlers 1972-1990
ouvrir la fenêtre
du bout des lèvres happer la lune
la laisser fondre sous la langue
manger la nuit
recracher ses étoiles
ces milliards de soleils dans les yeux
dans nos yeux
toujours noirs
cg in Salines, à tire d'ailes 2007
Laissez moi fendre mon armure tissée au fil des douleurs,
Renouer avec mon essentielle douceur,
Votre désir tout puissant ne me fait plus peur.
Laissez moi oublier que mon corps doit vous faire bander,
Ignorer votre virilité dressée,
Et préférer votre cortex à sucer.
Laissez moi déployer mes courbes nacrées,
Arborer sans hontes les traces du temps,
Les trop-pleins de mon corps désirant.
Laissez moi être cérébrale et animale,
Faire des vagues, attiser la flamme,
Déborder du cadre, partir hors champs.
Laissez moi dire les mots du sexe qui danse,
Sans qu’inlassablement on ne pense,
Que ce sont forcément des avances.
Laissez moi disposer du feu entre mes cuisses,
Tantôt chaste tantôt désirante,
Con scellé, con offert, jamais implorante.
Laissez moi brandir mon majeur,
À la face du viril ,
Et rêver de vous pénétrer.
Laissez moi faire déborder mes révoltes,
Foisonner mes envies d’explorer,
Ma façon de faire humanité.
Laissez moi désirer la poésie du ventre et des peaux,
La tendresse des terres d’asile sorores,
M'enivrer en toute indécence,
De mon ineffable indépendance.
Avril 2020
Les mots en gravats dans ma tête. Des tonnes.
Je retiendrai celui qui brise l’encerclement, dégage une spirale et m’élève jusqu’au ciel. Jusqu’au grand, grand ciel. N’avoir que celui là en bouche.
cg in Les mots allumettes, Cardère éd.2012