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  • Zdzislaw Beksinski

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    1976

     

     

     

     

    Zdzisław Beksiński est né le 24 février 1929 à Sanok, Pologne, était un peintre, photographe, dessinateur et sculpteur polonais illustre, de tendance surréaliste et fantastique. En 1977, il a quitté Sanok et s'est installé à Varsovie. Mais avant de déménager il a brûlé plusieurs de ses tableaux dans l'arrière-cour de sa maison, hélas sans en garder de traces photographiées. Il estimait que certains de ces travaux étaient "trop personnels", pendant que d'autres étaient, selon lui, maladroits. Perfectionniste, il était capable de sacrifier plusieurs journées de travail et d'abandonner un tableau presque achevé (pour en peindre dessus un tout autre) s'il ne le trouvait pas satisfaisant. Les années 1980 ont représenté une période transitoire dans l’art de Beksinski, qui a débouché à partir de 1990 environ sur une peinture moins colorée, réalisée sur fond plat, délaissant au bénéfice d’un style plus dépouillé, les effets d’ombres et de lumières. Au terme des années 1990, il devait découvrir un nouveau champ d’exploration : les techniques conjuguées de la photocopie et de l’informatique. Tout en continuant donc la peinture et le dessin auquel il était revenu entre-temps, il réalisa à ce moment de nombreuses « gravures » et photomontages sur ordinateur. D’après les explications de l’artiste, ses toiles et ses dessins procédaient de deux tendances qu’il définissait respectivement comme « baroque » et « gothique » ; la première ancrée aux représentations des sujets et à l’atmosphère était corrélée à sa période fantastique, la seconde hantée par une quête de la pure forme a précédé sa mort. Cette même période, sur le plan personnel, lui fut infiniment éprouvante. Son épouse, Zofia, dont il était très épris décéda dans des circonstances cruelles ; un an plus tard, à la veille de Noël 1999, son fils Tomasz – présentateur à la radio – signait sa vie d’un suicide. Homme charmant, spirituel, toujours souriant, son esprit était vif, et remarquable son intelligence. Passer en sa compagnie plusieurs heures à bavarder, de choses sérieuses ou futiles, était une grande joie pour le visiteur. Jamais Beksinski ne quitta la Pologne, jamais il ne prit l’avion, et jamais il n’assista aux vernissages de ses expositions ; il vivait cloîtré chez lui, là où il se sentait le plus à l’aise. Après avoir reçu 17 coups de couteau, Beksinski était retrouvé mort, le 21 février 2005, dans son appartement de Varsovie. Le fils de son factotum, Robert Kupiec, un adolescent, fut arrêté peu après. Il passera aux aveux et sera condamné à vingt-cinq années d’emprisonnement ; son complice Lukasz Kupiec à cinq. Le mobile du crime était crapuleux : selon les dires de l’assassin, Beksinski lui aurait refusé un prêt.

     

     

     

     

  • Charles Baudelaire

     

    ***

    La femme cependant, de sa bouche de fraise, En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise, Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc, Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc: -" Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science De perdre au fond d'un lit l'antique conscience. Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants, Et fais rire les vieux du rire des enfants. Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles, La lune, le soleil, le ciel et les étoiles! Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés, Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés, Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste, Timide et libertine, et fragile et robuste, Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi, Les anges impuissants se damneraient pour moi !

     

    ***

     

     

     

     

  • Mateusz Pisarski - Old times

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    C’est clair il est temps

    Qu'elle nettoie son grenier

    Tout plein de poussière

    De vieilles toiles d’araignées

    Et des rats qui nichent dans une terre

    Où rien n’a jamais poussé

    Elle y a vu pourtant une porte

    Qui donne sur l’extérieur

    Et une très grande fenêtre

    Comme une belle baie vitrée

     

    cg in Le baume, le pire et la quintessence

     

     

     

  • Les Hamacs de carton, une enquête du capitaine Anato en Amazonie française de Colon Niel.

     Actes Sud, juin 2013 (première édition aux Ed. du Rouergue en 2012)

     

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    380 pages, 8,80 euros.

     

     

     

     

    Une intrigue dense et bien ficelée, des personnages consistants, pour cette enquête policière dans laquelle on se laisse volontiers embarquer. Son originalité est sans conteste l’univers dans lequel elle se déroule, peu exploré habituellement dans ce genre de littérature : la Guyane française, et plus particulièrement les communautés de Noirs-Marrons qui vivent le long du fleuve Maroni.

     

    Le capitaine Anato mène l’enquête, fraîchement débarqué de la capitale métropolitaine, de la nécropole, comme certains Guyanais appellent la France. Anato est lui-même d’origine ndjuka, l’une de ces communautés de Noirs-Marrons, mais de ses origines, il ne connait pas grand-chose, car ses parents avaient quitté la Guyane pour la France alors qu’il était encore enfant. Il a donc passé la majeure partie de sa vie à Paris. Mais le jour où ses deux parents, retournés en Guyane pour la première fois depuis tout ce temps, y meurent tous deux dans un accident de voiture, le capitaine Anato ressent le besoin de se rapprocher de ses racines. Il postule donc pour un poste à Cayenne, sans trop savoir ce qu’il espérait retrouver là-bas. Il y retrouvera des membres de sa famille, mais se sentira au départ, véritablement étranger, ne connaissant rien ou presque de la culture ndjuka d’une part, et d’autre part à cause de son métier, car une des premières enquêtes qui lui sera confiée, le plongera de plain-pied dans ces communautés qui vivent au bord du fleuve.

     

    Les victimes sont une mère et ses deux enfants, d’origine ndjuka comme lui, retrouvés mort du jour au lendemain dans leurs hamacs. Une famille qui vivait un peu à l’écart du village et donc le père souvent absent, travaille sur des chantiers d’orpaillage. Il y avait aussi déjà une jeune fille assassinée à Cayenne pour un portable, puis une fonctionnaire française qui sera retrouvée morte et salement amochée, au fond d’un ravin, dans une partie de forêt plutôt fréquentée près de Cayenne, où elle faisait régulièrement du jogging. Trois histoires à priori non liées, mais qui petit à petit vont laisser apparaître des ramifications très entremêlées, jusqu’à impliquer un membre de la famille même du capitaine Anato : une jeune nièce, Monique, qui sort avec un français de 20 ans plus âgé qu’elle, au passé trouble. Anato va se retrouver dans une position plutôt inconfortable, mais qui au final va s’avérer un atout majeur, alors que son adjoint, Vacaresse, est guyanais, mais sort peu de Cayenne et ne connait pas grand-chose de ces communautés Noirs-Marrons du bord du fleuve. Entre les deux hommes, la communication ne sera pas des plus faciles.

     

    Dans ce polar à l’ambiance très particulière, c’est tout un visage méconnu de la Guyane que nous fait découvrir l’auteur, au-delà de la violence urbaine de Cayenne et des problèmes causés ailleurs par l’orpaillage. Là, nous sommes vraiment plongés au cœur du quotidien et de la culture noirs-marrons d’un part, déjà complexe car sous cette dénomination,  se regroupent différentes communautés : les Ndjukas, qui furent les premiers à gagner leur liberté, reconnu dès 1760, et puis les Alukus ou Bonis, les Saramakas, les Paramakas, qui bien que partageant une même origine identitaire, ont entre elles parfois un passé de conflit. Cette enquête du capitaine Anato met en lumière ces histoires d’identité, de territoire et surtout les problématiques de papiers avec l’administration française, selon que l’on soit né côté Guyanais ou côté Surinam du fleuve, qui est pour les Noirs-Marrons un seul et unique territoire, et puis des histoires de corruption et comment chacun lutte pour exister et pour réaliser ses rêves. L’enquête elle-même se suit avec intérêt, mais ce n’est pas vraiment l’intrigue ou le style de l’écriture qui rend ce roman attachant, mais bien la découverte des dessous d’un territoire à la fois lié à la France et tellement éloigné d’elle à tous points de vue, ainsi que l’histoire lourde d’un multiculturalisme, avec beaucoup de plaies pas encore refermées.

     

    Cette enquête est la première d’une série où on pourra retrouver le capitaine Anato et son adjoint Vacaresse, toujours en Guyane, aux Ed. du Rouergue, coll. Rouergue Noir.

     

     

    Cathy Garcia

     

     

     

     

     

    colin-niel-1.jpgNé en 1976 en banlieue parisienne, Colin Niel vit aujourd’hui en Guadeloupe. Ingénieur en environnement, spécialisé dans la préservation de la biodiversité, il a quitté la métropole après ses études pour travailler en Guyane durant six années qui lui ont permis de côtoyer les nombreuses cultures de la région et notamment les populations alukus et ndjukas du fleuve Maroni. Il a voulu faire partager, sous la forme d’un roman policier profondément social et très documenté, le destin parfois tragique d’une partie des habitants de Guyane qui l’ont tant marqué.